Voici l'intégralité de la Déclaration
de politique du Premier ministre, Abdoul Mbaye, prononcée lundi à
l'hémicycle de l'Assemblée nationale du Sénégal.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, Honorables Députés,
Vous pouvez aisément deviner l’émotion qui est la mienne de me trouver
devant vous aujourd’hui, illustres mandataires du Peuple sénégalais,
brillamment élus pour la douzième législature de notre jeune République.
Cette émotion est celle d’un fils du Sénégal, hautement conscient de se
trouver dans un lieu chargé d’histoire, dans un lieu où tant de
décisions cruciales pour la vie de notre Nation ont été adoptées par les
représentants du Peuple souverain. Dans un lieu, enfin, où certaines
des pages les plus marquantes de l’histoire de la démocratie sénégalaise
ont été écrites.
C’est également l’émotion d’accomplir, en ce jour, un rituel
particulièrement important dans la vie d’une démocratie, un rituel qui
est le privilège des peuples libres, devant lesquels les gouvernants
sont des serviteurs et non des maîtres.
Mais ma fierté se trouve renforcée d’accomplir ce rituel au sein d’un
hémicycle où, pour la première fois dans l’histoire de notre pays, la
place des femmes est à la mesure de leur représentativité sociale, ainsi
que de leur contribution déterminante à la consolidation de la
démocratie sénégalaise.
La configuration de cette Assemblée nationale augure d’une nouvelle ère
dans la vie de votre prestigieuse Institution. Une ère de rupture
attendue et espérée par tous nos compatriotes.
Tous les membres du Gouvernement, que j’ai l’honneur de diriger,
s’associent à moi pour vous présenter nos félicitations les plus
chaleureuses et vous dire, avec la plus grande conviction, que nous
resterons toujours extrêmement attentifs à vos interpellations, vos
suggestions et vos critiques, pour des échanges féconds entre nos deux
institutions et dans l’intérêt exclusif de la Nation.
Car le Peuple vous a confié la haute mission de légiférer en son nom,
ainsi que d’assurer le contrôle de l’action gouvernementale pour les
cinq prochaines années.
Je mesure toute l’étendue de cette mission et prie pour que la ferveur
et l’énergie qui vous animent, soient chaque jour raffermis, pour
l’accomplissement avec succès de votre sacerdoce.
Monsieur le Président, honorables Députés,
C’est avec beaucoup d’humilité et une haute conscience des charges qui
sont les miennes, que je décline devant vous, ma déclaration de
politique générale, qui vise à traduire en programmes et actes concrets,
la vision du Président de la République Macky SALL.
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Je sacrifie avec plaisir à cette tradition républicaine, consacrée par
la constitution de notre pays, en saluant avec respect, l’action de
chacun de mes prédécesseurs, pour leur contribution à la marche de notre
pays vers le progrès.
En m’adressant ce matin à votre auguste Assemblée, j’éprouve une immense
fierté d’appartenir à un grand Peuple, de faire partie d’une grande
Nation, de vivre dans un pays respecté à travers le monde.
Un pays qui vient de vivre, encore une fois, deux échéances électorales
majeures, qui lui ont permis de consolider sa place dans le cercle
restreint des grandes démocraties modernes.
En effet, le 25 mars 2012, déjouant les prédictions les plus
pessimistes, le Peuple sénégalais, dans un élan patriotique et avec un
sens élevé de la pratique démocratique, exprimait sans équivoque et avec
une sérénité impressionnante, son aspiration au changement, en portant
son choix sur le Président de la République, Son Excellence, Monsieur
Macky SALL.
En réussissant cette seconde alternance démocratique, le Peuple
sénégalais a franchi une nouvelle étape dans la marche de son histoire.
Il y avait sans aucun doute une succession d’évènements qui présageaient
de cette issue inéluctable, après tant d’attentes insatisfaites,
d’espoirs déçus, de perspectives obstruées, d’issues incertaines, après
l’immense espoir suscité par la première alternance survenue le 19 mars
2000.
Les observateurs attentifs avaient bien décelé, depuis quelques années,
le désir irrésistible des sénégalaises et des sénégalais au changement,
leur aspiration à être gouvernés autrement, dans la rigueur, la sobriété
et l’éthique.
Je voudrais donc, ici, réitérer mes plus profonds remerciements au Chef
de l’Etat, qui m’a chargé de conduire le Gouvernement dont la mission
exaltante est de traduire sa vision et de réaliser sa généreuse ambition
pour le Sénégal.
Comme vous le savez, sa vision qui cristallise les attentes et espoirs
des sénégalais, a été forgée au contact du pays profond, au constat du
malaise social et des nombreuses fractures qui traversent la société
sénégalaise, à l’observation d’une méthode de gouvernance qui appelait
le changement.
Elle découle d’une connaissance intime des réalités de nos terroirs, de
l’observation des dures réalités quotidiennes des ménages ruraux, et des
conditions de vie précaires des populations dans les centres urbains et
périurbains.
La vision du président de la République s’est enrichie de patientes
séances d’écoute, de discussions et de partage avec les sénégalaises et
sénégalais de tous les âges et de toutes les conditions, des villes,
mais aussi des villages et hameaux les plus reculés du pays.
Cette vision prend également sa source au contact de nos compatriotes de
la Diaspora, à la quête dans d’autres pays et continents, au prix de
multiples sacrifices et de privations, d’un mieux être pour eux-mêmes,
mais surtout pour leurs familles, leur terroir et leur pays.
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Cette vision est condensée dans le programme Yoonu Yokuté du Candidat qu’il fut.
Elle s’inspire également de la marche du monde, marquée notamment par
une série de crises, qui ont fini de remettre en cause bien des
doctrines et approches en matière de développement économique.
Cette vision, c’est celle d’un Sénégal émergent, abritant une société
sur le chemin du progrès, solidaire et adossée à des valeurs telles que
le respect de soi-même, de l’autre et du bien public ; sans oublier : la
justice, l’équité, le sens du devoir.
Des valeurs qui ont été magnifiées au cours des Assises nationales,
moments intenses d’analyse et de dialogue entre forces vives de la
Nation qui souhaitaient une autre voie pour notre pays, une autre
gouvernance.
Ces valeurs ont été le catalyseur de l’exceptionnelle mobilisation pour
la défense de la Constitution le 23 juin 2011, avec aux premiers rangs,
une jeunesse vibrante de courage et d’énergie, debout, dès les premières
heures de la journée, pour faire face à l’arbitraire et défendre la
démocratie.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
Nous assistons aujourd’hui à des mutations profondes d’une société, avec
un Peuple conscient que sa souveraineté est inaliénable.
Son message ne souffre d’aucune ambiguïté.
C’est un message que nous avons bien compris.
C’est un message qui rappelle à tous les pouvoirs publics leurs devoirs devant la Nation.
C’est un message qui réclame la fin de l’arrogance et de l’impunité, la
juste récompense de l’effort, du mérite et de la compétence.
A cet égard, je puis vous dire que c’est le Peuple lui-même qui a fixé ses exigences.
La mission du Gouvernement est de les satisfaire, en prenant pour boussole la vision du Chef de l’Etat.
Car cette vision a fixé le cap et clairement défini les urgences, de
même qu’elle a parfaitement identifié les réformes de profondeur à
réaliser.
Elle est fondée sur l’analyse lucide d’un contexte macroéconomique et social fortement délétère.
Jugeons-en !
La croissance du PIB a connu au cours de ces dernières années une
fluctuation erratique, du fait d’une forte vulnérabilité de l’économie
aux chocs exogènes et aux aléas climatiques.
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L’activité économique a cru de 2,6% en 2011 contre 4,1% en 2010. Ce
ralentissement est essentiellement lié à la contreperformance du secteur
agricole qui s’est contracté de plus de 20%.
Cette situation traduit la très forte sensibilité de l’économie
sénégalaise aux aléas climatiques, car le PIB non agricole affiche une
hausse de 4,8%, imputable à la bonne tenue des secteurs secondaire et
tertiaire en 2011.
L’inflation s’est établie à 3,4% en 2011, au-delà du seuil fixé pour les
Etats membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine.
Notre balance courante est structurellement déficitaire avec un solde
ressorti à -6,4% du PIB en 2011, en liaison avec les politiques
macroéconomiques parfois inappropriées, la vulnérabilité aux chocs
exogènes et des orientations sectorielles souvent hasardeuses.
Ce niveau élevé de déficit requiert une réorientation de nos choix en
matière de politique économique, pour permettre à notre pays de mieux
tirer parti de ses échanges avec le reste du monde.
Comme vous l’avez sans doute constaté, au plan sectoriel, plusieurs
branches qui, dans un passé récent, étaient fortement contributrices aux
recettes d'exportation ont été en recul : les industries chimiques, la
pêche et le tourisme notamment.
Ces niveaux élevés de déficit courant traduisent une perte de
compétitivité compromettante pour les perspectives de rééquilibrage de
notre commerce extérieur.
