
Les quotidiens parvenus vendredi à
l'APS traitent essentiellement de la détérioration des relations entre
l'APR du chef de l'Etat Macky Sall et Rewmi de l'ancien Premier ministre
Idrissa Seck, au point que certains titres tablent désormais sur une
prochaine rupture entre ces deux formations membres de la majorité
présidentielle.
A l'occasion du Premier anniversaire de
l'accession du président Macky Sall à la magistrature suprême, le 25
mars dernier, l'ancien Premier ministre, Idrissa Seck, avait fait une
sortie dans la presse pour dire que le pays ne marchait pas comme il
faudrait, à cause notamment de banquiers (le Premier ministre et le
ministre de l’Economie et des Finances) peu au fait, selon lui, de la
question des finances publiques.
Cette sortie avait suscité de nombreuses réactions au sein de la
majorité présidentielle dont il fait encore partie, mais cela n'a pas
empêché le maire de Thiès de réitérer ses critiques qui semblent
l'installer de plus en plus dans une posture d'opposition, alors que ses
déclarations contribuent à l'éloigner de ses alliés.
"Il est clair qu'Idrissa Seck et Macky Sall ont atteint un chemin de
non-retour. Ils ne s'entendaient pas. Ils ne vont jamais s’entendre.
Mais comme en politique les meilleurs acteurs sont ceux qui savent
cacher leur jeu, les deux hommes étaient obligés d’être ensemble pour
+tuer+ leur père (Abdoulaye Wade) qui les avait bannis", commente ainsi
La Tribune.
‘’Mais Sall semble beaucoup apprendre du passé, de son passé récent. Il
ne veut apparemment pas perdre la main dans ce jeu d’échecs. Les fils de
Ndiombor (Abdoulaye Wade) ont tellement appris de leur pater. A malin,
malin et demi…", conclut le même quotidien.
"Nouvelle passe d'armes entre Macky et Idy", annonce Le Populaire, en
juxtaposant, à sa Une, des déclarations du président de la République et
de l'ancien Premier ministre, à l'occasion de la célébration de la fête
de l'indépendance, le 4 avril. "Cette mission qui nous engage
solidairement doit être au-dessus de toutes nos ambitions personnelles
réunies…", dit Macky Sall dans des propos qui sonnent comme un rappel à
l'ordre.
Dans le même registre, le maire de Thiès réplique : "La fonction
présidentielle n’est pas collégiale. Elle est exercée par un seul
individu qui décide et qui assume". Idrissa Seck enfonce par ailleurs le
clou en ajoutant que la coalition Bennoo Bokk Yaakkar regroupant les
partis de la majorité présidentielle "n’appartient ni à Macky, ni à
Niasse, ni à Tanor (…)", en réaction contre certaines positions tendant à
exclure son parti de ladite coalition.
"Toujours égal à lui-même, Idrissa Seck a encore caché ses vérités en
marge de la célébration de la 53e édition de la fête de l’indépendance.
Le président de Rewmi qui n’entend pas se faire museler avoie que la
coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) n’est la propriété ni de l’APR (le
parti présidentiel) ni de Macky Sall, encore moins de Moustapha Niasse
ou de Ousmane Tanor Dieng", rapporte également L’Observateur.
"Idrissa Seck poursuit sa guérilla", résume L’Office. "La tension encore
vice, Idrissa Seck souffle le chaud et le froid", note ensuite ce
journal dans ses pages intérieures. "Les relations entre les deux alliés
que sont l’Alliance pour la République (APR) et Rewmi ne sont plus au
beau fixe, depuis les sorties au vitriol d’Idrissa Seck. Ces relations
tumultueuses se sont invitées hier à la célébration de la fête de
l’indépendance à Thiès. La tension reste vive entre les deux parties
(…)", souligne le journal.
Idrissa Seck "fait le choix de ses armes qu’il pense être plus efficaces
pour sa survie politique…", estime Abdou Latif Coulibaly, ministre de
la Promotion de la Bonne gouvernance, dans des propos rapportés par
Rewmi quotidien. "S’il n’a pas eu la chance d’être le 4e président du
Sénégal, c’est à cause de ses manœuvres", ajoute-t-il.
Dans ce contexte, le limogeage du directeur général de la SONES,
Abdourahmane Diouf, un proche du maire de Thiès, semble faire un peu
plus désordre. "La guéguerre Rewmi-APR emporte le DG de la SONES", écrit
Walfadjri. Le limogeage de M. Diouf, porte-parole de Rewmi, "n’est pas
étranger aux relations tendues entre les partis de Idrissa Seck et de
Macky Sall suite aux sorties au vitriol du maire de Thiès", avance le
même quotidien.
"Même si aucune raison officielle n’est annoncée, les rewmistes restent
convaincus que c’est le début de la guerre totale entre Rewmi et l’APR",
poursuit Walfadjri dont les analyses sont un tout petit peu tempérées
par Enquête. Ce certes ‘’a semblé apparemment résulter de la guéguerre
ouverte par Idrissa Seck et ses sorties (…)", écrit le quotidien.
"Mais ce n’est qu’apparence, poursuit-il, car des sources proches du
pouvoir soutiennent que c’est son ministre de tutelle et frère de parti,
Oumar Guèye, qui a orchestré la défenestration du Dr Diouf".
Une information confirmée par Le Quotidien. "Oumar Guèye limoge
Abdourahmane Diouf", affiche ce journal en renseignant par ailleurs que
mis "devant le fait accompli, Idrissa Seck (est) dans tous ses états".
"La polémique couve autour du limogeage de Abdourahmane Diouf
(porte-parole) de Rewmi au lendemain de la guéguerre entre APR et Rewmi
déclenchée par les sorties du maire de Thiès. Si certains l’interprètent
comme un signe avant-coureur d’une rupture inévitable, il n’en demeure
pas moins que des contradictions entre M. Diouf et Oumar Guèye ont
beaucoup contribué à son limogeage", écrit Le Quotidien.
Abdourahmane Diouf a été "coulé" par un marché de 11 véhicules d’un coût
de 914 millions contre 350 initialement prévus, selon L’As. Libération
semble avoir une toute autre lecture de ce limogeage. "À Rewmi, un
parfum de trahison annonce de fortes secousses" relève ce journal,
parlant de "lignes de fractures internes à Rewmi, qui promettent une
implosion".
BK
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