Classement mondial de Reporter sans frontière : L’Afrique, continent de contrastes

Le classement mondial de Reporter sans frontière, édition 2019, a vu le jour. Pour cette année, la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord reste, d’après le rapport, celle où il est le plus difficile et le plus dangereux pour les journalistes d’exercer leur profession. Le document précise, néanmoins, que les journalistes tués en 2018, en Syrie, ont légèrement diminué, tout comme le Yémen. Toutefois, le monde des médias, en Afrique, connait un autre obstacle ; il est relatif à l’arrestation arbitraire et à l’emprisonnement.

‘’Des dizaines d’entre eux croupissent également derrière les barreaux en Arabie saoudite, en Egypte et au Bahreïn sans forcément avoir été jugés’’, renseigne le rapport. Qui n’a pas manqué de féliciter la Tunisie qui, à ses yeux, est le seul pays à faire figure d’exception, en enregistrant une baisse notable du nombre d’exactions. ‘’L’Afrique enregistre la plus faible dégradation régionale de l’édition 2019 du classement, mais aussi certaines des plus fortes évolutions de l’année écoulée’’, cite le rapport.

Ainsi, lit-on dans la note, un changement de régime a permis à l’Ethiopie de vider ses prisons des journalistes et de faire un bond spectaculaire de 40 places. Dans la même veine, le document fait savoir que c’est aussi une alternance politique qui a permis à la Gambie d’afficher l’une des hausses les plus importantes du classement. Autre baisse significative, le rapport évoque la Mauritanie où le blogueur Mohamed Cheikh Ould Mohamed Mkhaïtir, initialement condamné à mort pour apostasie avant d’être déclaré libérable, est maintenu en détention dans un lieu secret depuis plus d’un an et demi.

Cependant, la République démocratique du Congo (Rdc) qui se maintient à la 154e place, est le pays d’Afrique où Rsf a enregistré le plus d’exactions en 2018, tandis que la Somalie (164e) reste le pays de la région le plus meurtrier pour les journalistes. Par ailleurs, partout dans le monde, le rapport de Rsf révèle le déclenchement d’une mécanique de la peur très préjudiciable à l’exercice serein du journalisme.