Le déficit du compte courant reste malheureusement couplé à un important déséquilibre budgétaire.
En dépit d’une bonne tenue des recettes qui ont doublé entre 2000 et
2010, le déficit budgétaire n’a cessé de se creuser, pour atteindre 455
milliards en 2011, représentant 6,7% du PIB, et 33,1% des recettes
fiscales et non fiscales.
L’encours de notre dette publique a sensiblement augmenté entre 2006 et
2011, passant de 1023 milliards de FCFA, soit 21% du PIB, à 2704
milliards de FCFA, représentant 40% du PIB.
Cette évolution rapide de notre dette pour financer des investissements
ne s’est cependant pas traduite par une amélioration conséquente de la
productivité de l’économie et des conditions de vie des ménages.
Il s’y ajoute que nos options récentes en matière d’endettement
intérieur ont été fortement marquées par le recours abusif aux
instruments de court terme.
Notre pays doit supporter un service de la dette de 493 milliards en
2012, dont 412 milliards au titre du remboursement de sa dette
intérieure de 653 milliards de FCFA.
Le Sénégal est ainsi entré dans un cercle vicieux, où il doit emprunter
pour rembourser sa dette intérieure, dont le temps moyen de
renouvellement est de 14 mois.
De plus, notre potentiel de croissance n’a pu être pleinement optimisé
ces dernières années, du fait, notamment, des fortes contraintes
induites par la crise énergétique.
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Monsieur le Président, Honorables Députés,
Cet exposé de chiffres peut paraître assez rébarbatif, mais il était
nécessaire pour apprécier ce qu’était la situation du Sénégal sur le
plan macroéconomique lorsqu’intervenait l’alternance du 25 mars dernier.
Car, malheureusement, lorsque les chiffres de l’économie ne sont pas
brillants, c’est le citoyen qui le ressent dans sa chair et dans son
vécu quotidien. Ce n’est pas un exercice théorique.
Concrètement, des actions avaient certes été entreprises et des progrès
enregistrés dans certains secteurs, notamment les infrastructures.
Toutefois, l’inopportunité de certaines options en matière de
réalisation d’infrastructures structurantes, et le retard dans
l’application de réformes structurelles majeures, ont maintenu dans une
regrettable inertie des secteurs à fort potentiel de création de
richesse et d’emplois, et des pôles de production.
Trop de priorités et d’urgences ont été souvent négligées au profit de
dépenses somptuaires et couteuses. Alors qu’on s’interroge encore sur
l’opportunité et la justification des sommes colossales englouties dans
l’organisation de conférences, de voyages, ainsi que d’un festival.
Au même moment, nos compatriotes attendent toujours des solutions
durables à la crise énergétique résultant d’une offre insuffisante,
coûteuse et instable d’électricité, d’un déficit de production
structurel, d’une vétusté des réseaux de transport et de distribution.
Cet état de fait est aggravé par la situation financière critique de la
SENELEC, et les coûts de production élevés de l’électricité, largement
en déphasage avec les tarifs actuels du fait d’un recours trop important
à l’énergie thermique.
Les réponses du Plan Takkal ont révélé toutes leurs limites, avec des
coûts de location élevés et insoutenables sur la durée, un retard dans
la réalisation des investissements, une option stratégique risquée, axée
pour l’essentiel sur les centrales à charbon, et enfin, l’absence d’un
calendrier précis pour rétablir la compétitivité du secteur.
Au plan sanitaire, le dénuement ou l’inaccessibilité des services de
soins, l’indigence des plateaux techniques, l’insuffisance de personnel
qualifié et les difficultés récurrentes de gouvernance des structures
sanitaires, sont les meilleures illustrations des faiblesses d’un
système de santé qui doit inévitablement opérer sa mue.
L’assainissement urbain est confronté à des défis majeurs, du fait de
retards d’investissements importants, de la faiblesse et de la vétusté
de son réseau, face à une urbanisation galopante et mal contrôlée.
Aujourd’hui, la moitié des capitales régionales ne dispose pas encore
d’un réseau d’assainissement des eaux usées et, généralement, pour
celles qui en disposent, seul leur centre-ville est desservi.
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Monsieur le Président, Honorables Députés,
L’actualité récente vient encore de nous rappeler, douloureusement, à
quel point les inondations pour cause de pluie constituent un fléau
national.
Ces inondations révèlent les dysfonctionnements et incohérences qui ont
marqué sur plusieurs décennies les politiques en matière d’aménagement,
d’occupation de l’espace urbain et d’assainissement de notre cadre de
vie.
Je m’incline une nouvelle fois devant la mémoire de nos compatriotes qui
ont perdu la vie au cours des dernières calamités et j’affirme ici,
devant vous, représentants du Peuple souverain, que le Gouvernement ne
trouvera pas le repos tant que nous n’aurons pas apporté une solution
définitive à ce fléau.
A côté des inondations, la gestion des ordures se pose avec acuité dans
nos villes, avec les dysfonctionnements récurrents du système de
nettoiement. La prolifération des décharges sauvages dégrade le cadre de
vie des populations et génère des risques sanitaires élevés.
Notre pays doit faire face à une forte croissance urbaine et à des
faiblesses persistantes en matière de planification spatiale. Une
situation qui génère une occupation anarchique de l’espace ainsi que des
difficultés d’accès à la propriété pour une grande majorité de nos
compatriotes.
L’accès à l’habitat est rendu difficile par les coûts élevés de
production et de cession des logements, la raréfaction des réserves
foncières qui ont été jetées entre les mains avides des spéculateurs, et
les limites des programmes publics de promotion de l’habitat social.
Monsieur le Président, Honorables Députés, je veux vous parler de notre système éducatif qui vit un malaise profond.
Notre école est en proie à une instabilité chronique, au point que nos
enfants, qui sont plus souvent dans les rues que dans les salles de
classe, en arrivent à souhaiter parfois une année blanche, alors même
que des efforts budgétaires importants sont pourtant consentis au profit
du système scolaire.
Car nous ne devons pas oublier que les dépenses publiques pour
l’éducation, ont atteint plus de 2400 milliards de FCFA entre 2000 et
2010. Chaque année, l’école absorbe plus du cinquième du budget de
l’Etat.
En dépit de ces efforts, elle est sujette à une dégradation continue de
la qualité des enseignements et des apprentissages, avec de faibles taux
d’achèvement, de transition, et de réussite aux examens. A cela
s’ajoute la faible intégration des modèles alternatifs d’éducation qui
constituent une forte demande des populations.
Très peu développée, l’offre de formation technique et professionnelle
ne coïncide pas encore avec les besoins du marché de l’emploi.
L’enseignement supérieur continue de produire beaucoup de diplômés non compétitifs sur le marché du travail.
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Aux faibles capacités d’accueil des établissements, concentrés pour
l’essentiel à Dakar, s’ajoutent une surcharge des effectifs d’étudiants
et une dégradation continue de la qualité des enseignements.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
Après plus d’un demi-siècle d’indépendance, le Sénégal peine encore à
assurer sa sécurité alimentaire, et à faire de l’agriculture le moteur
de sa croissance.
C’est pourquoi, je suis venu vous parler de l’agriculture, qui, comme
les populations qui en vivent, reste encore vulnérable aux aléas
climatiques, malgré un potentiel appréciable en terres cultivables et en
ressources hydriques.
En outre, les politiques agricoles récentes ont été négativement
marquées dans leurs orientations, leurs dispositifs de pilotage et leurs
applications sur le terrain.
Le net recul des productions vivrières de 36%, consécutif à la
sécheresse qui a sévi au Sahel en 2011, a engendré un déficit céréalier
de 238.000 tonnes, pendant que les productions d’arachide et de coton
enregistraient des baisses respectives de 59% et 21%.
La situation du monde rural s’en est vivement ressentie, avec les
rigueurs d’une période de soudure longue et éprouvante, aggravée par le
déficit en pâturage qui menaçait de disparition plus de 25% du cheptel.
Le renchérissement du coût de la vie continue d’affecter fortement le pouvoir d’achat des ménages.
Importateur net de produits alimentaires, le Sénégal n’est pas à l’abri
des turbulences des marchés internationaux et reste, plus que jamais,
exposé aux fluctuations de prix sur lesquels l’Etat n’a pas suffisamment
prise.
Les perspectives ne sont d’ailleurs guère rassurantes, du fait d’une
demande en hausse et d’un ralentissement de la croissance de la
production mondiale qui pèseront encore fortement sur les marchés des
produits alimentaires.
Au moment où je m’adresse à vous, le monde vit une flambée des prix des
céréales. Il y en a eu dans un passé récent. Il y en aura de plus en
plus dans l’avenir. Nous devons nous battre pour contenir les effets du
choc actuel, mais surtout nous devons organiser les conditions de notre
sécurité alimentaire durable.
