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Politique

La Déclaration de politique générale du PM Abdoul Mbaye du 10 septembre 2012

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La Déclaration de politique générale du PM Abdoul Mbaye du 10 septembre 2012

Voici l'intégralité de la Déclaration de politique du Premier ministre, Abdoul Mbaye, prononcée lundi à l'hémicycle de l'Assemblée nationale du Sénégal. Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, Honorables Députés, Vous pouvez aisément deviner l’émotion qui est la mienne de me trouver devant vous aujourd’hui, illustres mandataires du Peuple sénégalais, brillamment élus pour la douzième législature de notre jeune République. Cette émotion est celle d’un fils du Sénégal, hautement conscient de se trouver dans un lieu chargé d’histoire, dans un lieu où tant de décisions cruciales pour la vie de notre Nation ont été adoptées par les représentants du Peuple souverain. Dans un lieu, enfin, où certaines des pages les plus marquantes de l’histoire de la démocratie sénégalaise ont été écrites. C’est également l’émotion d’accomplir, en ce jour, un rituel particulièrement important dans la vie d’une démocratie, un rituel qui est le privilège des peuples libres, devant lesquels les gouvernants sont des serviteurs et non des maîtres. Mais ma fierté se trouve renforcée d’accomplir ce rituel au sein d’un hémicycle où, pour la première fois dans l’histoire de notre pays, la place des femmes est à la mesure de leur représentativité sociale, ainsi que de leur contribution déterminante à la consolidation de la démocratie sénégalaise. La configuration de cette Assemblée nationale augure d’une nouvelle ère dans la vie de votre prestigieuse Institution. Une ère de rupture attendue et espérée par tous nos compatriotes. Tous les membres du Gouvernement, que j’ai l’honneur de diriger, s’associent à moi pour vous présenter nos félicitations les plus chaleureuses et vous dire, avec la plus grande conviction, que nous resterons toujours extrêmement attentifs à vos interpellations, vos suggestions et vos critiques, pour des échanges féconds entre nos deux institutions et dans l’intérêt exclusif de la Nation. Car le Peuple vous a confié la haute mission de légiférer en son nom, ainsi que d’assurer le contrôle de l’action gouvernementale pour les cinq prochaines années. Je mesure toute l’étendue de cette mission et prie pour que la ferveur et l’énergie qui vous animent, soient chaque jour raffermis, pour l’accomplissement avec succès de votre sacerdoce. Monsieur le Président, honorables Députés, C’est avec beaucoup d’humilité et une haute conscience des charges qui sont les miennes, que je décline devant vous, ma déclaration de politique générale, qui vise à traduire en programmes et actes concrets, la vision du Président de la République Macky SALL. Page | 2 Je sacrifie avec plaisir à cette tradition républicaine, consacrée par la constitution de notre pays, en saluant avec respect, l’action de chacun de mes prédécesseurs, pour leur contribution à la marche de notre pays vers le progrès. En m’adressant ce matin à votre auguste Assemblée, j’éprouve une immense fierté d’appartenir à un grand Peuple, de faire partie d’une grande Nation, de vivre dans un pays respecté à travers le monde. Un pays qui vient de vivre, encore une fois, deux échéances électorales majeures, qui lui ont permis de consolider sa place dans le cercle restreint des grandes démocraties modernes. En effet, le 25 mars 2012, déjouant les prédictions les plus pessimistes, le Peuple sénégalais, dans un élan patriotique et avec un sens élevé de la pratique démocratique, exprimait sans équivoque et avec une sérénité impressionnante, son aspiration au changement, en portant son choix sur le Président de la République, Son Excellence, Monsieur Macky SALL. En réussissant cette seconde alternance démocratique, le Peuple sénégalais a franchi une nouvelle étape dans la marche de son histoire. Il y avait sans aucun doute une succession d’évènements qui présageaient de cette issue inéluctable, après tant d’attentes insatisfaites, d’espoirs déçus, de perspectives obstruées, d’issues incertaines, après l’immense espoir suscité par la première alternance survenue le 19 mars 2000. Les observateurs attentifs avaient bien décelé, depuis quelques années, le désir irrésistible des sénégalaises et des sénégalais au changement, leur aspiration à être gouvernés autrement, dans la rigueur, la sobriété et l’éthique. Je voudrais donc, ici, réitérer mes plus profonds remerciements au Chef de l’Etat, qui m’a chargé de conduire le Gouvernement dont la mission exaltante est de traduire sa vision et de réaliser sa généreuse ambition pour le Sénégal. Comme vous le savez, sa vision qui cristallise les attentes et espoirs des sénégalais, a été forgée au contact du pays profond, au constat du malaise social et des nombreuses fractures qui traversent la société sénégalaise, à l’observation d’une méthode de gouvernance qui appelait le changement. Elle découle d’une connaissance intime des réalités de nos terroirs, de l’observation des dures réalités quotidiennes des ménages ruraux, et des conditions de vie précaires des populations dans les centres urbains et périurbains. La vision du président de la République s’est enrichie de patientes séances d’écoute, de discussions et de partage avec les sénégalaises et sénégalais de tous les âges et de toutes les conditions, des villes, mais aussi des villages et hameaux les plus reculés du pays. Cette vision prend également sa source au contact de nos compatriotes de la Diaspora, à la quête dans d’autres pays et continents, au prix de multiples sacrifices et de privations, d’un mieux être pour eux-mêmes, mais surtout pour leurs familles, leur terroir et leur pays. Page | 3 Cette vision est condensée dans le programme Yoonu Yokuté du Candidat qu’il fut. Elle s’inspire également de la marche du monde, marquée notamment par une série de crises, qui ont fini de remettre en cause bien des doctrines et approches en matière de développement économique. Cette vision, c’est celle d’un Sénégal émergent, abritant une société sur le chemin du progrès, solidaire et adossée à des valeurs telles que le respect de soi-même, de l’autre et du bien public ; sans oublier : la justice, l’équité, le sens du devoir. Des valeurs qui ont été magnifiées au cours des Assises nationales, moments intenses d’analyse et de dialogue entre forces vives de la Nation qui souhaitaient une autre voie pour notre pays, une autre gouvernance. Ces valeurs ont été le catalyseur de l’exceptionnelle mobilisation pour la défense de la Constitution le 23 juin 2011, avec aux premiers rangs, une jeunesse vibrante de courage et d’énergie, debout, dès les premières heures de la journée, pour faire face à l’arbitraire et défendre la démocratie. Monsieur