Multi-instrumentiste hors-pair au talent incommensurable, Habib FAYE est un pur don du Très-Haut fait à la musique du pays de la Teranga. Sa maestria et sa vista audacieuse toujours innovante en musique lui ont valu la prestigieuse distinction : Chevalier de l’Ordre National du Lion. Ayant fait les beaux jours du Super Etoile, Habib super bassiste a fait emprunter une nouvelle direction à sa carrière en évoluant en solo dans le genre issu de la culture afro-américaine : le jazz. Dakarmusique.com est allé à la rencontre de ce monument pour un entretien inédit.
Dakarmusique.com : A 15 ans déjà
sur scène et vous ravivez la vedette à tout le monde, quel souvenir
gardez-vous de votre baptême de feu ?
Disons même que
c’était moins de 15 ans, j’avais 11 ans presque ! Mon 1er concert
s’était tenu à Blaise Senghor en compagnie de mes frères.
Dakarmusique.com : les FAYE, une famille de brillants musiciens ; quelle est votre histoire avec les instruments ?
Ah
c’est vous qui le dites (rires) ! C’est vrai que nous avons eu très tôt
dès le bas âge le contact avec les instruments la guitare par exemple. A
la maison, notre père jouait la guitare à ses heures perdues, mais ce
n’était pas un professionnel. Donc c’est étant très jeune que nous nous
sommes familiarisés avec cet instrument, et puis les choses sont allées
très vite car nous avions pris le virus.
Dakarmusique.com : pouvez-vous nous parlez de votre rencontre avec Youssou NDOUR ?
Je
pense que ça s’est passé par l’entremise de mon grand frère Feu Adama
FAYE, celui-ci a beaucoup œuvré pour la musique sénégalaise, d’ailleurs
je profite de cette occasion pour lui rendre encore un vibrant hommage,
parce que ce 30 avril est son anniversaire, curieusement la Journée
Mondiale du Jazz est tombée sur sa date d’anniversaire. Célébrer cette
Journée sous la tutelle du Ministère de a Culture qui a bien voulu
témoigner son respect et sa reconnaissance à la mémoire de Adama est un
énorme plaisir. Adama m’a initié et mis en relation avec Youssou NDOUR.
Dakarmusique.com : vous avez
évolué avec le Super Etoile pendant 25 ans, vous avez arrangé et composé
un bon nombre de chansons de l’orchestre, laquelle des chansons que
vous arrangée ou composée pensez-vous être la plus aboutie ?
En
ces termes là je pense que j’aurai l’embarras du choix, parce qu’il y a
eu tout de même un bon nombre de morceaux que j’avais déjà composé
lorsque j’avais 11 ans, 12 ans, et que j’ai joué au Super Etoile ; je
dirai que c’est ‘’Bekoor’’ entre autres, car ce sont des tubes qui ont
bien marqué leur temps par le jeu de la basse, une chose nouvelle en son
époque. C’est l’un des morceaux qui m’a beaucoup marqué au sein du
Super Etoile.
Dakarmusique.com : pour quelles raisons avez-vous quitté le Super Etoile ?
Je
l’ai quitté d’abord parce que j’avais une carrière solo à faire,
ensuite le Super Etoile est inactif, donc je ne vois pas comment on peut
travailler dans une entreprise qui est inactive. Toutefois c’est
surtout pour ma carrière solo, parce qu’il fallait bien que je l’entame
un jour.
Dakarmusique.com : vous êtes d’obédience instrumentale, mais pourquoi la guitare basse en particulier ?
Oui
parce que déjà à la maison il y n’y avait pas de bassiste (rires), il
n’y avait que des guitaristes ; dès le bas âge, je me suis mis à la
basse parce que c’est un instrument qui m’a toujours interpellé, alors
je me suis dit pourquoi pas, voilà!
Dakarmusique.com : les meilleurs
bassistes africains sont pour la plupart des Camerounais, quelle est
explication trouvez-vous à cela ?
C’est juste une question
de culture, la basse camerounaise s’est développée grâce au rythme
Bikutsi, qui est une technique qu’on a un peu plagié de Jaco Pastorius ;
cette technique très rythmique adaptée à la musique africaine,
d’ailleurs c’est de là qu’est venu le style Camerounais. Au passage j’en
profite pour rendre hommage à mes collègues Richard BONA, Etienne
MBAPPE, le Sénégalo-Camerounais Aladji TOURE pour avoir tant fait pour
la musique.
Dakarmusique.com : des bassistes
comme Paul McCARTHNEY, Richard BONA, Jaco Partorius, Flea etc. entre
autres lequel d’entr’eux votre style se rapproche t-il le plus ?
Comme
vous le dites mon style se rapproche plus de celui de Richard, c’est
très normale vue qu’il est africain comme moi ; il est normale que je
ressente plus un truc de Richard que de McCARTHNEY.
Dakarmusique.com : on dit que vous avez rencontré les STING, les Mark KNOPFLER, et même qu’ils vous ont apprécié ?