Nous devons le faire d’autant plus que notre pays connaît, en 2011, un
taux de pauvreté élevé de 46,7% au niveau national et de 69,3% en milieu
rural.
Cette persistance de la pauvreté résulte d’une part, d’une faiblesse de
la croissance économique et d’autre part, d’un déséquilibre dans la
distribution de la richesse nationale.
Monsieur le Président, Honorables Députés, on peut difficilement
échapper à la pauvreté lorsque l’on ne vit pas dans une société juste,
alors je suis venu vous parler de la Justice.
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Notre Justice souffre encore de nombreux dysfonctionnements liés à la
complexité de son organisation, à sa faible accessibilité, à la
faiblesse de ses moyens humains, financiers et matériels.
A ces maux s’ajoute la complexité des textes et des procédures, ces
dernières étant jugées trop longues et trop lentes par le justiciable.
Dois-je encore revenir sur le non dénouement de certains dossiers
judiciaires, alors que toutes les procédures ont été épuisées, sur
l’impunité qu’offrait jusqu’ici la proximité avec le pouvoir ?
Ai-je besoin d’évoquer devant vous, les nombreuses fautes de gestion
avérées qui ont pesé, jusqu’ici, sur la gestion des finances publiques,
la conclusion de nombreux contrats publics ou transactions dans des
conditions de non transparence ?
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Monsieur le Président, Honorables Députés, les défis en face de nous sont multiples !
Certains relèvent de questions de survie, au regard de leur acuité et de
la précarité dans laquelle elles installent les populations.
Ils nécessitent donc des mesures urgentes.
Je veux parler d’une part, du coût élevé de la vie, devenu de moins en
moins soutenable pour les ménages, et d’autre part, des urgences du
monde rural et des inondations.
D’autres défis s’y ajoutent et nécessiteront des solutions structurelles
: l’emploi des jeunes, la sécurité alimentaire, l’amélioration durable
des revenus du monde rural, l’assainissement du cadre de vie, l’accès de
tous les citoyens à des services sociaux de base de qualité,
l’amélioration de l’environnement des affaires, la bonne gouvernance,
l’assainissement des finances publiques, la consolidation des bases
d’une croissance forte, durable et inclusive, le renforcement de la
démocratie et de la sécurité.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
Le Président Macky SALL, en qui les Sénégalais ont placé leur confiance
le 25 mars 2012, entend, à travers son Programme Yoonu Yokkute, apporter
des réponses concrètes aux attentes légitimes d’un Peuple en quête
d’épanouissement et de bien être.
Dans cette perspective, le Gouvernement s’engage à :
- mettre fin aux injustices sociales ;
- asseoir des bases économiques solides pour le développement ;
- atteindre une productivité développante ;
- devenir un modèle de gouvernance efficace ;
- contribuer à garantir la paix, la stabilité, la sécurité et l’intégration régionale.
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Nos priorités seront centrées sur les jeunes et les femmes, acteurs du
développement, forces motrices des changements et cibles principales des
politiques sociales, mais également sur le monde rural, pour en faire
un véritable centre d’impulsion de la croissance.
A ce titre, les principes qui sous-tendent l’action du Gouvernement
peuvent être résumés en trois mots : protection, transparence et
efficience.
Protection ! Parce que les Sénégalais dans leur majorité, meurtris par
une crise économique et sociale qui leur devient de moins en moins
supportable, commençaient à être gagnés par un sentiment d’abandon de la
part de l’Etat.
C’est la raison pour laquelle l’une des priorités du Gouvernement sera
de restaurer un Etat protecteur des populations, un Etat proche des
citoyens, qui assure une juste redistribution des fruits de la
croissance, préserve les libertés et garantit l’équité ainsi que
l’égalité de tous devant la loi.
Transparence ! Parce que les Sénégalais dans leur quasi-totalité,
spectateurs réguliers de multiples dérives dans la gestion de la chose
publique, commençaient à s’habituer au règne de l’opacité et du
non-droit.
C’est la raison pour laquelle l’une des priorités du Gouvernement sera
de rétablir un Etat transparent, qui défend l’éthique dans la gestion
ainsi que le retour aux valeurs sociales de référence, à commencer par
le respect de l’autorité ; de restaurer un Etat au service exclusif des
intérêts de la Nation.
Efficience ! Parce que l’Etat du Sénégal s’était mis hors du chemin de
la bonne gouvernance, le seul pourtant qui permette à une administration
compétente et intègre d’offrir aux citoyens des prestations de qualité
et au meilleur coût.
C’est la raison pour laquelle l’une des priorités du Gouvernement sera
de réinventer un Etat efficient, sobre et régulateur, un Etat qui
impulse et assure le plein épanouissement des potentialités de chaque
citoyen et de toutes les localités ; un Etat qui assure la sauvegarde
des ressources et une gouvernance de proximité.
La protection des Sénégalais est notre credo.
La transparence est notre option essentielle.
L’efficience est notre méthode.
Ces trois axes vont constamment nous guider dans l’application de la feuille de route tracée par le Chef de l’Etat.
L’action du Gouvernement sera principalement marquée par les options stratégiques suivantes :
? la consolidation des bases d’une gouvernance démocratique,
transparente, plus rigoureuse, plus efficace, basée sur la satisfaction
des besoins prioritaires des populations et la lutte contre les
injustices sociales ;
? le renforcement de la décentralisation et la territorialisation des
politiques publiques, en vue de donner une plus forte impulsion au
développement des terroirs ;
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? une croissance soutenue, durable et inclusive, bâtie autour :
o d’un meilleur environnement des affaires favorisant l’attractivité de notre économie aux investissements privés ;
o et d’autre part, d’un développement plus équilibré du territoire, avec
l’émergence de pôles de développement régionaux dynamiques, et la
relance du secteur agricole.
Ces pôles de développement seront spécialisés en fonction de leurs
potentialités naturelles, et seront dotés d’un plateau d’équipements
sociaux de base, d’infrastructures et de services de soutien à la
production, de pôles universitaires et de recherche, et de centres de
formation professionnelle spécialisés.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
C’est donc, à travers la mise en oeuvre de ce programme de rupture que
le Gouvernement apportera les changements attendus par les Sénégalaises
et les Sénégalais.
Oui. il s'agira bien d'oser, d'innover, de travailler. A la fois dans l'urgence et dans la prospective.
Vous comprenez aisément, que devant les multiples urgences qui nous ont
assaillis, les premières actions du Gouvernement, conformément aux
instructions du Président Macky SALL, ont porté sur la baisse des prix
des denrées de première nécessité, la distribution de vivres de soudure
et d’aliments de bétail et la subvention des intrants agricoles.
Le coût de ces mesures est évalué à 83 milliards de FCFA, auxquels il
faut ajouter une enveloppe de 120 milliards de FCFA, au titre de la
compensation tarifaire, induite par les options onéreuses du Plan
Takkal.
Le Gouvernement devait également faire face à des arriérés de paiement
dus aux entreprises, estimés à 150 milliards de FCFA, à fin mars 2012,
et à des moins-values de recettes budgétaires de l’ordre de 35 milliards
de FCFA à cette même date.
La prise en charge de ces mesures conduisait à un déficit public
excédant 8% du PIB, niveau incompatible avec un objectif de stabilité
macroéconomique.
C’est pourquoi, dans les prochains jours, un projet de Loi de Finances
Rectificative sera soumis à votre examen, portant sur la réduction,
voire la suppression, de certaines dépenses jugées non prioritaires.
Ces mesures permettront de limiter le déficit public à 6,4% et le
Gouvernement s’engage à prendre toutes les dispositions pour un retour
rapide à l’orthodoxie budgétaire. C’est un principe de base de bonne
gestion des affaires publiques.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
Il n’échappe à personne, que le redressement économique, la relance de
la croissance et la correction des injustices sociales, exigeront des
efforts collectifs, que nous devrons tous consentir, dans l’intérêt
général.
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Car, il nous faut tout d’abord asseoir les bases d’une économie stable, et ainsi donner des fondations solides à la croissance.
La stratégie adoptée vise à placer, dès à présent, le Sénégal sur la
voie de l’émergence et à garantir un développement pérenne avec, à la
clef, des retombées équitablement reparties.
La croissance devrait remonter à 3,9% en 2012, grâce notamment à une reprise de la production agricole.
Cette croissance sera soutenue principalement par le renforcement des
capacités énergétiques, la poursuite des travaux de l’autoroute à péage
et de l’aéroport Blaise Diagne, le démarrage effectif des travaux du
Millenium Challenge Account, symbole de la coopération entre les Etats
Unis d’Amérique et notre pays, et la reprise du tourisme.
Le Gouvernement veillera à ce que l’inflation soit contenue en deçà de
la norme communautaire fixée à 3%, et que le déficit budgétaire soit
ramené sous la barre de 5% en 2013, puis à moins de 4% du PIB en 2015
afin d’assurer la viabilité des finances publiques.
