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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

INTERVIEW : Thierno Lô détaille les grandes orientations touristiques de Wade .

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INTERVIEW : Thierno Lô détaille les grandes orientations touristiques de Wade .
En visite officielle pour le Salon International du Tourisme, IFTM TOP RESA en France, le Ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Thierno LO, Premier VRP de la destination Sénégal, a voulu saisir ce rendez-vous de référence de la profession pour promouvoir le tourisme haut de gamme avec une clientèle saine à fort pouvoir d’achat différente de celle du sac-à dos vivant au sein des familles d’accueil sans de réelles retombées économiques.

DIASPORAS-NEWS : Quelles sont les attentes des sénégalais et des professionnels pour ce salon du Tourisme?

THIERNO LÔ : En matière de tourisme, la promotion est un élément capital. Elle permet de montrer tout ce que vous avez comme atouts à même d’intéresser les voyagistes. C’est pourquoi il est dans la tradition touristique d’organiser des salons, de l’événementiel. Nous avons choisi de venir au Salon Top Résa qui est une rencontre des différents projets de par le monde. Il permet, après avoir pris un stand regroupant l’ensemble des structures qui s’occupent de la promotion du Sénégal telles que l’Agence Nationale de l’Aviation Civile, l’Aéroport International Blaise Diagne, l’Agence de Promotion Touristique et les privés, de venir montrer la diversité culturelle et tous les atouts dans leur globalité l’offre touristique du Sénégal. Cet espace permet de rencontrer les principaux décideurs professionnels et investisseurs qui s’occupent du tourisme. Cela a permis d’avoir des rencontres fructueuses qui vont nous permettre de mieux capitaliser nos ressources en nous alliant avec les tours opérateurs, les agences de voyage pour mieux vendre notre destination. 

DN : Depuis longtemps, le gouvernement a opté pour le tourisme de masse. Allez-vous toujours dans ce sens ?

TL : Nous voulons rompre avec cette tradition qui consiste à laisser nos terres, notre argent aux mains des Téos qui venaient avec des packages profiter de nos plages, ce que la nature offre, de tous les atouts et nous laisser plus ou moins des miettes et des tares. Nous avons comme but de développer ce que nous appelons un tourisme sain haut de gamme profitable à l’économie nationale afin de faire que les privés sénégalais s’activent, s’occupent de la promotion et de l’investissement touristique, faire qu’au-delà du balnéaire nous puissions montrer les autres facettes qui font le patrimoine de notre pays avec l’écotourisme, le tourisme religieux et culturel. Une offre capable de nous amener des personnes ayant un pouvoir d’achat, qui viennent pour des découvertes, pour la recherche, à même de séjourner longtemps chez nous afin d’atteindre l’objectif assigné qui est la réduction de la pauvreté. Ce tourisme haut de gamme qui est différent du tourisme sac-à-dos qui consiste à vivre dans nos famille ou s’occupent de choses qui ne sont pas conformes à nos traditions. Nous envisageons de développer cette forme de tourisme haut de gamme qui n’est pas un tourisme de bidonville mais il y a la qualité de service, des projets futuristes et qui colle à la nouvelle dynamique qui est l’éco-tourisme de grand standing avec des normes qui répondent aux standards internationaux.

DN : Quelles actions son t entreprises pour contrer le tourisme sexuel ?

TL : Je voudrais saisir les termes utilisés en parlant de tourisme de masse. La nouvelle dynamique pour certains pays, je voudrais que le Sénégal fasse partie de ces pays, c’est de ne plus s’occuper du nombre de touristes mais de la qualité et du pouvoir d’achat. Dire que nous avons fait 1 500 000 touristes alors que ce sont des touristes qui viennent sans qu'il y ait de retombées, mieux vaut avoir 600 touristes qui sont des touristes sains avec des pouvoirs d’achat, à même de laisser des retombées significatives. C’est le tourisme haut de gamme et sain. C’est une sélection de la qualité par rapport au nombre. Pour revenir à votre question, relative aux tares, à la pédophilie, à la sexualité, on en parle mais c’est dans toutes les sociétés. Ces fléaux apparaissent à partir de la mondialisation, de la communication, des voies ouvertes et de la liberté qui s’est exprimée pour que les gens n’aient plus le complexe de parler de choses considérées comme tabous. Une police touristique est présente pour prévenir ces éléments. Sans oublier les contraintes sociales qui provoquent certains mauvais comportements parce qu’il y a des socles de valeur sur lesquels reposent nos sociétés et qu’il faut les conserver. Comment les conserver ? Aller vers la conservation de la cellule familiale pour éduquer nos enfants, retourner à nos valeurs qui nous empêchent de tomber dans ces tares sous le prétexte des conditions de vie très difficiles. Ces conditions de vie peuvent être difficiles mais nous ne devons pas défaillir à nos traditions et nos valeurs qui nous empêchent de copier et faire du mimétisme qui à la longue est cette liberté dont on parle sans pour autant expliquer ce que c’est la liberté.. L’éducation, l’encadrement, la sécurité, la lutte contre ce fléau et la reconstitution de la cellule familiale sont les éléments qui nous permettent de nous préserver de ces fléaux.

