Le député Moustapha Mamba Guirassy a poussé un grand coup de gueule pour faire un diagnostic profond de la société sénégalaise actuelle.
Dans une tribune dont Seneweb a reçu copie, le maire de Kédougou a déclaré : «L’art du ‘grawoul’ (ce n’est pas grave, Ndlr) révèle les égoïsmes des uns, plaçant leurs intérêts personnels au-dessus de l’intérêt collectif, la pratique du pouvoir au-dessus de la raison d’Etat et la résignation silencieuse ou réclamante de sa part du gâteau des autres.»
Pire, dit-il, «sur le long terme, le virus du ‘grawoul’, qui a d’ores et déjà contaminé toutes les couches de notre société, sera, sans conteste, beaucoup plus dévastateur que la Covid-19 !».
«Dans quel Sénégal vit-on ?», s’est-il notamment interrogé, soulignant que nous ne sommes ni pires ni meilleurs que tout autre peuple.
Mais, précise le parlementaire, «nous nous sommes simplement perdus sur un chemin qui n’était pas le nôtre, frappés par l’incapacité de notre société à nous reconnecter avec notre système de référence (idées, valeurs, idéaux) qui nous permettrait de donner un ensemble de représentations stables et cohérentes, pour donner du sens à notre existence».
Et d’ajouter, dans la foulée : «Nous avons nié ou détourné nos lois psychologiques, sociales et spirituelles pour ne percevoir l’accomplissement de nos vies uniquement à travers le prisme de l’accumulation de biens en tout genre, plaçant la connaissance, les compétences et la sagesse au plus bas de notre échelle des savoirs.»
Pourtant, d’après l’homme politique, chacun d’entre nous recèle un génie qui ne demande qu’à éclore et à nourrir sa communauté.
«Nous sommes, aujourd’hui, à l’orée d’une phase décisive sur le plan conjoncturel, avec le traitement sanitaire de la pandémie, et sur un plan structurel, avec le développement de ce que Jacques Attali appelle les ‘économies de vie’, c’est-à-dire tout ce qui touche à l’humain, dans le respect des réalités économiques, sociales et culturelles du Sénégal, à savoir la santé, l’hygiène, l’alimentation, l’éducation, la recherche, la culture, la démocratie, la transparence, la sécurité, les énergie propres», note-t-il.
0 Commentaires
Participer à la Discussion