le Président, Honorables Députés, Nous assistons aujourd’hui à des mutations profondes d’une société, avec un Peuple conscient que sa souveraineté est inaliénable. Son message ne souffre d’aucune ambiguïté. C’est un message que nous avons bien compris. C’est un message qui rappelle à tous les pouvoirs publics leurs devoirs devant la Nation. C’est un message qui réclame la fin de l’arrogance et de l’impunité, la juste récompense de l’effort, du mérite et de la compétence. A cet égard, je puis vous dire que c’est le Peuple lui-même qui a fixé ses exigences. La mission du Gouvernement est de les satisfaire, en prenant pour boussole la vision du Chef de l’Etat. Car cette vision a fixé le cap et clairement défini les urgences, de même qu’elle a parfaitement identifié les réformes de profondeur à réaliser. Elle est fondée sur l’analyse lucide d’un contexte macroéconomique et social fortement délétère. Jugeons-en ! La croissance du PIB a connu au cours de ces dernières années une fluctuation erratique, du fait d’une forte vulnérabilité de l’économie aux chocs exogènes et aux aléas climatiques. Page | 4 L’activité économique a cru de 2,6% en 2011 contre 4,1% en 2010. Ce ralentissement est essentiellement lié à la contreperformance du secteur agricole qui s’est contracté de plus de 20%. Cette situation traduit la très forte sensibilité de l’économie sénégalaise aux aléas climatiques, car le PIB non agricole affiche une hausse de 4,8%, imputable à la bonne tenue des secteurs secondaire et tertiaire en 2011. L’inflation s’est établie à 3,4% en 2011, au-delà du seuil fixé pour les Etats membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine. Notre balance courante est structurellement déficitaire avec un solde ressorti à -6,4% du PIB en 2011, en liaison avec les politiques macroéconomiques parfois inappropriées, la vulnérabilité aux chocs exogènes et des orientations sectorielles souvent hasardeuses. Ce niveau élevé de déficit requiert une réorientation de nos choix en matière de politique économique, pour permettre à notre pays de mieux tirer parti de ses échanges avec le reste du monde. Comme vous l’avez sans doute constaté, au plan sectoriel, plusieurs branches qui, dans un passé récent, étaient fortement contributrices aux recettes d'exportation ont été en recul : les industries chimiques, la pêche et le tourisme notamment. Ces niveaux élevés de déficit courant traduisent une perte de compétitivité compromettante pour les perspectives de rééquilibrage de notre commerce extérieur. Le déficit du compte courant reste malheureusement couplé à un important déséquilibre budgétaire. En dépit d’une bonne tenue des recettes qui ont doublé entre 2000 et 2010, le déficit budgétaire n’a cessé de se creuser, pour atteindre 455 milliards en 2011, représentant 6,7% du PIB, et 33,1% des recettes fiscales et non fiscales. L’encours de notre dette publique a sensiblement augmenté entre 2006 et 2011, passant de 1023 milliards de FCFA, soit 21% du PIB, à 2704 milliards de FCFA, représentant 40% du PIB. Cette évolution rapide de notre dette pour financer des investissements ne s’est cependant pas traduite par une amélioration conséquente de la productivité de l’économie et des conditions de vie des ménages. Il s’y ajoute que nos options récentes en matière d’endettement intérieur ont été fortement marquées par le recours abusif aux instruments de court terme. Notre pays doit supporter un service de la dette de 493 milliards en 2012, dont 412 milliards au titre du remboursement de sa dette intérieure de 653 milliards de FCFA. Le Sénégal est ainsi entré dans un cercle vicieux, où il doit emprunter pour rembourser sa dette intérieure, dont le temps moyen de renouvellement est de 14 mois. De plus, notre potentiel de croissance n’a pu être pleinement optimisé ces dernières années, du fait, notamment, des fortes contraintes induites par la crise énergétique. Page | 5 Monsieur le Président, Honorables Députés, Cet exposé de chiffres peut paraître assez rébarbatif, mais il était nécessaire pour apprécier ce qu’était la situation du Sénégal sur le plan macroéconomique lorsqu’intervenait l’alternance du 25 mars dernier. Car, malheureusement, lorsque les chiffres de l’économie ne sont pas brillants, c’est le citoyen qui le ressent dans sa chair et dans son vécu quotidien. Ce n’est pas un exercice théorique. Concrètement, des actions avaient certes été entreprises et des progrès enregistrés dans certains secteurs, notamment les infrastructures. Toutefois, l’inopportunité de certaines options en matière de réalisation d’infrastructures structurantes, et le retard dans l’application de réformes structurelles majeures, ont maintenu dans une regrettable inertie des secteurs à fort potentiel de création de richesse et d’emplois, et des pôles de production. Trop de priorités et d’urgences ont été souvent négligées au profit de dépenses somptuaires et couteuses. Alors qu’on s’interroge encore sur l’opportunité et la justification des sommes colossales englouties dans l’organisation de conférences, de voyages, ainsi que d’un festival. Au même moment, nos compatriotes attendent toujours des solutions durables à la crise énergétique résultant d’une offre insuffisante, coûteuse et instable d’électricité, d’un déficit de production structurel, d’une vétusté des réseaux de transport et de distribution. Cet état de fait est aggravé par la situation financière critique de la SENELEC, et les coûts de production élevés de l’électricité, largement en déphasage avec les tarifs actuels du fait d’un recours trop important à l’énergie thermique. Les réponses du Plan Takkal ont révélé toutes leurs limites, avec des coûts de location élevés et insoutenables sur la durée, un retard dans la réalisation des investissements, une option stratégique risquée, axée pour l’essentiel sur les centrales à charbon, et enfin, l’absence d’un calendrier précis pour rétablir la compétitivité du secteur. Au plan sanitaire, le dénuement ou l’inaccessibilité des services de soins, l’indigence des plateaux techniques, l’insuffisance de personnel qualifié et les difficultés récurrentes de gouvernance des structures sanitaires, sont les meilleures illustrations des faiblesses d’un système de santé qui doit inévitablement opérer sa mue. L’assainissement urbain est confronté à des défis majeurs, du fait de retards d’investissements importants, de la faiblesse et de la vétusté de son réseau, face à une urbanisation galopante et mal contrôlée. Aujourd’hui, la moitié des capitales régionales ne dispose pas encore d’un réseau d’assainissement des eaux usées et, généralement, pour celles qui en disposent, seul leur centre-ville est desservi. Page | 6 Monsieur le Président, Honorables Députés, L’actualité récente vient encore de nous rappeler, douloureusement, à quel point les inondations pour