
Dakar, 21 oct (APS) - Le philosophe Hamidou Dia a comparé, jeudi à Dakar, le chanteur Baaba Maal à un homme-arbre, en raison de sa singularité qui, selon lui, réside dans son attachement à sa culture.
‘’La particularité et la singularité de Baaba Maal dans le paysage artistique sénégalais et africain résident dans le fait que c’est un homme-arbre. Cela signifie que sa valeur ne réside pas dans son feuillage touffu, mais dans la solidité de ses racines’’, a expliqué M. Dia lors d’une conférence organisée en prélude au 25ème anniversaire (samedi) du Daande Leñol, l’orchestre du chanteur.
‘’Voilà un homme profondément enraciné dans sa culture. Il a permis de faire remonter à la surface de la mémoire collective des archétypes de notre culture. Il les a revivifiés à l’aune de nos connaissances culturelles’’, a encore dit Hamidou Dia.
La conférence tenue à la Place du souvenir et à laquelle ont pris part, outre Baaba Maal, le philosophe et journaliste El Hadj Kassé, l’enseignant-chercheur Ibrahima Wane, ainsi que Mamadou Sam, professeur de français, portait sur le thème : ‘’Art, culture et développement : regards croisés sur les créations et les actions de Baaba Maal’’.
‘’C’est un homme engagé profondément et définitivement à servir la culture à travers ses différentes activités. Il a beaucoup contribué à l’éveil de la conscience culturelle de la jeunesse sénégalaise’’, a souligné M. Dia.
’’La musique que nous chante Baaba Maal, a-t-il expliqué, est inspirée de l’exil. Cet exil devient un exil du retour. C’est un chanteur du voyage, à l’image de cet oiseau dont les pensées sont toujours sur terre.’’
‘’Il est l’une des rares personnes à avoir compris que la culture est un moteur du développement économique et social’’, a ajouté Hamidou Dia.
‘’La musique de Baaba Maal a permis aux jeunes Pulaar nés à Dakar de renouer avec le Fouta (nord). Sa musique a une dimension culturelle qui a permis à un grand nombre de jeunes de renouer avec le passé’’, a pour sa part soutenu l’enseignant Mamadou Sam.
‘’Il est difficile de dissocier l’homme de son œuvre artistique. Il a eu la chance de grandir dans un riche milieu artistique et culturel : Podor, carrefour artistique, peul, wolof et maure’’, a fait savoir M. Sam.
Selon lui, Baaba Maal, surnommé le Roi du Yella, a exploité le riche patrimoine de cette contrée et a réussi à en faire une œuvre internationale. Sa musique, a-t-il souligné, apparaît comme un recueil et une anthologie de la culture pulaar.
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