Dans cette perspective, la réduction du train de vie de l’Etat sera
poursuivie avec une rationalisation de notre carte diplomatique et des
dépenses dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de
l’agriculture. C’est une démarche similaire qui conduit à proposer la
suppression du Sénat.
Une politique d’emprunt plus prudente sera menée, afin de préserver la viabilité de la dette publique.
La Stratégie de Gestion de la Dette à Moyen Terme, qui sera finalisée
avant fin septembre 2012, permettra un reprofilage de notre dette.
Notre pays privilégiera désormais les prêts concessionnels pour les
emprunts extérieurs, et les instruments de long terme pour les émissions
de titres publics.
Car si aucun Etat ne peut vivre sans dettes, il existe un art de
s’endetter de façon intelligente, et le Gouvernement est bien résolu à
en exploiter toutes les ficelles.
Le nouveau Code Général des Impôts, que nous allons proposer à votre
examen dans les prochaines semaines, ainsi que la poursuite de la
modernisation des administrations fiscale et douanière, permettront
d’accroitre de façon sensible les recettes budgétaires, afin de dégager
une plus grande marge de manoeuvre pour financer les dépenses
prioritaires.
La baisse de la fiscalité sur les salaires à partir du 1er janvier 2013,
ainsi que le relèvement de 7% à 10% du taux des pensions de retraite
versées par l’IPRES déjà effectif cette année, se traduiront par
l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages.
Pour conforter davantage ce pouvoir d’achat, une large place sera
accordée à la réorganisation des circuits de distribution, à la maîtrise
de la structure des prix et des marges, ainsi qu’aux conditions de
surveillance et d’approvisionnement du marché des denrées alimentaires.
Cette politique de réduction du coût de la vie devra bénéficier, à moyen
terme, des effets de nos fortes options en matière d’intensification
agricole, de diversification, de transformation et de valorisation des
produits locaux, pour la satisfaction de la
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demande locale, dans de meilleures conditions de coût et de qualité.
Notre production locale devant davantage profiter de la consommation
nationale.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
Pour réaliser son programme économique et social, le Gouvernement
continuera de faire appel aux partenaires traditionnels de notre pays,
dont plusieurs ont déjà su être présents à nos côtés aux heures de
l’urgence. Il a en outre décidé de concevoir un certain nombre de fonds
autonomes, qui devront être alimentés à partir de ressources internes et
d’appuis de nos partenaires extérieurs.
Il s’agit d’abord du Fonds de Garantie et d’Investissements Prioritaires
(FONGIP), qui apportera des appuis ciblés destinés aux petites
initiatives, aux micro-entreprises, et enfin aux PME/PMI, qui doivent
constituer le socle de notre croissance.
Les PME/PMI bénéficieront de programmes de mise à niveau, ainsi que
d’appuis en matière de réorganisation de leur système de production et
de management.
La création d’un Fonds Souverain d’Investissement Stratégique (FONSIS)
contribuera à apporter des ressources aux entreprises privées et
parapubliques nationales à fort potentiel de développement, notamment
dans les secteurs des BTP, des médias, des télécommunications, de
l’agroalimentaire, de l’énergie et des hydrocarbures etc. Il permettra
aussi de renforcer la gouvernance de ces entreprises.
Ces fonds constitueront des instruments d’appoint déterminants pour
stimuler l’investissement privé, tout en accroissant les performances du
secteur public et parapublic.
L’économie trouvera également de nouveaux instruments de financement
avec l’amélioration du cadre fiscal de l’activité de crédit-bail, du
capital-risque et le développement de la finance islamique.
Nous ferons aussi surement appel, suivant une démarche inclusive et
participative, à la solidarité des secteurs à forte croissance par le
biais de prélèvements spécifiques.
Par ailleurs, des réflexions sur la réforme de l’épargne
institutionnelle seront entamées, notamment la poursuite de la
restructuration du secteur des assurances, des systèmes de retraite, la
valorisation des ressources de la Caisse des Dépôts et des
Consignations, et l’approfondissement du marché des capitaux.
En outre, pour la réalisation des grands travaux, l’Etat fait l’option
de privilégier le partenariat public/privé, avec le recours aux
mécanismes de financement innovants.
La contractualisation avec des opérateurs privés dans les secteurs
hautement capitalistiques, permet en effet à l’Etat de libérer
d’importantes ressources, pour les orienter vers d’autres priorités.
Le Président de la République a réaffirmé la volonté de l’Etat d’assurer
la promotion d’un secteur privé national fort. Ce patriotisme
économique doit toutefois se traduire dans des conditions qui
garantissent les principes de transparence, d’équité et d’efficacité.
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Vous l’aurez donc constaté, les réformes engagées devraient donner une
nouvelle impulsion au financement des actions d’investissement
prioritaires et stimuler l’activité économique.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
Pour stimuler l’investissement, il est indispensable d’améliorer l’environnement des affaires.
A cet effet, le Gouvernement s’est engagé à parachever les réformes
structurelles identifiées dans le cadre du Conseil Présidentiel de
l’Investissement, et qui visent à placer le Sénégal dans le groupe des
pays africains disposant d’un environnement des affaires de classe
internationale.
Une vaste réflexion sera engagée sur le foncier en vue de satisfaire
l’importante demande du secteur privé d’accès à des terres pour réaliser
des projets phares, notamment dans le domaine du tourisme et de
l’agriculture.
Cette réflexion devrait aboutir à une réforme attractive pour
l’investisseur, mais qui préserve les intérêts des populations et de la
Nation.
Elle sera une opportunité pour mieux assurer la sécurisation des
exploitations familiales agricoles et leur modernisation, en permettant
l’accès des producteurs au crédit.
Notre ambition est de parvenir également à une meilleure maîtrise des
coûts des facteurs et à une disponibilité de ressources humaines bien
formées, indispensables pour asseoir la compétitivité des entreprises.
La restructuration du secteur névralgique de l’énergie apparaît donc
comme une « sur-priorité », pour garantir une fourniture stable
d’électricité aux entreprises et aux ménages, à des coûts maîtrisés,
supportables, et ne grevant pas la compétitivité de l’économie.
La politique énergétique du Gouvernement visera à apporter des réponses
adéquates aux questions urgentes liées à la demande, mais également à
garantir des solutions durables, dans un contexte de gestion
transparente et de bonne gouvernance du secteur.
Notre objectif à court terme, est d’assurer la qualité de la fourniture
d’électricité tout en limitant les subventions qui pèsent lourd sur les
finances publiques et entravent le financement d’autres actions
prioritaires.
A cet effet, les programmes en cours de réhabilitation des centrales
seront accélérés, en vue de leur livraison en 2013, de même que
l’installation de capacités intermédiaires pour une puissance de 200
mégawatts, afin de renforcer les 536 mégawatts de la SENELEC.
En outre, seront mis en oeuvre un plan de restructuration opérationnelle
et financière, ainsi qu’une réforme institutionnelle de la SENELEC,
dont le déficit, à la charge de l’ensemble de la collectivité, constitue
un lourd boulet, handicapant l’économie sénégalaise et sa
compétitivité.
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Diverses autres actions sont déjà en cours pour l’amélioration de la
distribution et la maitrise de la demande, avec notamment la diffusion
des lampes à basse consommation, de même que la promotion de
l’utilisation des kits solaires.
Dans les moyen et long termes, notre politique énergétique s’attachera à
consolider durablement les disponibilités énergétiques, à réduire de
manière structurelle les coûts de l’électricité, ainsi qu’à renforcer
notre indépendance énergétique.
L’accent sera donc mis sur la diversification des sources et une
politique de mix énergétique associant, d’une part, les énergies
traditionnelles, telles que le charbon, les hydrocarbures gazeux et
liquide, l’énergie hydraulique et d’autre part, les énergies
renouvelables, notamment le solaire, l’éolienne et la biomasse.
A cet égard, tous les efforts de l’Etat seront centrés sur l’exécution
correcte des programmes de consolidation des capacités de production,
avec la réalisation de centrales utilisant des sources d’énergie moins
couteuses, le recours au solaire pour l’éclairage public et la promotion
de son utilisation dans les bâtiments appartenant à l’Administration.
D’ici à 2015, le renforcement de la coopération énergétique
sous-régionale permettra aussi à notre pays de bénéficier de la mise en
service des centrales hydroélectriques réalisées dans le cadre de l’OMVS
(Felou puis Gouina).
Le Gouvernement va également recourir à l’interconnexion au réseau
nord-africain et ouest-africain pour bénéficier de possibles excédents,
en particulier ceux de la Mauritanie.
Cet accroissement de l’offre de production sera combiné à celle des
infrastructures de transport, avec la réalisation d’un réseau sur les
axes Nord et Centre du pays, pour améliorer les performances et garantir
l’intégration énergétique sous-régionale.
