Un arsenal, comprenant 26 fusils mitrailleurs, 20 fusils d’assaut AK 47, 4 Rpg7 lance-roquettes, une centaine de grenades offensives, des mines anti-char, 12 dynamites, des obus de mortier, un mortier 82 mm et ses munitions, un mortier 66 mm avec ses munitions et une dizaine de caisses de munitions, a été saisi à bord d’une pirogue, vendredi à l’aube à Bandim, non loin du port de Bissau, par les forces de défense et de sécurité bissau-guinéenne, a-t-on appris de source officielle.
Selon le commandant de l’opération qui a conduit à cette saisie, le lieutenant-colonel, Lassana Massaly, l’arsenal, convoyé par trois rebelles casamançais et d’une valeur marchande estimée à 3 900 000 francs Cfa, était destiné au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Les trois rebelles seraient des partisans de César Attoute Badiatte et de Ismaïla Magne Diémé, deux chefs d’une faction du Mfdc soutenue par l’Armée bissau-guinéenne contre une autre faction du mouvement animée par Salif Sadio. Ils n’ont pas décliné l’identité des autorités civiles ou militaires qui leur ont vendu les armes, mais le chef d’état-major de l’Armée bissau-guinéenne, le général Batista Tagmé Na Wai a affirmé qu’il va immédiatement s’atteler à démasquer les auteurs de ce trafic.
Lors d’une visite à l’état-major, à Bissau, où les armes ont été présentées aux journalistes, le Premier ministre Aristides Gomes s’est engagé à mettre un terme à la circulation des armes en Guinée- Bissau, expliquant que les populations veulent la paix et la prospérité et non la guerre. Selon M. Gomes, le coup de filet des forces de défense et de sécurité qui a permis de mener à cette opération prouve que la Guinée-Bissau est en train de faire des efforts pour restaurer la paix et la stabilité à ses frontières. Pour les observateurs à Bissau, cette affaire va remettre au devant de l’actualité la question du trafic d’armes en direction de la Casamance à partir de la Guinée-Bissau, un sujet à l’origine de la guerre civile ayant opposé, en 1998, les partisans du Président Joao Bernardo “Nino” Vieira, alors au pouvoir, à une junte conduite par feu le général Ansumane Mané. L’Assemblée nationale (parlement) bissau-guinéen, avait alors ouvertement accusé l’ancien chef de l’Etat, revenu à la tête de la Guinée-Bissau à la faveur des élections présidentielles de juin 2005, d’être le principal responsable du trafic d’armes en direction de la Casamance.
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