Les jeunes du Front Siggil Sénégal ont, encore, choisi la rue pour dire ‘Non au report des élections, Non à la monarchisation de la République’. Ils ont été une centaine à longer, samedi, le boulevard du Général De Gaulle, en direction de la Rts, pour manifester contre le régime libéral. Dans le peloton de tête, les leaders comme Talla Sylla du Jëf jël, Momar Samb du Rta-S venus apporter un soutien à leurs jeunes camarades. Sur les banderoles et autres pancartes brandies ça et là, on pouvait lire : ‘Oui pour un audit de la gestion de la Senelec’, ‘Non à la démocratie sans élection’. Les jeunes progressistes et leurs camarades socialistes se distinguent du lot, par leurs tee-shirts blancs frappés de l’effigie de leurs leaders. Tandis que ceux de la Ld/Mpt, du Pit... se sont contentés de simples foulards, à la couleur de leur parti, qu’ils ont noués autour de la tête. L’ambiance est assurée par un véhicule sono, au-dessus duquel on aperçoit de loin le maître de cérémonie, invitant, à chaque instant, de simple curieux à venir rejoindre les manifestants.
Devant la Rts, où la marche a pris fin, le leader de Jë jël à porter la voix des leaders du Front Siggil Sénégal. Son message : un appel à l’ensemble des partis politiques, des éléments de la société civile et aux concitoyens pour la mise en place d’un front populaire afin de porter secours au Sénégal et aux Sénégalais. Ce front aura pour objectif explique Talla Sylla, ‘de bouter Wade du pouvoir’. Selon lui, il ne s’agit plus d’un jeu politique entre les partis de l’opposition et ceux du pouvoir. Mais ‘d’une question de survie pour le peuple sénégalais’. C’est pourquoi il lancera à ses jeunes camarades : ‘Il faut qu’on organise les Sénégalais dans les quartiers, les lieux de travail... pour qu’à terme, l’on puisse, dans le cadre d’une mobilisation, bouter Wade du pouvoir’.
A partir du moment où il n’y a plus de constitution, de lois ou de règlements, et qu’il n’y a que Wade et sa famille, ‘nous sommes fondés, sur la base de la déclaration universelle des droits de l’homme, à résister’, dira l’opposant au régime de Wade. ‘Parce que la résistance à l’oppression est un droit inaliénable de l’homme, dira-t-il. C’est pourquoi nous avons dit, ensemble mobilisons nous, organisons nous, dans le cadre d’un large rassemblement, un front populaire, pour arriver à bouter Wade au pouvoir. J’ai dit que je lance un appel à l’insurrection. Je veux que les Sénégalais s’organisent parce que nous sommes fondés à nous organiser et à mettre un terme à ce qui est en train de se passer dans ce pays. Tant qu’on était dans une situation normale, tant qu’il y avait une démocratie, il n’y avait aucun problème. Mais tel n’est plus le cas’. Et le patron du Jëf jël de rappeler les propos de Wade, alors opposant au régime d’Abdou Diouf. ‘Du temps de Diouf, Wade dénonçait une démocratie sans alternance. Aujourd’hui, poursuit-il, il nous a imposé une démocratie sans élections. S’il n’y a pas d’élection, c’est qu’il n’y a plus de démocratie. Le peuple sénégalais ne peut plus exprimer sa volonté’. Or, l’article 3 de la constitution est formel : ‘La souveraineté appartient au peuple qui l’exerce par l’intermédiaire de ses représentants’. Et, précise Talla Sylla, ‘la constitution ajoute qu’aucune section du peuple ni aucun n’individu ne peut s’attribuer l’exercice de cette souveraineté’. Mais constate-t-il, ‘on a l’impression qu’au Sénégal, la souveraineté appartient à Wade qui l’exerce par l’intermédiaire de sa famille et cela est inacceptable’. Un fait remarquable, l’absence de Barthélémy Dias, secrétaire général des jeunes socialistes. Organisateurs des différentes marches des jeunes du Front Siggil Sénégal, Barthélémy Dias et sa bande ont brillé par leur absence, à la manifestation, samedi dernier.
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