cause de pluie constituent un fléau national. Ces inondations révèlent les dysfonctionnements et incohérences qui ont marqué sur plusieurs décennies les politiques en matière d’aménagement, d’occupation de l’espace urbain et d’assainissement de notre cadre de vie. Je m’incline une nouvelle fois devant la mémoire de nos compatriotes qui ont perdu la vie au cours des dernières calamités et j’affirme ici, devant vous, représentants du Peuple souverain, que le Gouvernement ne trouvera pas le repos tant que nous n’aurons pas apporté une solution définitive à ce fléau. A côté des inondations, la gestion des ordures se pose avec acuité dans nos villes, avec les dysfonctionnements récurrents du système de nettoiement. La prolifération des décharges sauvages dégrade le cadre de vie des populations et génère des risques sanitaires élevés. Notre pays doit faire face à une forte croissance urbaine et à des faiblesses persistantes en matière de planification spatiale. Une situation qui génère une occupation anarchique de l’espace ainsi que des difficultés d’accès à la propriété pour une grande majorité de nos compatriotes. L’accès à l’habitat est rendu difficile par les coûts élevés de production et de cession des logements, la raréfaction des réserves foncières qui ont été jetées entre les mains avides des spéculateurs, et les limites des programmes publics de promotion de l’habitat social. Monsieur le Président, Honorables Députés, je veux vous parler de notre système éducatif qui vit un malaise profond. Notre école est en proie à une instabilité chronique, au point que nos enfants, qui sont plus souvent dans les rues que dans les salles de classe, en arrivent à souhaiter parfois une année blanche, alors même que des efforts budgétaires importants sont pourtant consentis au profit du système scolaire. Car nous ne devons pas oublier que les dépenses publiques pour l’éducation, ont atteint plus de 2400 milliards de FCFA entre 2000 et 2010. Chaque année, l’école absorbe plus du cinquième du budget de l’Etat. En dépit de ces efforts, elle est sujette à une dégradation continue de la qualité des enseignements et des apprentissages, avec de faibles taux d’achèvement, de transition, et de réussite aux examens. A cela s’ajoute la faible intégration des modèles alternatifs d’éducation qui constituent une forte demande des populations. Très peu développée, l’offre de formation technique et professionnelle ne coïncide pas encore avec les besoins du marché de l’emploi. L’enseignement supérieur continue de produire beaucoup de diplômés non compétitifs sur le marché du travail. Page | 7 Aux faibles capacités d’accueil des établissements, concentrés pour l’essentiel à Dakar, s’ajoutent une surcharge des effectifs d’étudiants et une dégradation continue de la qualité des enseignements. Monsieur le Président, Honorables Députés, Après plus d’un demi-siècle d’indépendance, le Sénégal peine encore à assurer sa sécurité alimentaire, et à faire de l’agriculture le moteur de sa croissance. C’est pourquoi, je suis venu vous parler de l’agriculture, qui, comme les populations qui en vivent, reste encore vulnérable aux aléas climatiques, malgré un potentiel appréciable en terres cultivables et en ressources hydriques. En outre, les politiques agricoles récentes ont été négativement marquées dans leurs orientations, leurs dispositifs de pilotage et leurs applications sur le terrain. Le net recul des productions vivrières de 36%, consécutif à la sécheresse qui a sévi au Sahel en 2011, a engendré un déficit céréalier de 238.000 tonnes, pendant que les productions d’arachide et de coton enregistraient des baisses respectives de 59% et 21%. La situation du monde rural s’en est vivement ressentie, avec les rigueurs d’une période de soudure longue et éprouvante, aggravée par le déficit en pâturage qui menaçait de disparition plus de 25% du cheptel. Le renchérissement du coût de la vie continue d’affecter fortement le pouvoir d’achat des ménages. Importateur net de produits alimentaires, le Sénégal n’est pas à l’abri des turbulences des marchés internationaux et reste, plus que jamais, exposé aux fluctuations de prix sur lesquels l’Etat n’a pas suffisamment prise. Les perspectives ne sont d’ailleurs guère rassurantes, du fait d’une demande en hausse et d’un ralentissement de la croissance de la production mondiale qui pèseront encore fortement sur les marchés des produits alimentaires. Au moment où je m’adresse à vous, le monde vit une flambée des prix des céréales. Il y en a eu dans un passé récent. Il y en aura de plus en plus dans l’avenir. Nous devons nous battre pour contenir les effets du choc actuel, mais surtout nous devons organiser les conditions de notre sécurité alimentaire durable. Nous devons le faire d’autant plus que notre pays connaît, en 2011, un taux de pauvreté élevé de 46,7% au niveau national et de 69,3% en milieu rural. Cette persistance de la pauvreté résulte d’une part, d’une faiblesse de la croissance économique et d’autre part, d’un déséquilibre dans la distribution de la richesse nationale. Monsieur le Président, Honorables Députés, on peut difficilement échapper à la pauvreté lorsque l’on ne vit pas dans une société juste, alors je suis venu vous parler de la Justice. Page | 8 Notre Justice souffre encore de nombreux dysfonctionnements liés à la complexité de son organisation, à sa faible accessibilité, à la faiblesse de ses moyens humains, financiers et matériels. A ces maux s’ajoute la complexité des textes et des procédures, ces dernières étant jugées trop longues et trop lentes par le justiciable. Dois-je encore revenir sur le non dénouement de certains dossiers judiciaires, alors que toutes les procédures ont été épuisées, sur l’impunité qu’offrait jusqu’ici la proximité avec le pouvoir ? Ai-je besoin d’évoquer devant vous, les nombreuses fautes de gestion avérées qui ont pesé, jusqu’ici, sur la gestion des finances publiques, la conclusion de nombreux contrats publics ou transactions dans des conditions de non transparence ? --------- Monsieur le Président, Honorables Députés, les défis en face de nous sont multiples ! Certains relèvent de questions de survie, au regard de leur acuité et de la précarité dans laquelle elles installent les populations. Ils nécessitent donc des mesures urgentes. Je veux parler d’une part, du coût élevé de la vie, devenu de moins en moins soutenable pour les ménages, et d’autre part, des urgences du monde rural et des inondations. D’autres défis s’y ajoutent et nécessiteront des solutions structurelles : l’emploi des jeunes, la sécurité alimentaire, l’amélioration durable des revenus du monde rural, l’assainissement du cadre de vie, l’accès de tous les citoyens à des services sociaux de base de qualité, l’amélioration de l’environnement des affaires, la bonne gouvernance, l’assainissement des