
L’artiste-rappeur sénégalais Didier
Awadi lance, jeudi au restaurant Balajo (Avenue Cheikh Anta Diop), ''Ma
révolution'', son quatrième album solo, un disque dans lequel on entend
les sonorités reggae qu’il a selon lui toujours voulu exprimer.
''J’écoute du reggae depuis que je suis
tout petit. Donc, cela fait partie de ma culture, et j’avais depuis
longtemps envie de l’exprimer. Il était intéressant de créer la bonne
alchimie entre le rap et le reggae sans perdre mon essence de rappeur'',
a-t-il dit dans un entretien accordé à l’APS.
Sur les 17 titres de l’album, il y a ''cinq titres où il y a du rap sur
du reggae'', a-t-il indiqué, relevant que le produit retrace tout son
vécu, ses expériences, mais aussi les raisons qui l’ont poussé à
véhiculer dans ses chansons des messages engagés. L’artiste précise
qu’il reste ''très ouvert en musique, puisque les morceaux reggae sont
venus d’eux mêmes''.
''Si le reggae s’impose à moi, je le ferai. Mais, je n’oublie pas que je
suis rappeur. C’est ce que j’ai toujours fait et toujours aimé. Donc,
on peut faire du rap sur du rock, ou même sur du Mbàllax et il n’y a pas
de raison que je n’en fasse pas'', dit-il sourire aux lèvres.
Produit en collaboration avec le claviériste de Bob Marley, Tyrone
Downie, ''Ma Révolution'' contient des featuring avec l’artiste
d’origine haïtienne Wyclef Jean, Mary Ndiaye, chanteuse sénégalaise
vivant en Suède, Bakhaw du groupe Da Brains, Viviane Chidid et Duggy
Tee.
''J’avais envie de me faire plaisir et d’avoir des collaborations qui me
touchent, en faisant appel à beaucoup de jeunes producteurs qui
apportent chacun une musique différente, car je voulais aussi que mon
album puisse se danser dans les clubs'', a expliqué Didier Awadi.
Le défi que se lance l’ex-membre du Positive Black Soul (PBS) est que
''le rap africain en général, sénégalais en particulier, puisse
aujourd’hui se danser dans les clubs et être acceptable par tout le
monde''.
En enregistrant la majeure partie des titres chez lui, au Studio
Sankara, Awadi a voulu d’une certaine manière que cela participe à
l’évolution qu’il tente de véhiculer dans l’album.
''Tous les pays, qui ont avancé aujourd’hui, ont pu la faire grâce à une
révolution, car le système basé sur des mécanismes impérialistes ne
peut plus perdurer, indique-t-il. On ne peut plus rester avec le franc
CFA, il nous faut nous approprier notre propre développement, sinon
c’est la nouvelle génération qui va s’en charger.''
Pionnier du mouvement rap au Sénégal, Didier Awadi a fondé en 1989 le
groupe Positive Black Soul (PBS) avec DuggyTee. C’est en 2002 qu’Awadi
sort son premier album solo, ''Kàddu Goor'' (Parole d’honneur) et
devient l’année suivante lauréat du prix RFI Musiques du Monde. Il sort
ensuite ''Un autre monde est possible'' (2005) et ''Président
d’Afrique'' (2010).
MF/ADC/ESF
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