S’agissant des hydrocarbures, les actions du Gouvernement seront
centrées sur une meilleure régulation du secteur, pour restaurer sa
compétitivité et assurer une plus forte implication du privé dans les
investissements, dans des conditions transparentes.
Des efforts seront entrepris pour sécuriser notre approvisionnement pour
les hydrocarbures, ainsi qu’une meilleure maîtrise de la structure des
prix pour réduire toutes les niches de surcoût, et ceci au profit des
ménages.
Enfin, le Gouvernement favorisera une plus grande transparence dans les
opérations de prospection et de recherche pétrolières, ainsi qu’une plus
forte implication du secteur privé national.
L’option du Gouvernement de régler de manière durable la crise
énergétique, mais aussi la mise en oeuvre de notre programme social,
nous conduisent à rationaliser la subvention sur l’électricité, devenue
de moins en moins soutenable pour les finances publiques.
A cet effet, des ajustements tarifaires sont à l’étude sur certaines
catégories de consommateurs, afin de protéger les ménages à faible
revenu et préserver la compétitivité de l’économie.
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Stimuler la compétitivité est la voie pour asseoir les conditions d’une
productivité élevée et durable, mais à la condition de disposer d’un
secteur privé renforcé.
Au-delà du rôle de locomotive que continueront de jouer les grandes
entreprises, le développement du secteur privé reposera avant tout sur
l’émergence d’un socle de petites et moyennes entreprises de production
de biens et services, ainsi que sur une mutation progressive du secteur
informel.
Il nous faut bien noter que si l’économie informelle ne saurait être ni
méthode, ni objectif, nous nous devons par contre de libérer
l’entrepreneur naissant d’un formalisme excessif, inutile et inhibant.
La récente réforme du droit de l’OHADA a consacré le statut de l’ «
entreprenant ». Le Gouvernement prendra les mesures incitatives
appropriées pour permettre, notamment aux jeunes et aux femmes d’y
accéder.
En outre, des incubateurs, ou des Maisons de l’Entreprise, seront
développés à travers les régions pour accompagner ces mutations. Ces
structures d’appui mettront à disposition, des locaux, des équipements
et des services, pour soutenir les petites entreprises opérant dans les
secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’artisanat, de
l’industrie culturelle et des services.
Les mécanismes d’appui au secteur privé seront rationalisés pour plus
d’efficacité dans leurs interventions. L’Etat accompagnera également les
industries agroalimentaires et manufacturières, en améliorant les
dispositifs de promotion et d’application des innovations
technologiques.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
Stimuler la croissance, c’est aussi asseoir une base d’infrastructures
et de services de soutien à la production, conforme aux meilleurs
standards internationaux.
Dans l’option du Gouvernement, les infrastructures routières, mais
également les pistes rurales, doivent constituer une architecture
cohérente, orientée vers la dynamisation des pôles économiques de
développement.
Aucune zone de production ne doit souffrir d’enclavement. Le
désenclavement de la Casamance par mer, par routes et par la voie
aérienne est à cet égard érigé en extrême priorité. Je dois aussi
souligner qu’un programme de réalisation de 29 ponts métalliques et du
nouveau pont Emile Badiane est en cours d’instruction.
Notre programme de modernisation des moyens de transport routiers,
maritimes, ferroviaires et aériens donnera un nouveau souffle aux
activités économiques, notamment pour la relance du tourisme, des
activités d’exportation et la facilitation des transports sur les
corridors.
La réalisation des corridors régionaux et sous-régionaux donnera une
plus forte impulsion à nos échanges avec la sous-région, et le reste de
l’Afrique.
Le chemin de fer devra jouer un rôle plus déterminant dans la
circulation des personnes et des biens sur l’axe Dakar-Bamako, et la
desserte des zones périurbaines et des villes de l’intérieur.
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Grâce à des investissements structurants, le Port de Dakar devra mieux
se positionner comme un centre sous-régional d’éclatement et de
transbordement, à même de satisfaire les exigences de la compétition
maritime internationale. Ce qui permettra à notre pays de tirer
davantage profit de sa position stratégique qui lui confère des atouts
indéniables en matière de transports maritimes.
De même, la réhabilitation des ports secondaires de l’intérieur va relancer les activités économiques des régions concernées.
Elle permettra des gains de productivité ainsi qu’une moindre
sollicitation de notre réseau routier dont le Gouvernement veillera
particulièrement à l’entretien et à la sauvegarde. Elle contribuera
aussi au renforcement de notre politique de sécurité routière. Sécurité
routière à laquelle nous tenons, parce que pour nous, chaque victime
d’accident de la circulation est une victime de trop.
Le désenclavement du territoire et la promotion de la destination
Sénégal, passeront par la redynamisation du transport aérien en
accordant plus de place à la concurrence, la réhabilitation des
aéroports régionaux et la garantie de meilleures conditions de sûreté et
de sécurité.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
Notre option pour une croissance soutenue et durable sera basée sur la
promotion des secteurs à fort potentiel de création de valeur ajoutée et
d’emplois, celle des secteurs ayant des marges de croissance et
d’innovation et un fort contenu d’exportation. Il s’agit notamment de
l’agriculture, du tourisme, des industries extractives et chimiques, des
BTP, des industries culturelles, de l’artisanat, ainsi que des TIC et
services.
L’agriculture sera bien entendu le principal levier de relance de
l’économie, eu égard à son potentiel de croissance, et à ses effets
d’entrainement très importants sur les autres secteurs de l’économie
nationale.
Tel est le choix fait par Monsieur le Président de la République.
Sans attendre, des mesures seront prises pour soustraire notre pays de
la forte dépendance à l’égard des importations de produits alimentaires
stratégiques, et l’acheminer, à terme, au-delà de la sécurité
alimentaire, vers l’autosuffisance.
A cet effet, le premier défi sera de rendre l’agriculture moins
vulnérable aux aléas climatiques, d’élever durablement les niveaux de
productivité et de production pour toutes les variétés cultivées.
Ce défi sera relevé d’abord à travers la maîtrise de l’eau et
l’accroissement des aménagements hydroagricoles, notamment dans la
vallée et le delta du fleuve Sénégal, ainsi que dans la vallée de
l’Anambé. Les superficies irriguées exploitées devraient atteindre à
terme 250.000 ha.
L’ambition du Gouvernement est de parvenir à l’autosuffisance avec une production de 1.600.000 tonnes de riz paddy en 2018.
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Le riz pluvial, qui peut aujourd’hui être développé sur l’ensemble du
territoire, grâce à la disponibilité de variétés adaptées, devra
contribuer à cet objectif, par son intégration dans les stratégies de
diversification.
Dans la mise en oeuvre desdites stratégies de diversification, et afin
d’accélérer la marche vers la sécurité alimentaire, l’Etat engagera le
développement, à une large échelle, des céréales locales et recherchera
l’atteinte de l’autosuffisance, à moyen terme, pour certaines
productions maraichères, comme l’oignon, la tomate et la pomme de terre.
En rapport avec cet objectif, la modernisation de l’agriculture sera
assurée, à partir de 2013, à travers un programme de renforcement des
équipements de production et l’intégration des innovations
technologiques dans les pratiques culturales.
L’ambition du Gouvernement est de promouvoir le développement d’un
réseau de grandes fermes agricoles modernes et d’unités
agroindustrielles, capables d’assurer une plus grande diversification de
leurs productions. Ces fermes devront, avec l’appui de l’Etat, encadrer
de petits producteurs pour assurer leur viabilité.
Des centres agrobusiness accompagneront cette mutation, en offrant des
services en matière de mécanisation, de maintenance, de stockage, de
commercialisation, mais aussi de transformation et de valorisation de la
production.
La question cruciale de la disponibilité de semences de qualité et en
quantité, pour les principales variétés culturales, trouvera une
solution durable, à travers un programme pluriannuel de reconstitution
du capital semencier. Ce programme prendra en compte le processus de
multiplication à travers des fermes semencières, avec l’implication des
opérateurs privés et des producteurs.
Nos structures de recherche nationales, avec le soutien de pays amis,
s’investiront davantage dans la vulgarisation de variétés et
d’itinéraires techniques mieux adaptés. Des synergies seront également
développées entre les différents pôles nationaux et sous-régionaux de
recherche.
Cette politique sera accompagnée de nouvelles stratégies pour la
protection des cultures, la restauration de la qualité des sols et le
conseil agricole.
Le secteur privé est appelé à jouer un rôle déterminant dans la
modernisation de l’agriculture, à travers des investissements
structurants, contribuant à une hausse significative des niveaux de
production, à une meilleure structuration des filières de
transformation, ainsi qu’à la commercialisation des produits sur les
marchés locaux et extérieurs.
Au-delà du riz, la politique de promotion des filières mettra l’accent
sur les productions horticoles et fruitières destinées à l’exportation.
Ces dernières devront poursuivre leur dynamique de conquête de nouveaux
marchés, avec l’amélioration des conditions de production et de mise aux
normes des produits. Le « label Sénégal » doit participer à la
construction de notre fierté nationale.