finances publiques, la consolidation des bases d’une croissance forte, durable et inclusive, le renforcement de la démocratie et de la sécurité. Monsieur le Président, Honorables Députés, Le Président Macky SALL, en qui les Sénégalais ont placé leur confiance le 25 mars 2012, entend, à travers son Programme Yoonu Yokkute, apporter des réponses concrètes aux attentes légitimes d’un Peuple en quête d’épanouissement et de bien être. Dans cette perspective, le Gouvernement s’engage à : - mettre fin aux injustices sociales ; - asseoir des bases économiques solides pour le développement ; - atteindre une productivité développante ; - devenir un modèle de gouvernance efficace ; - contribuer à garantir la paix, la stabilité, la sécurité et l’intégration régionale. Page | 9 Nos priorités seront centrées sur les jeunes et les femmes, acteurs du développement, forces motrices des changements et cibles principales des politiques sociales, mais également sur le monde rural, pour en faire un véritable centre d’impulsion de la croissance. A ce titre, les principes qui sous-tendent l’action du Gouvernement peuvent être résumés en trois mots : protection, transparence et efficience. Protection ! Parce que les Sénégalais dans leur majorité, meurtris par une crise économique et sociale qui leur devient de moins en moins supportable, commençaient à être gagnés par un sentiment d’abandon de la part de l’Etat. C’est la raison pour laquelle l’une des priorités du Gouvernement sera de restaurer un Etat protecteur des populations, un Etat proche des citoyens, qui assure une juste redistribution des fruits de la croissance, préserve les libertés et garantit l’équité ainsi que l’égalité de tous devant la loi. Transparence ! Parce que les Sénégalais dans leur quasi-totalité, spectateurs réguliers de multiples dérives dans la gestion de la chose publique, commençaient à s’habituer au règne de l’opacité et du non-droit. C’est la raison pour laquelle l’une des priorités du Gouvernement sera de rétablir un Etat transparent, qui défend l’éthique dans la gestion ainsi que le retour aux valeurs sociales de référence, à commencer par le respect de l’autorité ; de restaurer un Etat au service exclusif des intérêts de la Nation. Efficience ! Parce que l’Etat du Sénégal s’était mis hors du chemin de la bonne gouvernance, le seul pourtant qui permette à une administration compétente et intègre d’offrir aux citoyens des prestations de qualité et au meilleur coût. C’est la raison pour laquelle l’une des priorités du Gouvernement sera de réinventer un Etat efficient, sobre et régulateur, un Etat qui impulse et assure le plein épanouissement des potentialités de chaque citoyen et de toutes les localités ; un Etat qui assure la sauvegarde des ressources et une gouvernance de proximité. La protection des Sénégalais est notre credo. La transparence est notre option essentielle. L’efficience est notre méthode. Ces trois axes vont constamment nous guider dans l’application de la feuille de route tracée par le Chef de l’Etat. L’action du Gouvernement sera principalement marquée par les options stratégiques suivantes : ? la consolidation des bases d’une gouvernance démocratique, transparente, plus rigoureuse, plus efficace, basée sur la satisfaction des besoins prioritaires des populations et la lutte contre les injustices sociales ; ? le renforcement de la décentralisation et la territorialisation des politiques publiques, en vue de donner une plus forte impulsion au développement des terroirs ; Page | 10 ? une croissance soutenue, durable et inclusive, bâtie autour : o d’un meilleur environnement des affaires favorisant l’attractivité de notre économie aux investissements privés ; o et d’autre part, d’un développement plus équilibré du territoire, avec l’émergence de pôles de développement régionaux dynamiques, et la relance du secteur agricole. Ces pôles de développement seront spécialisés en fonction de leurs potentialités naturelles, et seront dotés d’un plateau d’équipements sociaux de base, d’infrastructures et de services de soutien à la production, de pôles universitaires et de recherche, et de centres de formation professionnelle spécialisés. Monsieur le Président, Honorables Députés, C’est donc, à travers la mise en oeuvre de ce programme de rupture que le Gouvernement apportera les changements attendus par les Sénégalaises et les Sénégalais. Oui. il s'agira bien d'oser, d'innover, de travailler. A la fois dans l'urgence et dans la prospective. Vous comprenez aisément, que devant les multiples urgences qui nous ont assaillis, les premières actions du Gouvernement, conformément aux instructions du Président Macky SALL, ont porté sur la baisse des prix des denrées de première nécessité, la distribution de vivres de soudure et d’aliments de bétail et la subvention des intrants agricoles. Le coût de ces mesures est évalué à 83 milliards de FCFA, auxquels il faut ajouter une enveloppe de 120 milliards de FCFA, au titre de la compensation tarifaire, induite par les options onéreuses du Plan Takkal. Le Gouvernement devait également faire face à des arriérés de paiement dus aux entreprises, estimés à 150 milliards de FCFA, à fin mars 2012, et à des moins-values de recettes budgétaires de l’ordre de 35 milliards de FCFA à cette même date. La prise en charge de ces mesures conduisait à un déficit public excédant 8% du PIB, niveau incompatible avec un objectif de stabilité macroéconomique. C’est pourquoi, dans les prochains jours, un projet de Loi de Finances Rectificative sera soumis à votre examen, portant sur la réduction, voire la suppression, de certaines dépenses jugées non prioritaires. Ces mesures permettront de limiter le déficit public à 6,4% et le Gouvernement s’engage à prendre toutes les dispositions pour un retour rapide à l’orthodoxie budgétaire. C’est un principe de base de bonne gestion des affaires publiques. Monsieur le Président, Honorables Députés, Il n’échappe à personne, que le redressement économique, la relance de la croissance et la correction des injustices sociales, exigeront des efforts collectifs, que nous devrons tous consentir, dans l’intérêt général. Page | 11 Car, il nous faut tout d’abord asseoir les bases d’une économie stable, et ainsi donner des fondations solides à la croissance. La stratégie adoptée vise à placer, dès à présent, le Sénégal sur la voie de l’émergence et à garantir un développement pérenne avec, à la clef, des retombées équitablement reparties. La croissance devrait remonter à 3,9% en 2012, grâce notamment à une reprise de la production agricole. Cette croissance sera soutenue principalement par le renforcement des capacités énergétiques, la poursuite des travaux de l’autoroute à péage et de l’aéroport Blaise Diagne, le démarrage effectif des travaux du Millenium Challenge Account, symbole de la coopération entre les