DN : Le renvoi des mendiants par les autorités ne serait-il pas un moyen d’attirer plus de touristes ?

T-L : Il y a quelque chose de plus important que le désir d’attirer les touristes. Nous ne faisons pas notre société en nous basant sur le vouloir des bailleurs de fonds et des touristes qui viennent nous visiter. Nous luttons contre la mendicité pour des conditions humaines et la protection de l’enfance. Les enfants sont la génération future. On doit les encadrer. Il y a l’école coranique de petits bandits qui ne doivent pas porter le nom de marabout. Ils sont des maîtres coraniques qui utilisent les enfants, tout simplement, pour se faire de l’argent. Ce sont des gens qui sont là pour la facilité et ne veulent pas travailler. Ils sont oisifs. Nous devons lutter contre l’exploitation des enfants, les solo-mendiants qui sont valides et peuvent travailler. Le Sénégal avait déjà entrepris cette lutte, contre l’encombrement humain, avant que les annonces de flux touristiques ne deviennent nos préoccupations. Nous devons assainir notre société, pour lutter contre les fléaux qui sont là pour porter préjudice aux enfants. Le développement du secteur du tourisme, c’est aussi bien l’assainissement au niveau des sites pour que les touristes qui viennent ne soient ni agressés ni agacés dans leurs désirs de chercher des libertés de découvrir autre chose pour être à l’aise afin de mieux savourer le pays, le découvrir afin de mieux partager l’expérience culturelle. Il faut les mettre dans des conditions idoines. Nous luttons contre les pickpockets, marchands ambulants, ces vendeurs à la sauvette qui viennent agresser et contre les pickpockets qui sont là simplement pour leur faire la poche. C’est une mission de sécurité publique. Pour revenir à la mendicité, elle fait partie de nos traditions. Il y a des gens qui sont invalides et qui ont besoin d’avoir cette générosité de l’aumône. Certains peuvent avoir du travail, il faut les intégrer dans la société. C’est pour cela que le Président de la République a demandé aux ministres de les avoir dans leur ministère. Il ne faudrait pas qu’on en fasse des marginaux, qu’ils soient exclus de la société parce qu’il y a des métiers que les handicapés ont la possibilité de faire. Par exemple, dans l’artisanat qui fait partie de notre ministère, les handicapés y travaillent parce qu’on a organisés cela. Ils font des choses extraordinaires, magnifiques exposées au ministère. Ils vivent de la chose la mieux partagée : l’intelligence humaine qui s’exprime de différentes manières. Il faut faire la différence entre ceux qui n’ont pas la possibilité d’être actifs et les oisifs dans le traitement de ce problème.

DN : Comptez-vous créer une station balnéaire avec l’apparition de nombreux hôtels sur la corniche ?

TL : On n’a pas créé de station balnéaire sur la corniche mais on a vu que c’est une zone qui est là près de la mer et propice au tourisme d’affaires. Il fallait y construire des hôtels et ils ont augmenté le standing hôtelier au niveau du Sénégal. Vous avez l’hôtel Radisson, l’hôtel Térubi, le Méridien Président qui a été relooké. Cela a poussé d’autres hôteliers à se réhabiliter, à réformer leurs structures et pousser à la compétition afin d’atteindre les standards internationaux.

DN : La construction sous forme de "Pieds dans l’eau" ne va-t-elle pas à l'encontre des chartes prônées par l'ONU en matière de protection environnementale?

TL : C’est le seul problème que je déplore et même en dehors du secteur hôtelier. C’est « les pieds dans l’eau ». Les constructions qui se font en bordure de mer, sans tenir compte des impacts des mouvements d’eau, sont une insouciance. Je l’ai toujours combattu et il faut le combattre. C’est un investissement de milliards jetés dans la mer. La mer prend toujours ses droits. Nous commençons à voir des agressions multiples au niveau de ces investissements parce que les gens n’ont pas respecté le code de l’environnement qui est une loi votée. Ils sont venus, sans étude d’impact environnemental construire près de la mer et sont en train de subir les conséquences. Cela va coûter énormément pour faire de la protection côtière. Ils hypothèquent leur investissement. Ils ont l’habitude de dire que ça n’arrive qu’aux autres et un jour, c’est le désastre.

DN : Le tourisme vert est-il une priorité pour votre ministère ?

TL : Bien sûr. Quand nous parlons de nouveaux supports, c’est de cela. Nous sommes très bien dotés et que nous n’avons rien à envier aux autres. En quittant le balnéaire, ce sont ces pas que nous allons exploiter y compris en plus du tourisme vert, le religieux, le culturel dont regorge le Sénégal, qu’il va falloir développer.

