PRESSE-REVUE :La presse commente le ''grand oral'' de Abdoul Mbaye

La presse quotidienne dissèque mardi sous toutes les coutures la déclaration de politique générale présentée la veille aux députés par le Premier ministre Abdoul Mbaye, même si les différents journaux ne semblent toujours pas s’accorder quant à l’appréciation de ce ‘’grand oral’’ du chef du gouvernement sénégalais. ‘’Abdoul Mbaye dévoile les ambitions du gouvernement’’, annonce Le Soleil, citant de nombreux points du discours du Premier ministre dont la poursuite de la réduction du train de vie de l’Etat, la mise en place d’un comité de suivi des audits, des parcelles à coût accessibles. ‘’Exercice réussi’’, selon Libération. ‘’Le discours de Abdoul Mbaye a été avant tout un discours de partage, pour ne pas dire de réconciliation. Car, l’addition des destins de chacun aboutira à un destin commun baptisé sous le sceau de la réussite et magnifié verbalement par le +Un peuple, un but, une fois+’’, écrit le journal. ‘’Un projet bancable’’, renchérit Sud Quotidien, selon qui le Premier ministre Abdoul Mbaye ‘’esquisse les voies de l’émergence’’ à travers sa déclaration de politique générale qui ‘’a déterminé une batterie de mesures destinées à asseoir la croissance durable au Sénégal et à en faire un pays émergent’’. ‘’Un discours cohérent et précis’’, juge Rewmi quotidien, un jugement tempéré par Enquête. Ce journal, à travers la manchette qu’il a consacrée à ce sujet, estime qu’à l’occasion de son adresse devant les députés, Abdoul Mbaye a oscillé ‘’entre séduction et omissions’’. ‘’Attendue depuis plusieurs semaines, la Déclaration de politique générale (DPG) d’hier aura été un beau mystère pour ceux qui espéraient en tirer quelques bonnes certitudes, à défaut d’apercevoir le bout du tunnel trop longtemps et encore plongé dans une nuit noire’’, écrit le journal dans son commentaire. ‘’Disons-le net : le Premier ministre, qu’il ait suivi ou non une consigne politique, n’a pas été capable de transformer la +vision+ du président de la République en un programme chiffré et encadré dans un chronogramme réalisé et réalisable’’, note le commentateur du quotidien Enquête. Confirmation du quotidien l’As, qui titre : ‘’Abdoul Mbaye sans cap’’. Selon le journal, le discours de chef du gouvernement ‘’a été caractérisé par une absence totale d’orientation stratégique’’. Il décrit, dans son commentaire du jour, un Premier ministre ‘’lisse sans génie’’. Abdoul Mbaye ‘’a beau être brillant, particulièrement en finances, il était hier mal à l’aise à l’Assemblée nationale lors de la déclaration de politique générale (DPG). La longueur des débats (près de dix heures) n’y est pas étrangère’’, insiste le journal. ‘’Déclaration perdue dans les généralités’’, affiche Le Quotidien. ‘’Faute d’être original par la pensée développée, le nouveau chef du gouvernement l’a été au moins par un point. Abdoul Mbaye a battu tous les records de longueur de présentation d’une DPG’’, écrit le journal. ‘’Seulement, ajoute-t-il, on ne sait pas encore ce qu’il en sera retenu dans les prochaines années à venir. C’est par des petits détails que l’on se rappelle encore des DPG de Idrissa Seck, de Macky Sall ou de Hadjibou Soumaré. En quoi Abdoul Mbaye nous marquera-t-il les esprits ? A chacun d’y répondre’’. ‘’Abdoul Mbaye entre ombres et lumières’’, souligne L’Observateur, là Le Populaire met en avant la dureté de l’exercice, avec notamment les débats contradictoires qui se sont déroulés sur ‘’fond de règlements de compte’’. Pour Walfadjri par exemple, ‘’Abdoul Mbaye fait le procès de l’ancien régime’’. ‘’En écoutant hier Abdoul Mbaye, on a l’impression que tout nouveau Premier ministre d’un nouveau régime doit impérativement faire le procès de l’ancien au cours de sa déclaration de politique générale. Cela avant même de décliner sa feuille de route’’. ‘’Trêve de discours, aux actes maintenant !’’, s’exclame la Tribune, comme un mot d’ordre, après notamment les ‘’chaudes empoignades’’ qui ont marqué la prestation de Abdoul Mbaye. Cela dit, la religion du journal n’en est pas moins faite. ‘’Plus ça change, écrit-il, plus c’est pareil’’. BK