Etats Unis d’Amérique et notre pays, et la reprise du tourisme. Le Gouvernement veillera à ce que l’inflation soit contenue en deçà de la norme communautaire fixée à 3%, et que le déficit budgétaire soit ramené sous la barre de 5% en 2013, puis à moins de 4% du PIB en 2015 afin d’assurer la viabilité des finances publiques. Dans cette perspective, la réduction du train de vie de l’Etat sera poursuivie avec une rationalisation de notre carte diplomatique et des dépenses dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’agriculture. C’est une démarche similaire qui conduit à proposer la suppression du Sénat. Une politique d’emprunt plus prudente sera menée, afin de préserver la viabilité de la dette publique. La Stratégie de Gestion de la Dette à Moyen Terme, qui sera finalisée avant fin septembre 2012, permettra un reprofilage de notre dette. Notre pays privilégiera désormais les prêts concessionnels pour les emprunts extérieurs, et les instruments de long terme pour les émissions de titres publics. Car si aucun Etat ne peut vivre sans dettes, il existe un art de s’endetter de façon intelligente, et le Gouvernement est bien résolu à en exploiter toutes les ficelles. Le nouveau Code Général des Impôts, que nous allons proposer à votre examen dans les prochaines semaines, ainsi que la poursuite de la modernisation des administrations fiscale et douanière, permettront d’accroitre de façon sensible les recettes budgétaires, afin de dégager une plus grande marge de manoeuvre pour financer les dépenses prioritaires. La baisse de la fiscalité sur les salaires à partir du 1er janvier 2013, ainsi que le relèvement de 7% à 10% du taux des pensions de retraite versées par l’IPRES déjà effectif cette année, se traduiront par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Pour conforter davantage ce pouvoir d’achat, une large place sera accordée à la réorganisation des circuits de distribution, à la maîtrise de la structure des prix et des marges, ainsi qu’aux conditions de surveillance et d’approvisionnement du marché des denrées alimentaires. Cette politique de réduction du coût de la vie devra bénéficier, à moyen terme, des effets de nos fortes options en matière d’intensification agricole, de diversification, de transformation et de valorisation des produits locaux, pour la satisfaction de la Page | 12 demande locale, dans de meilleures conditions de coût et de qualité. Notre production locale devant davantage profiter de la consommation nationale. Monsieur le Président, Honorables Députés, Pour réaliser son programme économique et social, le Gouvernement continuera de faire appel aux partenaires traditionnels de notre pays, dont plusieurs ont déjà su être présents à nos côtés aux heures de l’urgence. Il a en outre décidé de concevoir un certain nombre de fonds autonomes, qui devront être alimentés à partir de ressources internes et d’appuis de nos partenaires extérieurs. Il s’agit d’abord du Fonds de Garantie et d’Investissements Prioritaires (FONGIP), qui apportera des appuis ciblés destinés aux petites initiatives, aux micro-entreprises, et enfin aux PME/PMI, qui doivent constituer le socle de notre croissance. Les PME/PMI bénéficieront de programmes de mise à niveau, ainsi que d’appuis en matière de réorganisation de leur système de production et de management. La création d’un Fonds Souverain d’Investissement Stratégique (FONSIS) contribuera à apporter des ressources aux entreprises privées et parapubliques nationales à fort potentiel de développement, notamment dans les secteurs des BTP, des médias, des télécommunications, de l’agroalimentaire, de l’énergie et des hydrocarbures etc. Il permettra aussi de renforcer la gouvernance de ces entreprises. Ces fonds constitueront des instruments d’appoint déterminants pour stimuler l’investissement privé, tout en accroissant les performances du secteur public et parapublic. L’économie trouvera également de nouveaux instruments de financement avec l’amélioration du cadre fiscal de l’activité de crédit-bail, du capital-risque et le développement de la finance islamique. Nous ferons aussi surement appel, suivant une démarche inclusive et participative, à la solidarité des secteurs à forte croissance par le biais de prélèvements spécifiques. Par ailleurs, des réflexions sur la réforme de l’épargne institutionnelle seront entamées, notamment la poursuite de la restructuration du secteur des assurances, des systèmes de retraite, la valorisation des ressources de la Caisse des Dépôts et des Consignations, et l’approfondissement du marché des capitaux. En outre, pour la réalisation des grands travaux, l’Etat fait l’option de privilégier le partenariat public/privé, avec le recours aux mécanismes de financement innovants. La contractualisation avec des opérateurs privés dans les secteurs hautement capitalistiques, permet en effet à l’Etat de libérer d’importantes ressources, pour les orienter vers d’autres priorités. Le Président de la République a réaffirmé la volonté de l’Etat d’assurer la promotion d’un secteur privé national fort. Ce patriotisme économique doit toutefois se traduire dans des conditions qui garantissent les principes de transparence, d’équité et d’efficacité. Page | 13 Vous l’aurez donc constaté, les réformes engagées devraient donner une nouvelle impulsion au financement des actions d’investissement prioritaires et stimuler l’activité économique. Monsieur le Président, Honorables Députés, Pour stimuler l’investissement, il est indispensable d’améliorer l’environnement des affaires. A cet effet, le Gouvernement s’est engagé à parachever les réformes structurelles identifiées dans le cadre du Conseil Présidentiel de l’Investissement, et qui visent à placer le Sénégal dans le groupe des pays africains disposant d’un environnement des affaires de classe internationale. Une vaste réflexion sera engagée sur le foncier en vue de satisfaire l’importante demande du secteur privé d’accès à des terres pour réaliser des projets phares, notamment dans le domaine du tourisme et de l’agriculture. Cette réflexion devrait aboutir à une réforme attractive pour l’investisseur, mais qui préserve les intérêts des populations et de la Nation. Elle sera une opportunité pour mieux assurer la sécurisation des exploitations familiales agricoles et leur modernisation, en permettant l’accès des producteurs au crédit. Notre ambition est de parvenir également à une meilleure maîtrise des coûts des facteurs et à une disponibilité de ressources humaines bien formées, indispensables pour asseoir la compétitivité des entreprises. La restructuration du secteur névralgique de l’énergie apparaît donc comme une « sur-priorité », pour garantir une fourniture stable d’électricité aux entreprises et aux ménages, à des coûts maîtrisés, supportables, et ne grevant pas la compétitivité de l’économie. La