L’Etat accompagnera un développement des filières reposant sur un
partenariat plus étroit et mieux structuré, avec des modèles de
contractualisation tripartite entre les producteurs, les opérateurs
économiques ou agroindustriels et les institutions de crédit.
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Ce partenariat permettra de mieux prendre en compte les besoins
d’encadrement technique des producteurs, le renforcement de leurs
équipements, la mise à leur profit de crédits de campagne, la
négociation des prix et de contrats d’achat, ainsi que les conditions de
commercialisation des produits.
Je voudrais particulièrement insister sur la filière arachidière, pour
dire que l’Etat veillera, en relation avec les acteurs, à sa
réorganisation.
En concertation avec les producteurs et le secteur privé, l’Etat
accompagnera la mise en place de bourses de produits agricoles et
avicoles, dans les pôles de développement, afin d’offrir des débouchés
aux produits.
Enfin, pour asseoir une politique agricole durable, notre pays prendra
en compte les effets des changements climatiques, en intégrant davantage
les techniques modernes de conservation des eaux pluviales, la
revitalisation des vallées fossiles dans certaines localités, et la
lutte contre le lessivage des sols.
De plus fortes synergies seront construites entre l’agriculture et
l’élevage, pour mieux soutenir la croissance et la transformation
qualitative des conditions de vie du monde rural. Il nous faut, à cet
égard, développer un système agropastoral plus intégré.
A cet effet, la production animale sera modernisée par une plus forte
intégration des progrès de la biotechnologie animale afin d’aller dans
le sens de la satisfaction de nos besoins en protéines et en produits
laitiers.
L’Etat engagera dès 2013 un important programme d’amélioration de la
santé animale et la mise en place d’un programme pluriannuel et
multisectoriel de renforcement des infrastructures et des équipements,
afin de rendre l’élevage plus compétitif.
Ce programme assurera le désenclavement et l’émergence de zones
d’élevage pilotes, ainsi que le développement de toute la chaine de
valeur constituant le secteur.
L’Etat réalisera ou favorisera la réalisation de fermes laitières, de
mini-laiteries, celle d’abattoirs modernes, de chaînes de transformation
et de froid, de pôles pour la commercialisation et le développement des
races.
Ces actions seront accompagnées d’une recherche de la baisse des prix par la rationalisation de la chaîne de valeur.
Dans le processus de modernisation du secteur, le Gouvernement appuiera
la production de fourrage à grande échelle pour limiter la transhumance
et rendre le cheptel moins vulnérable à la sécheresse. Ce programme,
déjà engagé, équivaut à une révolution culturelle devenue indispensable.
De même, le développement de la filière ovine, est désormais une option
incontournable, afin de réduire notre forte dépendance vis-à-vis des
pays limitrophes, pour l’approvisionnement en moutons à l’occasion des
grandes fêtes religieuses.
L’aviculture qui connaît un regain d’activité sera dotée d’un plan
stratégique, avec pour objectif de contribuer à la sécurité alimentaire,
à l’accessibilité des produits alimentaires, et à la création
d’emplois. Sa productivité devra être recherchée et construite dans des
délais courts afin de rendre la filière compétitive par rapport au
marché international.
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A l’instar des activités agropastorales, la pêche et l’aquaculture
devraient contribuer à la sécurité alimentaire et procurer de meilleurs
revenus aux acteurs du secteur, grâce à une gestion plus rationnelle et
durable des ressources halieutiques.
il sera ainsi mis en place un système de gouvernance participative des
ressources reposant sur la mise en oeuvre de plans d’aménagement des
pêcheries, notamment les ressources démersales côtières et profondes.
L’Etat s’engagera également, avec les acteurs, dans la protection des
zones de reproduction, la reconstitution des habitats marins et le
développement des aires marines protégées.
Notre économie devrait profiter de l’amélioration de la compétitivité et
de la qualité des produits halieutiques sur les marchés extérieurs, à
travers la mise aux normes de l’amont de la filière industrielle.
A cet effet, des mesures seront prises pour accompagner l’assainissement
de cette filière, et la résorption des surcapacités de traitement.
La pêche continentale et la pisciculture devront également contribuer à
notre objectif de sécurité alimentaire, grâce à un meilleur soutien de
l’activité par l’installation d’unités aquacoles.
La préservation des bases productives et des ressources reste aussi un
enjeu pour les performances des activités agropastorales. Cela justifie
l’engagement du Gouvernement pour le secteur de l’environnement.
Il nous faut rendre les écosystèmes ruraux moins vulnérables aux effets
des changements climatiques, de l’accroissement démographique, des modes
de vie et des systèmes d’exploitation, qui exercent une pression accrue
sur les ressources agro forestières, zootechniques et halieutiques.
A cet égard, l’Etat s’engagera résolument dans la lutte contre les feux
de brousse, recherchera l’inversion de la forte tendance à la
déforestation et à la dégradation des terres, assurera la gestion
durable des aires protégées et des zones humides pour la conservation de
la biodiversité.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
La relance des activités agropastorales et de la pêche aura comme
conséquence d’assurer un rééquilibrage de notre balance commerciale, de
concrétiser l’ambition du Gouvernement de transformer le monde rural et
d’en faire un espace où les populations ne sont plus condamnées à la
précarité.
La nouvelle impulsion donnée à ces activités fera de nos campagnes des
zones plus attractives, ayant leur propre dynamique, offrant des
opportunités d’insertion économique et sociale. Le Gouvernement va
renforcer cette dynamique de développement en dotant les communautés
rurales d’un programme d’infrastructures sociales de base.
Ce programme assurera leur désenclavement par la réalisation de pistes
rurales, l’accès des populations à l’eau, à l’électricité, à des
infrastructures sanitaires, éducatives et sociales permettant leur plein
épanouissement.
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Je veux souligner que notre plan d’actions pour l’électrification rurale
a pour ambition de rattraper l’important retard enregistré dans la mise
en oeuvre des six (6) conventions de concession en cours, et de
conclure quatre nouvelles conventions afin d’atteindre l’objectif d’un
taux d’électrification rurale de 50 % à l’horizon 2015 et de 60% en
2017. Ce programme devrait concerner un peu plus de 1 100 000 habitants.
Dans l’objectif de renforcer l’offre d’infrastructures dans les
communautés rurales, les résultats du projet « Villages du Millénaire »
en cours d’expérimentation dans la région de Louga seront capitalisés.
Mettre en valeur nos terroirs, leur insuffler une nouvelle dynamique de
développement, est le meilleur moyen de gagner le pari du développement à
la base, et d’inverser le sens de l’exode rural.
Ce pari est certes ambitieux, mais le gagner ne dépend que de nous !
Monsieur le Président, Honorables Députés,
Tous nos efforts pour relancer les activités de production agricole, de
l’élevage et de la pêche laisseraient un goût d’inachevé s’ils ne
favorisaient pas le développement d’industries de transformation
compétitives, capables de renforcer leurs positions sur les marchés
intérieur et extérieur.
Aussi, notre stratégie d’industrialisation accordera une large place à
l’émergence de pôles industriels régionaux, et à des unités de
production orientées vers la valorisation de nos productions locales et
la création d’emplois.
Dans ses efforts pour améliorer l’offre de service aux investisseurs
nationaux et étrangers, l’Etat engagera la création d’un pôle de
croissance avec l’implantation d’unités industrielles autour de
l’Aéroport de Diass. Ce pôle accélérera la structuration d’un nouveau
centre urbain qui contribuera à la décongestion de la capitale et au
développement de la future mégalopole reliant le Cap-Vert à Sindia.
C’est dans cette même perspective que l’Etat entend optimiser
l’exploitation des ressources minières, en vue de favoriser le
développement de pôles de croissance, autour des sites de production.
Le secteur minier devra contribuer à l’essor de nos exportations et à la
relance des autres secteurs économiques, notamment l’agriculture, le
transport ferroviaire et les activités portuaires, de par ses effets
d’entraînement.
L’option de l’Etat est d’impliquer plus fortement le secteur privé
national dans l’exploitation des mines et carrières, ainsi que
d’améliorer la transparence dans la gestion des contrats. Le
Gouvernement procédera donc à une revue générale du code minier et à
l’audit du secteur.
Des pôles de croissance seront également construits autour du
développement de l’industrie touristique qui doit retrouver plus de
vitalité, en développant une offre plus diversifiée, de qualité, visible
et compétitive sur les marchés émetteurs.
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Les potentialités naturelles des différentes zones seront valorisées.
Des efforts particuliers seront orientés vers la promotion d’un tourisme
de contenu, pour valoriser tout le potentiel culturel et les atouts
naturels du Sénégal.
Soucieux de la compétitivité de la Destination Sénégal, l’Etat
travaillera également avec les acteurs sur toutes les mesures permettant
une baisse des tarifs des transports aériens.