J’ai
eu la chance de les rencontrer parce que ce n’est pas du tout donné à
tout le monde de rencontrer ces grands messieurs de la musique. Mark
KNOPFLER, j’ai eu à le rencontrer quand j’avais 19 ans, il a adoré ce
que je faisais lors d’un concert, il m’a beaucoup admiré ; nous avons
joué ensemble au premier concert d’Amnesty International avec les
ATKINS, Peter GABRIEL etc.
Dakarmusique.com : en tant que bassiste expérimenté, que pensez-vous de l’évolution de la musique sénégalaise ?
Il
faut oser le dire dans la musique sénégalaise, il y a plus de quantité
que de la qualité ! Ça il faut oser le dire parce que ça ne nous sert à
rien de nous voiler la face. C’est vrai qu’il y a beaucoup de
productions, mais malheureusement la qualité reste à désirer. D’ailleurs
il semble que la qualité est de plus en plus demandée, le succès de
Pape & Cheikh en constitue une belle illustration.
Dakarmusique.com : la surabondance des percussions est-elle un frein à l’exportation du Mbalax ?
Oui
c’est un frein ! On a eu la chance d’hériter d’une musique
polyrythmique que nous seuls sénégalais comprenons malheureusement. Ce
n’est pas avec beaucoup de rythmes que nous allons arriver à l’exporter.
Je pense que cette richesse doit être épurée pour l’export, les
techniciens et les musiciens doivent chercher les moyens d’épuration de
notre musique.
Dakarmusique.com : que pensez-vous du site et web-radio dakarmusique.com ?
Je
pense que c’est bien, ça participe à booster les choses. Et justement
nous avons besoin de sites du genre pour promouvoir ce que j’appelle les
musiques faibles. C’est vrai que vous essayez de rechercher tout le
temps la qualité, rien que pour ça je vous encourage à aller de l’avant!
22 Commentaires
Kekeritiding
En Mai, 2013 (20:12 PM)Mais pourquoi épurer pour exporter, ça je ne le comprends pas. Si ce qu'on joue est bien et vient du fond du coeur, les gens finiront par suivre, pas besoin d'essayer de plaire au occidentaux, c'est la voie à ne pas suivre.
Ce qui nuit à la qualité de notre musique c'est cette occidentalisation qui sera toujours mal faite.
Anti Marimba
En Mai, 2013 (20:49 PM)Reply_author
En Mars, 2024 (22:59 PM)Reconnaissant
En Mai, 2013 (22:53 PM)Affirmatif
En Mai, 2013 (22:59 PM)Ligne De Basse
En Mai, 2013 (23:08 PM)Boy Paris
En Mai, 2013 (02:11 AM)Khj
En Mai, 2013 (03:12 AM)Striker Phantom
En Mai, 2013 (06:33 AM)Sang
En Mai, 2013 (06:40 AM)Striker Phantom
En Mai, 2013 (07:21 AM)Pasqua
En Mai, 2013 (13:58 PM)BRAVO EL MAESTRO
Safi
En Mai, 2013 (15:13 PM)certains de nos hommes senegalais font pitié vraiment
Hey Stop
En Mai, 2013 (16:06 PM)Reply_author
En Mars, 2024 (09:18 AM)Disco
En Mai, 2013 (17:04 PM)Super Tomcat
En Mai, 2013 (17:14 PM)HABIB EST L UN DES MEILLEURS BASSISTES, COMPOSITEURS AU MONDE. DITES MOI CELUI QUI A COMMENCE A SE FAIRE UN NOM AU NIVEAU INTERNATIONAL A L AGE DE 19 ANS. MAIS MEME JACO PASTORIUS NE S EST PAS FAIT UN NOM A CET AGE. IL FAUT SALUER LE TALENT DE NOTRE FRERE ET LAVER VOS COEURS DE TOUTE MECHANCETE.
Kioij
En Mai, 2013 (19:35 PM)Wassif
En Mai, 2013 (20:12 PM)Youbi
En Mai, 2013 (20:39 PM)Habib 2
En Mai, 2013 (21:39 PM)Striker Phantom
En Mai, 2013 (03:27 AM)DIS MOI QUEL EST L AFRICAIN QUI A PU REALIZE LES CHEF D OEURVRES D HABIB A L AGE DE 19 ANS?
BAYIL SOKHOR TE IGNANE.
Kira
En Mai, 2013 (23:11 PM)Mahamba
En Juin, 2013 (10:39 AM)Habib tu es un excellent technicien, mais pour la musique Sénégalaise, on peut parler de différent styles le mbalax ne représente pas toute la musique, inspirons nous de Mr Doudou Ndiaye Rose ,Wasis DIOP, Baobab, Number one,Bataxal,Xalam2,Kaddu etc.........
Je pense que Wazize Diop s'exporte bien et sa musique respire, exemple à suivre?
Porte toi bien l'Artiste
Bass/SAFARABI
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