De plus en plus, la transhumance des Libéraux à l’Alliance pour la République est assortie de conditions. Dernièrement, Khouraïchi Thiam a été contraint à s’absoudre publiquement pour trouver une licence de ralliement au parti présidentiel. Avant lui, Adama Sall ou El Hadji Malick Guèye ont fait face à un concert de protestations avant de mettre à leur disposition leur aura et leur capacité de mobilisation.
La transhumance est désormais assortie de conditions. Khouraïchi Thiam a été contraint de trouver une licence de bonne moralité avant d’exaucer le vœu de rejoindre l’Alliance pour la République (Apr) qui attire tous les opportunistes politiques. Lors de sa conférence de presse-absolution, l’ancien ministre de l’Economie maritime s’est plié à l’exercice pour justifier son «ralliement» presqu’acté au parti présidentiel. Autour de cette question, il y a surtout une dose de communication pour prouver à l’opinion la nécessité d’allier vertu et politique avant de penser à la massification du parti. Mort dans l’âme, il regrette les blocages après avoir pourtant satisfait à l’exigence républicaine. Il dit : «il y a quelques réticences au niveau local. J’attends la décision du président de la République qui a demandé d’ouvrir les portes de l’Apr. Il y a une contradiction entre ce que veut le Président et ce que font les responsables. La massification sélective, ce n’est pas bon pour un parti.» Il ajoute : «je souhaite, un jour, que le Président Macky Sall puisse convaincre ses militants et responsables» de briser sans doute les barrières.
Récemment, le truculent El Hadji Malick Guèye forçait le passage pour rejoindre l’Alliance pour la République. Comme Khouraïchi Thiam, il était astreint au même rituel pour une bataille d’image au sein de l’opinion nationale. «Avec mon arrivée, certains membres du parti pourront perdre leur position. Les débats tournent simplement autour de cette question. C’est ce qui est à l’origine des commentaires avec mon arrivée et celle de Khouraïchi Thiam qui voulait intégrer le camp de Macky Sall. L’important, c’est de savoir qu’un parti est très vaste et nous tendons la main à tous les membres de l’Apr. Je leur dis que le destin est entre les mains de Dieu. Nous faisons de la politique pour le développement de notre pays, de notre localité», argumente l’ex-député de Lat Mingué. Dans son ambigüité, les conditions sont sans doute vertueuses. Mais, le Tribunal de l’opinion ne suffirait pas pour recycler de vieux barons de l’ex-régime libéral.
Lors de son accession au pouvoir, l’Apr avait annoncé le triomphe de la vertu sur la tortuosité et la turpitude. Mais, la transhumance même assortie de conditions reste toujours une pratique contraire à la probité politique pour la massification d’un parti. Mbaye Ndiaye, Directeur des structures de l’Apr explique : «Il a été retenu que le parti doit s’ouvrir et tendre la main à d’autres forces en vue d’une éventuelle fusion ou encore inventer d’autres formes organisationnelles qui puissent permettre qu’on aille ensemble et soutenir la candidature du Président Macky Sall mais aussi rendre beaucoup plus présentes les structures de l’Apr.» Dans les faits, les nouvelles recrues avec un passé libéral trop lourd seront éloignées des postes publics à l’image de Adama Sall. Mais, leur expertise et leur aura serviront à massifier une formation très jeune résolument tournée vers 2017. Cette transhumance est juste un vernis démocratique.
3 Commentaires
Raslebol
En Janvier, 2013 (13:10 PM)Drme Apr Kolda
En Janvier, 2013 (18:39 PM)Fans
En Janvier, 2013 (22:35 PM)Participer à la Discussion