Pour mieux accompagner les initiatives privées et le développement du
secteur, le Gouvernement compte soutenir la mise en oeuvre des plans
d’aménagement et de développement touristique durable de la Grande Côte
Nord, de la zone du Sine-Saloum et des sites de la Petite Côte, dont les
études ont déjà été réalisées.
Le processus d’immatriculation d’autres sites d’intérêt touristique est
en cours, pour mettre à la disposition des investisseurs, des assiettes
foncières aménagées, notamment sur la Petite Côte, la Côte Nord, le
Centre et les Côtes Casamançaises.
Un mécanisme de financement sera mis en place pour accompagner de
nouveaux investissements, la formation des personnels et la
restructuration des entreprises en difficulté.
Pour assurer son plein essor, notre industrie touristique a besoin de
prendre du contenu, et donc de développer de plus fortes synergies avec
la culture et l’artisanat.
Le Gouvernement entend faire de la culture, à la fois, un vecteur pour
le rayonnement de nos valeurs ainsi qu’un levier pour la croissance et
la promotion économique et sociale.
Il sera donc nécessaire de consentir davantage d’investissements
structurants, et d’accompagner les initiatives du secteur privé, pour
tirer tout le potentiel de création de richesse et d’emplois dont les
industries culturelles et l’artisanat sont aujourd’hui porteurs.
De même, les pôles culturels régionaux seront redynamisés, avec l’appui
des collectivités locales, afin de contribuer à une meilleure
valorisation de la diversité culturelle de nos terroirs.
En concertation avec les acteurs, le cadre d’orientation stratégique du
secteur de la culture sera validé, en vue de l’accélération des réformes
et l’application des textes législatifs et réglementaires en matière de
droits de propriété ainsi que la mise en place de mécanismes pour
faciliter l’accès aux crédits des porteurs de projets culturels.
La question récurrente de la protection sociale des acteurs devra
trouver une réponse définitive dans le cadre de ces concertations.
Promouvoir un secteur culturel plus dynamique, c’est assumer notre
devoir de mémoire, c’est assurer la sauvegarde et la valorisation de
notre riche patrimoine culturel et spirituel.
Promouvoir un secteur culturel plus dynamique, c’est protéger les sites et monuments historiques.
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Promouvoir un secteur culturel plus dynamique, c’est aussi et surtout
encourager et soutenir les créateurs, protéger les oeuvres culturelles
contre les effets nocifs de la piraterie. A cet égard, des actions
énergiques seront entreprises pour assainir le secteur.
L’Etat va soutenir la modernisation de l’artisanat pour rendre ses
produits plus compétitifs. A cette fin, le secteur devra progressivement
se repositionner sur des niches de production à haute valeur ajoutée,
avec le développement d’une stratégie de « label », pour mieux pénétrer
les marchés extérieurs.
C’est dans ces conditions qu’un secteur comme celui du textile et de la
confection, où l’on note une forte présence des femmes, pourra
contribuer à l’accroissement de nos exportations.
Des actions plus soutenues seront initiées pour renforcer la formation
et les capacités de production des artisans, et améliorer le système
d’approvisionnement en intrants et en équipements.
Des programmes de renforcement des capacités des tailleurs, mécaniciens,
bijoutiers, ébénistes et autres artisans du fer, devront aider à
professionnaliser ce génie souvent reconnu à notre Peuple dans ces
métiers, et qui s’exporte en Afrique et dans le monde entier.
De concert avec les collectivités locales, l’aménagement de zones
d’installation spéciales permettra de mettre fin à l’occupation
anarchique d’espaces non dédiés à ces activités.
Pour une meilleure valorisation de nos produits, les activités de
prospection de marchés nationaux et internationaux, et de promotion
commerciale seront mieux structurées et organisées.
C’est pourquoi la qualité de l’interconnexion de notre pays au monde et
la maîtrise des TIC constituent des conditions essentielles pour assurer
notre développement économique.
Le Gouvernement, est donc résolument engagé à accompagner l’émergence
d’une économie numérique, en orientant les organisations et les citoyens
vers l’usage des technologies de l’information.
Notre politique visera à garantir la démocratisation de l’accès aux
technologies, à améliorer qualitativement l’infrastructure de
télécommunication et de connectivité à l’Internet, notamment dans les
zones rurales, et à encourager l’informatisation des établissements
d’enseignement, de formation et de recherche.
Elle s’attachera également à promouvoir un environnement de concurrence,
sain et attractif pour les investisseurs, propice à l’éclosion d’une
industrie des télé-services.
En concertation avec les acteurs, un Plan Stratégique TIC-Télécoms-Téléservices sera élaboré. Il prendra notamment en compte :
- les enjeux importants liés à la réalisation du passage du secteur de
l’audiovisuel au numérique, avec l’utilisation du dividende numérique,
pour le développement de nouveaux services de communication ;
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- la mise en oeuvre effective de la stratégie de service universel des télécommunications ;
- l’émergence de petites entreprises spécialisées dans la fabrication de produits et services informatiques.
Le développement des TIC sera le meilleur soutien pour la promotion de
la recherche, qui mettra l’accent sur la valorisation des innovations
technologiques, en vue de contribuer à une plus grande productivité de
tous les secteurs économiques.
A cet effet, l’Etat mettra en place des mécanismes de financement plus
durables, pour hisser la recherche et l’innovation aux standards
internationaux. L’objectif du Gouvernement est de favoriser l’émergence
de centres spécialisés, et de consolider le lien entre la recherche et
les secteurs de la production.
Monsieur le Président, Honorables Députés,
La relance des activités de production ne peut avoir d’effets durables
sur l’économie, sans un cadre de bonne gouvernance qui doit contribuer à
faire de notre pays un modèle de démocratie efficace.
C’est ce que j’avais souhaité rappeler à travers notre objectif d’instaurer un Etat protecteur, transparent et efficient.
Pour y parvenir, l’Etat a besoin de s’appuyer sur une Administration
moderne, plus performante et attractive, capable d’offrir aux citoyens
des services de proximité et de meilleure qualité, avec des agents
publics plus motivés et productifs.
Cette option se traduira par la poursuite de la rationalisation de ses
services, l’optimisation de ses dépenses de fonctionnement et le
contrôle de ses effectifs.
L’audit physique des personnels de la Fonction publique qui sera lancé
prochainement permettra d’optimiser la gestion des ressources humaines
et la maîtrise des dépenses salariales.
Il sera suivi d’un audit stratégique et organisationnel qui permettra de
mettre un système de rémunération de la Fonction publique cohérent et
équitable.
L’Administration devra internaliser à tous les niveaux une culture de
gestion axée sur les résultats, et d’évaluation a posteriori des
politiques publiques.
Cela permettra de renforcer la sincérité et la discipline budgétaires,
également l’efficacité de la dépense publique, exécutée à travers des
budgets programmes.
Pour un Etat transparent, renforcer les organes de contrôle, de transparence et de lutte contre la corruption, est une exigence.
L’exercice de fonctions au sein de l’Etat est un privilège auquel
s’attachent des responsabilités et des obligations. Responsabilité de
prendre des décisions justes dans l’intérêt de la communauté.
Responsabilité d’assurer une gestion vertueuse. Mais aussi o
30 Commentaires
Tamn
En Septembre, 2012 (13:23 PM)Le diagnostic est ok puisqu'apparemment le "cadavre" est bien disséqué, mais ce qu'on ne nous dit pas :
- est comment compte-t-on financer ce programme gouvernemental ?
- Comment et où allons nous trouver les ressources nécessaires pour sa réalisation ?
- et avec quel agenda ?
Gardons espoir que le débat saura lever le voile sur toutes ces questions, sinon on aura assisté plutôt à un discours de déclarations générales
Door
En Septembre, 2012 (13:25 PM)Crack
En Septembre, 2012 (13:31 PM)Lamtoro
En Septembre, 2012 (13:36 PM)Sopama
En Septembre, 2012 (13:53 PM)Yerimseck
En Septembre, 2012 (14:07 PM)Ce qui nous interesse c'est Yérim reck
Et contrairement à ce que suggère la défense de M. Seck que je trouve lamentable (depuis son site Dakaractu) :
1. Il n'est pas nécessaire que la victime presumée se soit débattue ou ait griffé la personne qu'elle accuse de viol pour que l'infraction soit caractérisée : un simple non suffit ;
2. Le fait même qu'il existait une relation d'amour entre la personne accusée et la victime présumée ne peut exclure l'éventualité d'un viol ;
3. Le fait que la victime présumée ait accompagné la personne qu'elle accuse de viol dans une chambre d'auberge sans contrainte et sans usage de produits illicites n'exclut en rien un viol non plus.