politique énergétique du Gouvernement visera à apporter des réponses adéquates aux questions urgentes liées à la demande, mais également à garantir des solutions durables, dans un contexte de gestion transparente et de bonne gouvernance du secteur. Notre objectif à court terme, est d’assurer la qualité de la fourniture d’électricité tout en limitant les subventions qui pèsent lourd sur les finances publiques et entravent le financement d’autres actions prioritaires. A cet effet, les programmes en cours de réhabilitation des centrales seront accélérés, en vue de leur livraison en 2013, de même que l’installation de capacités intermédiaires pour une puissance de 200 mégawatts, afin de renforcer les 536 mégawatts de la SENELEC. En outre, seront mis en oeuvre un plan de restructuration opérationnelle et financière, ainsi qu’une réforme institutionnelle de la SENELEC, dont le déficit, à la charge de l’ensemble de la collectivité, constitue un lourd boulet, handicapant l’économie sénégalaise et sa compétitivité. Page | 14 Diverses autres actions sont déjà en cours pour l’amélioration de la distribution et la maitrise de la demande, avec notamment la diffusion des lampes à basse consommation, de même que la promotion de l’utilisation des kits solaires. Dans les moyen et long termes, notre politique énergétique s’attachera à consolider durablement les disponibilités énergétiques, à réduire de manière structurelle les coûts de l’électricité, ainsi qu’à renforcer notre indépendance énergétique. L’accent sera donc mis sur la diversification des sources et une politique de mix énergétique associant, d’une part, les énergies traditionnelles, telles que le charbon, les hydrocarbures gazeux et liquide, l’énergie hydraulique et d’autre part, les énergies renouvelables, notamment le solaire, l’éolienne et la biomasse. A cet égard, tous les efforts de l’Etat seront centrés sur l’exécution correcte des programmes de consolidation des capacités de production, avec la réalisation de centrales utilisant des sources d’énergie moins couteuses, le recours au solaire pour l’éclairage public et la promotion de son utilisation dans les bâtiments appartenant à l’Administration. D’ici à 2015, le renforcement de la coopération énergétique sous-régionale permettra aussi à notre pays de bénéficier de la mise en service des centrales hydroélectriques réalisées dans le cadre de l’OMVS (Felou puis Gouina). Le Gouvernement va également recourir à l’interconnexion au réseau nord-africain et ouest-africain pour bénéficier de possibles excédents, en particulier ceux de la Mauritanie. Cet accroissement de l’offre de production sera combiné à celle des infrastructures de transport, avec la réalisation d’un réseau sur les axes Nord et Centre du pays, pour améliorer les performances et garantir l’intégration énergétique sous-régionale. S’agissant des hydrocarbures, les actions du Gouvernement seront centrées sur une meilleure régulation du secteur, pour restaurer sa compétitivité et assurer une plus forte implication du privé dans les investissements, dans des conditions transparentes. Des efforts seront entrepris pour sécuriser notre approvisionnement pour les hydrocarbures, ainsi qu’une meilleure maîtrise de la structure des prix pour réduire toutes les niches de surcoût, et ceci au profit des ménages. Enfin, le Gouvernement favorisera une plus grande transparence dans les opérations de prospection et de recherche pétrolières, ainsi qu’une plus forte implication du secteur privé national. L’option du Gouvernement de régler de manière durable la crise énergétique, mais aussi la mise en oeuvre de notre programme social, nous conduisent à rationaliser la subvention sur l’électricité, devenue de moins en moins soutenable pour les finances publiques. A cet effet, des ajustements tarifaires sont à l’étude sur certaines catégories de consommateurs, afin de protéger les ménages à faible revenu et préserver la compétitivité de l’économie. Page | 15 Stimuler la compétitivité est la voie pour asseoir les conditions d’une productivité élevée et durable, mais à la condition de disposer d’un secteur privé renforcé. Au-delà du rôle de locomotive que continueront de jouer les grandes entreprises, le développement du secteur privé reposera avant tout sur l’émergence d’un socle de petites et moyennes entreprises de production de biens et services, ainsi que sur une mutation progressive du secteur informel. Il nous faut bien noter que si l’économie informelle ne saurait être ni méthode, ni objectif, nous nous devons par contre de libérer l’entrepreneur naissant d’un formalisme excessif, inutile et inhibant. La récente réforme du droit de l’OHADA a consacré le statut de l’ « entreprenant ». Le Gouvernement prendra les mesures incitatives appropriées pour permettre, notamment aux jeunes et aux femmes d’y accéder. En outre, des incubateurs, ou des Maisons de l’Entreprise, seront développés à travers les régions pour accompagner ces mutations. Ces structures d’appui mettront à disposition, des locaux, des équipements et des services, pour soutenir les petites entreprises opérant dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’artisanat, de l’industrie culturelle et des services. Les mécanismes d’appui au secteur privé seront rationalisés pour plus d’efficacité dans leurs interventions. L’Etat accompagnera également les industries agroalimentaires et manufacturières, en améliorant les dispositifs de promotion et d’application des innovations technologiques. Monsieur le Président, Honorables Députés, Stimuler la croissance, c’est aussi asseoir une base d’infrastructures et de services de soutien à la production, conforme aux meilleurs standards internationaux. Dans l’option du Gouvernement, les infrastructures routières, mais également les pistes rurales, doivent constituer une architecture cohérente, orientée vers la dynamisation des pôles économiques de développement. Aucune zone de production ne doit souffrir d’enclavement. Le désenclavement de la Casamance par mer, par routes et par la voie aérienne est à cet égard érigé en extrême priorité. Je dois aussi souligner qu’un programme de réalisation de 29 ponts métalliques et du nouveau pont Emile Badiane est en cours d’instruction. Notre programme de modernisation des moyens de transport routiers, maritimes, ferroviaires et aériens donnera un nouveau souffle aux activités économiques, notamment pour la relance du tourisme, des activités d’exportation et la facilitation des transports sur les corridors. La réalisation des corridors régionaux et sous-régionaux donnera une plus forte impulsion à nos échanges avec la sous-région, et le reste de l’Afrique. Le chemin de fer devra jouer un rôle plus déterminant dans la circulation des personnes et des biens sur l’axe Dakar-Bamako, et la desserte des zones périurbaines et des