Si on y ajoute le tourisme sous-régional, nous avons un package que nous pourrions utiliser pour que les regards se tournent vers la zone Ouest Africaine. Pour arriver au Mali, vous pénétrez par le Sénégal. Du Sénégal, vous sortez par la Gambie. Du Sénégal, vous allez en Mauritanie ainsi de suite. Partout où vous allez, il y a une diversité. Il y a des choses tellement intéressantes permettant de vendre la destination. La nouvelle mode est le partage du nombre de touristes. Le Sénégal travaille dans ce sens, dans le cadre de l’UEMOA. Nous mettons en place un fond sous-régional du tourisme avec un salon tournant sur l’ensemble de la zone. Nous pourrons mieux partager les expériences, mieux vendre notre destination avec comme intérêt d’attirer le maximum de touristes pour les détourner de la zone Afrique du Sud, des Amériques, du Maghreb pour qu’ils viennent vers la sousrégion. Nous le manifestons lors du Salon Top Résa avec la présence de nombreux pays de l’UEMOA .

DN : Comptez-vous rouvrir les bureaux du tourisme qui étaient présents un peu partout en France ?

TL : Quand nous aurons les moyens de le faire. Oui mais pour l’instant, nous avons beaucoup de priorités et nous n’avons pas toutes les ressources nécessaires pour faire cette forme de promotion qui coûte chère mais nous avons un bureau à Atlanta aux USA, une équipe coiffe l’Espagne et la France. Nous envisageons d’ouvrir un bureau à Bruxelles, avoir un partenariat avec les différentes agences de voyage, les tours opérateurs. Nous sommes en discussion avec Nouvelles Frontières, Thomas Cooks et tant d’autres pour essayer de mettre ensemble nos ressources pour faire une bonne politique de promotion de la destination Sénégal.

DN : Comment promouvoir le tourisme Sénégalais ?

TL : Nous nous attaquons à l’eco.tourisme en utilisant les agences de voyages de nos partenaires pour faire la promotion de l’artisanat et montrer les zones touristiques du Sénégal. Nous nous attaquons à l’affichage, à la presse spécialisée pour vendre la destination Sénégal et essayer de faire de l’événementiel à l’extérieur (des journées du Sénégal pour montrer toute notre diversité). En 2010, nous avons organisé le 1er salon TICAA (Tourisme, des Industries Culturelles et de l’Artisanat d’Art) car nous avons une articulation entre le secteur de l’artisanat et le tourisme. Il est inscrit dans l’agenda mondial. Il a lieu chaque année. En 2011, aura lieu la 2ème édition les 28, 29 et 30 mai. Il y a également le Festival Mondial des Arts Nègres (FESMAN) en décembre. Ces événements constituent de bons facteurs de développement.

DN : Quelles sont les actions pour éradiquer le virus Al Quaïda qui infecte tout le sahel ?

TL : Il faudrait nous aider à faire très attention sur ces phénomènes d'insécurité. La France fait une sortie pour dire que la menace terroriste se précise. Les 5 touristes qui ont été enlevés vont hypothéquer l’avenir de la Mauritanie, du Niger, du Mali et par la Casamance au niveau du Sénégal alors que nous avons la Corse, l’ETA …. Vous n’avez jamais vu des kamikazes ni au Sénégal, ni au Mali. Vous en avez vu partout. Pourtant, ça n’empêche pas les touristes d’aller vers ces zones car celui qui veut voyager, voyage, il faut qu’il découvre. Nous sommes au Salon Top Résa et pourtant, la télévision nous dit, il y a des possibilités de terrorisme. On aurait pu choisir de ne pas venir. Une manifestation comme le Top Résa est l’endroit idéal pour mettre une bombe.

Nous sommes venus parce que c’est notre métier. S’il y a un problème en Casamance, ce n’est pas tout le Sénégal qui connait l’insécurité. Est-ce qu’à partir d’une zone, vous allez hypothéquer une destination ? C’est injuste. Il faut faire très attention à l’utilisation de ces causes là pour ne pas tuer une destination. Il y a des touristes qui sont là bas et qui ne savent pas et qui sont loin de cette zone. Ils sont à Bamako, Kayes et d’autres en train de faire Dakar-Bamako. Ce sont des sites liés à nos destinations. Quand il s’agit de l’Afrique, pour mieux nous enfermer, nous étrangler, nous empêcher de nous développer, nous sommes le continent de l’avenir et ils veulent fermer les destinations. C’est un combat de lucidité qu’il faut avoir dans le traitement de l’information.

DN : Quel est votre avis sur le magazine Diasporas-News ?

TL : C’est un magazine qui est bien et qui celui de la diaspora. Cela ne peut que m’enchanter. Je tiens à l’épanouissement de la diaspora. Ma philosophie, si nous voulons vendre l’Afrique, notre destination, c’est que ce sont les personnes de la diaspora qui sont les premiers agents de promotion. Nous n’aurons pas besoin de leur apprendre l’Afrique, ses couleurs, la beauté de la femme noire comme disait Senghor, et de tout ce que nous avons comme potentialité. Il suffit d’accepter d’être les agents de promotion pour mieux vendre la destination. Si maintenant nous avons des supports comme ça nous allons les utiliser pour faire la promotion de nos



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