
La scène est plongée dans une lumière tamisée. Dj et platines sont en background. Sur le podium du théâtre de verdure de l’Institut français, Léopold Sédar Senghor, ex-Centre culturel français (Ccf), le décor est planté. Le duo du groupe Keur-Gui de Kaolack est debout au devant de la scène, tous deux vêtus de pantalons jeans. Torses-nus, les montres rehaussées jusqu’aux biceps. Entre décibels et mots lourds de sens, ils n’ont pas laissé place, vendredi dernier, lors de la célébration de la Fête de la Musique, à la langue de bois.
« La visite de Barack Obama au Sénégal n’est pas aussi importante que la vie quotidienne des Sénégalais », a dit Thiaat entre deux chansons, entre autres vérités. Le « cri de colère » du groupe Keur-Gui galvanise le public métissé qui bondit et rebondit au rythme des décibels. Le rappeur déclare avoir été marqué par le mauvais souvenir du passage de Bush-fils sur l’île mémoire de Gorée. « Qu’elles (N.d.r. : les autorités) ne nous fassent pas revivre ce cauchemar », prévient Kilifeu, parce que, estime-t-il, « aucune situation ne mérite que l’on arrête nos activités. La sécurité de Barack Obama n’est pas plus importante que la mienne »
Keur-Gui embrase instantanément les fans, les incitant à reprendre en chœur ses chansons. D’une voix grave, Kilifeu, véritable bête de scène, a, comme à l’accoutumée surchauffé la scène pendant un peu plus d’une trentaine de minutes. Le groupe originaire de Kaolack enchaîne un mixtape des titres de son dernier album. Le duo Thiaat-Kilifeu, à en croire Le Quotidien, maîtrisait parfaitement son sujet, comme d'ailleurs l'a laissé transparaître leur assurance sur scène. Les voix des rappeursgrimpent de concert avec les notes des Dj. Les fans sont subjugués. « Il faut être courageux pour arrêter le fils d'un ancien chef d'Etat. Chapeau à dame Justice», s'est également félicité le duo Thiat et Kilifeu, faisant allusion à la détention préventive, pour enrichissement illicite, de Karim Wade.
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