villes de l’intérieur. Page | 16 Grâce à des investissements structurants, le Port de Dakar devra mieux se positionner comme un centre sous-régional d’éclatement et de transbordement, à même de satisfaire les exigences de la compétition maritime internationale. Ce qui permettra à notre pays de tirer davantage profit de sa position stratégique qui lui confère des atouts indéniables en matière de transports maritimes. De même, la réhabilitation des ports secondaires de l’intérieur va relancer les activités économiques des régions concernées. Elle permettra des gains de productivité ainsi qu’une moindre sollicitation de notre réseau routier dont le Gouvernement veillera particulièrement à l’entretien et à la sauvegarde. Elle contribuera aussi au renforcement de notre politique de sécurité routière. Sécurité routière à laquelle nous tenons, parce que pour nous, chaque victime d’accident de la circulation est une victime de trop. Le désenclavement du territoire et la promotion de la destination Sénégal, passeront par la redynamisation du transport aérien en accordant plus de place à la concurrence, la réhabilitation des aéroports régionaux et la garantie de meilleures conditions de sûreté et de sécurité. Monsieur le Président, Honorables Députés, Notre option pour une croissance soutenue et durable sera basée sur la promotion des secteurs à fort potentiel de création de valeur ajoutée et d’emplois, celle des secteurs ayant des marges de croissance et d’innovation et un fort contenu d’exportation. Il s’agit notamment de l’agriculture, du tourisme, des industries extractives et chimiques, des BTP, des industries culturelles, de l’artisanat, ainsi que des TIC et services. L’agriculture sera bien entendu le principal levier de relance de l’économie, eu égard à son potentiel de croissance, et à ses effets d’entrainement très importants sur les autres secteurs de l’économie nationale. Tel est le choix fait par Monsieur le Président de la République. Sans attendre, des mesures seront prises pour soustraire notre pays de la forte dépendance à l’égard des importations de produits alimentaires stratégiques, et l’acheminer, à terme, au-delà de la sécurité alimentaire, vers l’autosuffisance. A cet effet, le premier défi sera de rendre l’agriculture moins vulnérable aux aléas climatiques, d’élever durablement les niveaux de productivité et de production pour toutes les variétés cultivées. Ce défi sera relevé d’abord à travers la maîtrise de l’eau et l’accroissement des aménagements hydroagricoles, notamment dans la vallée et le delta du fleuve Sénégal, ainsi que dans la vallée de l’Anambé. Les superficies irriguées exploitées devraient atteindre à terme 250.000 ha. L’ambition du Gouvernement est de parvenir à l’autosuffisance avec une production de 1.600.000 tonnes de riz paddy en 2018. Page | 17 Le riz pluvial, qui peut aujourd’hui être développé sur l’ensemble du territoire, grâce à la disponibilité de variétés adaptées, devra contribuer à cet objectif, par son intégration dans les stratégies de diversification. Dans la mise en oeuvre desdites stratégies de diversification, et afin d’accélérer la marche vers la sécurité alimentaire, l’Etat engagera le développement, à une large échelle, des céréales locales et recherchera l’atteinte de l’autosuffisance, à moyen terme, pour certaines productions maraichères, comme l’oignon, la tomate et la pomme de terre. En rapport avec cet objectif, la modernisation de l’agriculture sera assurée, à partir de 2013, à travers un programme de renforcement des équipements de production et l’intégration des innovations technologiques dans les pratiques culturales. L’ambition du Gouvernement est de promouvoir le développement d’un réseau de grandes fermes agricoles modernes et d’unités agroindustrielles, capables d’assurer une plus grande diversification de leurs productions. Ces fermes devront, avec l’appui de l’Etat, encadrer de petits producteurs pour assurer leur viabilité. Des centres agrobusiness accompagneront cette mutation, en offrant des services en matière de mécanisation, de maintenance, de stockage, de commercialisation, mais aussi de transformation et de valorisation de la production. La question cruciale de la disponibilité de semences de qualité et en quantité, pour les principales variétés culturales, trouvera une solution durable, à travers un programme pluriannuel de reconstitution du capital semencier. Ce programme prendra en compte le processus de multiplication à travers des fermes semencières, avec l’implication des opérateurs privés et des producteurs. Nos structures de recherche nationales, avec le soutien de pays amis, s’investiront davantage dans la vulgarisation de variétés et d’itinéraires techniques mieux adaptés. Des synergies seront également développées entre les différents pôles nationaux et sous-régionaux de recherche. Cette politique sera accompagnée de nouvelles stratégies pour la protection des cultures, la restauration de la qualité des sols et le conseil agricole. Le secteur privé est appelé à jouer un rôle déterminant dans la modernisation de l’agriculture, à travers des investissements structurants, contribuant à une hausse significative des niveaux de production, à une meilleure structuration des filières de transformation, ainsi qu’à la commercialisation des produits sur les marchés locaux et extérieurs. Au-delà du riz, la politique de promotion des filières mettra l’accent sur les productions horticoles et fruitières destinées à l’exportation. Ces dernières devront poursuivre leur dynamique de conquête de nouveaux marchés, avec l’amélioration des conditions de production et de mise aux normes des produits. Le « label Sénégal » doit participer à la construction de notre fierté nationale. L’Etat accompagnera un développement des filières reposant sur un partenariat plus étroit et mieux structuré, avec des modèles de contractualisation tripartite entre les producteurs, les opérateurs économiques ou agroindustriels et les institutions de crédit. Page | 18 Ce partenariat permettra de mieux prendre en compte les besoins d’encadrement technique des producteurs, le renforcement de leurs équipements, la mise à leur profit de crédits de campagne, la négociation des prix et de contrats d’achat, ainsi que les conditions de commercialisation des produits. Je voudrais particulièrement insister sur la filière arachidière, pour dire que l’Etat veillera, en relation avec les acteurs, à sa réorganisation. En concertation avec les producteurs et le secteur privé, l’Etat accompagnera la mise en place de bourses de produits agricoles et avicoles, dans les pôles de développement, afin d’offrir des débouchés aux produits. Enfin, pour asseoir une politique agricole durable, notre pays prendra en compte les effets des changements climatiques, en intégrant davantage les techniques