Certes, sur le plan juridique, M. Seck est présumé inocent jusqu'à ce qu'il soit déclaré coupable par un tribunal ; mais, quelle que soit l'issue judiciaire de cette affaire, humainement et moralement, ce monsieur est doublement coupable :
- d'abord, par l'hypocrisie de l'homme qui, il n'y a pas si longtemps se peignait sous les traits d'un homme pieux, un musulman modèle alors que cet article est un aveu d'adultère. Entendons-nous bien ! Loin de moi l'idée de lui jeter la pierre parce qu'il a forniqué et trompé sa femme. C'est sa vie et c'est banal dans notre pays. Mais bon sang qu'on se garde alors de se présenter en saint et de donner des leçons !
- ensuite, cette pietre défense consistant à se défausser sur une fille qui a moins que la moitié de son âge est indigne d'un homme qui se donne une envergure internationale ;
- enfin, cette menace à peine voilée de divulguer les messages "incandescents" de cette jeune fille (c'est de son âge) est digne d'un maître-chanteur.
Cayor
En Septembre, 2012 (14:18 PM)Le chômage des jeunes ne l'intéresse pas.
Pourtant c'est l'un des grands fléau de ce Pays.
1 Jeune Chomeur
En Septembre, 2012 (14:48 PM)Ma Contane Thi Yaw
En Septembre, 2012 (14:59 PM)X
En Septembre, 2012 (15:46 PM)Le Big
En Septembre, 2012 (15:59 PM)LE PM A BCP DE CLASSE
LE PM A BCP DE CLASSE
LE PM A BCP DE CLASSE
LE PM A BCP DE CLASSE
LE PM A BCP DE CLASSE
LE PM A BCP DE CLASSE
LE PM A BCP DE CLASSE
LE PM A BCP DE CLASSE
LE PM A BCP DE CLASSE
Macky
En Septembre, 2012 (16:20 PM)Arrivée sur les lieux, la jeune fille s’est vu informer par le personnel de l’hôtel que Cheikh Yérim Seck l’avait déjà précédée dans une chambre. Selon le témoignage de la jeune demoiselle, M. Seck a mis à profit cette intimité pour la violer. Les faits, qui se sont déroulés le samedi dernier vers midi, sont aussi confirmés par le personnel de l’hôtel.
Interrogés par les gendarmes-enquêteurs, les travailleurs de l’hôtel ont par la même occasion, enfoncé le journaliste. En effet, il ressort de leurs témoignages qu’effectivement M. Seck était arrivé avant la jeune fille et qu’eux-mêmes avaient orienté cette dernière vers la chambre où se trouvait celui-ci. Les travailleurs expliquent également que par la suite, «c’est une jeune fille en sanglots et ensanglantée» qui est sortie de la chambre pour s’engouffrer dans un taxi.
Des faits que Cheikh Yérim Seck réfute. Pour sa défense, il invoque plutôt la nature des relations le liant à la jeune fille. Il a ainsi expliqué aux enquêteurs avoir auparavant entretenu une relation amoureuse suivie avec la jeune fille et qu’il ne s’agissait donc que d’un banal rendez-vous amoureux, provoqué d’ailleurs selon lui par la demoiselle. Cheikh Yérim Seck, qui nie le viol, a plutôt servi aux enquêteurs la version selon laquelle la jeune fille était consentante, même s’il avoue quand même avoir «ignoré qu’elle était vierge»....
Mr Laye
En Septembre, 2012 (16:25 PM)Sago
En Septembre, 2012 (17:23 PM)Ndaiyde
En Septembre, 2012 (17:33 PM)Wright
En Septembre, 2012 (17:40 PM)Apr
En Septembre, 2012 (18:08 PM)On veillera mainetant au détail, si les aspirations des assisards seront prises en compte dans la réalisation des gardns axes dégagés aujourd'hui par le PM.Macky Sall a été élu pour un programme et c'est celui là qui sera mis en oeuvre et rien d'autres car en 2017, c'est sur ce programme qu'il sera sanctionné.
Sa Matt Goloniaye
En Septembre, 2012 (18:25 PM)Presentation de la problematique....................................................................13/20
Identifications des resources humaines, techniques & financieres........................3/20
Identification des acteurs et moyens de solutions...............................................6/20
Specifite sur les durees des solutions................................................................4/20
Longueur du texte et du style.........................................................................2/20
Par consequent je donne au PM une note globale de ....................................6/20
Comments:
Je felicite l'effort du PM, par contre je ne comprends comment il va s'y prendre lorsque son govt emprunte pour payer les interets des dettes?!
Je ne comprends non plus comment il va atteindre l'objectif d'etre "efficient", lequel n'est pas demontre dans ce long texte; je cite le PM:...." L’efficience est notre méthode"?!
Pourquoi l'education francophe ne sait ni etre bref, precis, resumer et etre specifique?!
Sencasamance
En Septembre, 2012 (18:38 PM)@ Xeme
En Septembre, 2012 (18:50 PM)non muries , vides de tout sens ou de logique . D'autres , comme vous , PEUHLS , LYNS , Avis , Farida , et bien d'autres , dont le pseudo m'echappe , y viennent animes d'un fort desir , d 'eclairer , de renseigner honnetement ,
de proposer des solutions et surtout, de reveiller les vraies idees qui peuvent nous guider ,nous eclairer ,et cela tres positivement .Ce qui est extraordinaire dans les receuils de hadiths qudsis , et le SAINT CORAN , c'est qu'il y
a bien etales , une source de lumiere , un rappel , une guidee, un puits de sagesse et, de mutiples et infaillibles exemples ,qui invitent l'homme a une reussite de sa vie terrestre et ultimement a celle qui , sans aucun doute , il sera , inexorablement confronte , apres sa mort. Etre conscient de toutes ces realities , et s'atteler, coute que coute ,a ne pas manquer le train de son destin , doit tout le temps nous habiter. La Verite, est une pilule , et une medication qui guerit et reveille, le sincere , l'authentique , mais pas le nafekh ! Le Senegal ,malheureusement,
manque ces jours ci , de toute conscience lumineuse , logique et honnete!..!..WASSALAM...{..de : ELYSEE..}.
@ Teuss
En Septembre, 2012 (19:00 PM)Ces deux elements , s'ils sont absents dans un pays , la democratie n'y fleurira jamais....!
WASSALAM....{...de la part de.... ELYSEE....}...
Elysee
En Septembre, 2012 (19:10 PM)WASSALAM....
NB................Le premier X 2 =......???.....CIAO.....!
Jambar Ga
En Septembre, 2012 (20:39 PM)Djibril Fall
En Septembre, 2012 (20:56 PM)voilà qu'on continue le marketing politique avec un nouveau type de politiciens qui font du copier coller de communication politique soucieuse d'image et complètement extérieure à la réalité des problèmes rencontrés par les électeurs (communication gouvernementale sur les inondation et maquillage des problèmes internes du pays avec la stupéfaction d'apprendre qu'on avait comme voisin le dictateur de Yahya diammeh.
Un discours bien cravaté, assimilé, pour masquer les problèmes de syntaxe et qui prône le libéralisme, la décentralisation, accepte l’existence des bidonvilles sans jamais prendre ses responsabilités.
Les problèmes nous les connaissons, vos solutions ne peuvent pas seulement venir d'une indexation de ces derniers puisque vous vous en êtes largement responsable .
Kamal!
En Septembre, 2012 (21:05 PM)L'expert
En Septembre, 2012 (21:34 PM)diagnostic du regime et du domaine financier inexistant,
Le programme de campagne n'a rien à voir avec la déclaration de Politique générale,
La DPG est une déclinaison du plan stratégique et du plan budgetaire, le gouvernement manque clairement d'axe strategique et surtout de vision
le premier ministre palre de reunions de seminaires de concertations pour apporter des reponses,le gouvernement doit maitriser son sujet avant de se presenter à l'assemblée nationale;
La DPG est de la litterature , on sent que le plan strategique globale ainsi que le plan budgetaire n'ont pas été faits, il sont completement depassé par la situation;
Y a pas d'ordre on sait pas par ou il vont commencer ou terminer les moyens
Comment il vont regler les problemes rien est preciser
Debbo Sow
En Septembre, 2012 (21:39 PM)Momo
En Septembre, 2012 (21:59 PM)@ Musulman Chercheur
En Septembre, 2012 (23:12 PM)Allah azawajal...a mis un voile devant vos yeux , bouche vos oreilles , car vous etes simplement destines ,
a l ' enfer ardent .
Aucun hadith ne mentionne de 13 femmes etc..., c'est ton cerveau ...de SHAYTAN...qui divague !
Le seul conseil que je voudrais te donner , est de te convertir a... l' ISLAM...avant ta mort , certaine ...!
DES INVENTIONS GRECQUES ...d'un fils de ZEUS...JE-ZEUS...CHRISTOS...(..enduit a l'huile d'olive...) , c'est du charabia , et de la mythologie , purement et simplement !...REVEILLES TOI.., avant de rejoindre ta tombe !!!
.....SALAM...
M.c.
En Octobre, 2012 (18:31 PM)Participer à la Discussion