Les intempéries n’ont pas empêché les militants de l’opposition de manifester au président de la République leur mécontentement sur la situation nationale, avec des tracts et des affiches sur lesquels on pouvait lire : «Wade 81 ans de promesses». Ils étaient du Ps, de l’Afp, du Jëf Jël et de Rewmi, mais aussi de la Société civile. La première escarmouche a eu lieu vers 18 h 30 avec un échange de coups de poing entre Mamadou Lamine Massaly, Mohamed Samb et leurs camarades du Pds d’une part, et Aguibou Diallo et Pape Seck de l’Afp d’autre part.
Doudou Salla Diop : «Je m’en fous»
L’intervention de la police française a permis de séparer les jeunes militants, avant de tenir l’opposition à une centaine de mètres de l’entrée de la résidence de l’ambassadeur. Peu après, c’est autour d’Abdoulaye Ly, responsable d’association, d’être éconduit de force par le service d’ordre assisté de la police française. Avec une banderole, il voulait se mettre devant l’entrée de la résidence. Sous une pluie battante, militants et journalistes faisaient le pied de grue, attendant que quelqu’un daigne les faire entrer. Soit par une carte d’invitation, soit par les magouilles et conciliabules dont certains responsables libéraux ont le secret. Des listes écrites à la main sur papier libre étaient transmises à la sécurité qui faisait ensuite l’appel. En raccompagnant Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, l’ambassadeur du Sénégal, Doudou Salla Diop, a fait honneur à sa réputation en lançant un «Je m’en fous», magistralement servi urbi et orbi, aux journalistes et aux militants qui l’ont interpellé sur l’accès à la fête. Les invitations ont été gérées par l’ambassadeur et les Editions Laffont. Les services de presse et du protocole se sont renvoyé la balle en affirmant qu’ils n’organisent pas et donc ne gèrent pas les invitations.
La pagaille s’invite à la fête
La pagaille a suscité la colère des libéraux. En effet, le filtrage arbitraire des entrées a provoqué la colère d’Amadou Ciré Sall, député des Sénégalais de l’extérieur. Devant l’obstination du service d’ordre à l’entrée, composé de deux gendarmes sénégalais assistés de sept policiers français en tenue, le député a préféré quitter les lieux en guise de protestation. La vice-consul à Paris, Mme Aw, a, quant à elle, décidé de rester dehors sous la pluie avec ses militantes à qui l’accès a été refusé. Plusieurs personnalités sont venues faire plaisir à Wade, notamment Brice Hortefeux, ministre de l’immigration, Rama Yade, secrétaire d’Etat aux droits de l’homme, Lakhsmi Mittal, homme d’affaires indien, ainsi que des ambassadeurs africains. Pour les Sénégalais, Pape Diop, président du Sénat, Farba Senghor, ministre des Transports aériens, Me Mbaye Jacques Diop et Ahmed Khalifa Niasse, entre autres, sont venus sourire au président. Et se faire dédicacer un exemplaire qu’ils ne liront peut-être jamais.
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