modernes de conservation des eaux pluviales, la revitalisation des vallées fossiles dans certaines localités, et la lutte contre le lessivage des sols. De plus fortes synergies seront construites entre l’agriculture et l’élevage, pour mieux soutenir la croissance et la transformation qualitative des conditions de vie du monde rural. Il nous faut, à cet égard, développer un système agropastoral plus intégré. A cet effet, la production animale sera modernisée par une plus forte intégration des progrès de la biotechnologie animale afin d’aller dans le sens de la satisfaction de nos besoins en protéines et en produits laitiers. L’Etat engagera dès 2013 un important programme d’amélioration de la santé animale et la mise en place d’un programme pluriannuel et multisectoriel de renforcement des infrastructures et des équipements, afin de rendre l’élevage plus compétitif. Ce programme assurera le désenclavement et l’émergence de zones d’élevage pilotes, ainsi que le développement de toute la chaine de valeur constituant le secteur. L’Etat réalisera ou favorisera la réalisation de fermes laitières, de mini-laiteries, celle d’abattoirs modernes, de chaînes de transformation et de froid, de pôles pour la commercialisation et le développement des races. Ces actions seront accompagnées d’une recherche de la baisse des prix par la rationalisation de la chaîne de valeur. Dans le processus de modernisation du secteur, le Gouvernement appuiera la production de fourrage à grande échelle pour limiter la transhumance et rendre le cheptel moins vulnérable à la sécheresse. Ce programme, déjà engagé, équivaut à une révolution culturelle devenue indispensable. De même, le développement de la filière ovine, est désormais une option incontournable, afin de réduire notre forte dépendance vis-à-vis des pays limitrophes, pour l’approvisionnement en moutons à l’occasion des grandes fêtes religieuses. L’aviculture qui connaît un regain d’activité sera dotée d’un plan stratégique, avec pour objectif de contribuer à la sécurité alimentaire, à l’accessibilité des produits alimentaires, et à la création d’emplois. Sa productivité devra être recherchée et construite dans des délais courts afin de rendre la filière compétitive par rapport au marché international. Page | 19 A l’instar des activités agropastorales, la pêche et l’aquaculture devraient contribuer à la sécurité alimentaire et procurer de meilleurs revenus aux acteurs du secteur, grâce à une gestion plus rationnelle et durable des ressources halieutiques. il sera ainsi mis en place un système de gouvernance participative des ressources reposant sur la mise en oeuvre de plans d’aménagement des pêcheries, notamment les ressources démersales côtières et profondes. L’Etat s’engagera également, avec les acteurs, dans la protection des zones de reproduction, la reconstitution des habitats marins et le développement des aires marines protégées. Notre économie devrait profiter de l’amélioration de la compétitivité et de la qualité des produits halieutiques sur les marchés extérieurs, à travers la mise aux normes de l’amont de la filière industrielle. A cet effet, des mesures seront prises pour accompagner l’assainissement de cette filière, et la résorption des surcapacités de traitement. La pêche continentale et la pisciculture devront également contribuer à notre objectif de sécurité alimentaire, grâce à un meilleur soutien de l’activité par l’installation d’unités aquacoles. La préservation des bases productives et des ressources reste aussi un enjeu pour les performances des activités agropastorales. Cela justifie l’engagement du Gouvernement pour le secteur de l’environnement. Il nous faut rendre les écosystèmes ruraux moins vulnérables aux effets des changements climatiques, de l’accroissement démographique, des modes de vie et des systèmes d’exploitation, qui exercent une pression accrue sur les ressources agro forestières, zootechniques et halieutiques. A cet égard, l’Etat s’engagera résolument dans la lutte contre les feux de brousse, recherchera l’inversion de la forte tendance à la déforestation et à la dégradation des terres, assurera la gestion durable des aires protégées et des zones humides pour la conservation de la biodiversité. Monsieur le Président, Honorables Députés, La relance des activités agropastorales et de la pêche aura comme conséquence d’assurer un rééquilibrage de notre balance commerciale, de concrétiser l’ambition du Gouvernement de transformer le monde rural et d’en faire un espace où les populations ne sont plus condamnées à la précarité. La nouvelle impulsion donnée à ces activités fera de nos campagnes des zones plus attractives, ayant leur propre dynamique, offrant des opportunités d’insertion économique et sociale. Le Gouvernement va renforcer cette dynamique de développement en dotant les communautés rurales d’un programme d’infrastructures sociales de base. Ce programme assurera leur désenclavement par la réalisation de pistes rurales, l’accès des populations à l’eau, à l’électricité, à des infrastructures sanitaires, éducatives et sociales permettant leur plein épanouissement. Page | 20 Je veux souligner que notre plan d’actions pour l’électrification rurale a pour ambition de rattraper l’important retard enregistré dans la mise en oeuvre des six (6) conventions de concession en cours, et de conclure quatre nouvelles conventions afin d’atteindre l’objectif d’un taux d’électrification rurale de 50 % à l’horizon 2015 et de 60% en 2017. Ce programme devrait concerner un peu plus de 1 100 000 habitants. Dans l’objectif de renforcer l’offre d’infrastructures dans les communautés rurales, les résultats du projet « Villages du Millénaire » en cours d’expérimentation dans la région de Louga seront capitalisés. Mettre en valeur nos terroirs, leur insuffler une nouvelle dynamique de développement, est le meilleur moyen de gagner le pari du développement à la base, et d’inverser le sens de l’exode rural. Ce pari est certes ambitieux, mais le gagner ne dépend que de nous ! Monsieur le Président, Honorables Députés, Tous nos efforts pour relancer les activités de production agricole, de l’élevage et de la pêche laisseraient un goût d’inachevé s’ils ne favorisaient pas le développement d’industries de transformation compétitives, capables de renforcer leurs positions sur les marchés intérieur et extérieur. Aussi, notre stratégie d’industrialisation accordera une large place à l’émergence de pôles industriels régionaux, et à des unités de production orientées vers la valorisation de nos productions locales et la création d’emplois. Dans ses efforts pour améliorer l’offre de service aux investisseurs nationaux et étrangers, l’Etat engagera la création d’un pôle de croissance avec l’implantation d’unités industrielles autour de l’Aéroport de Diass. Ce pôle accélérera la structuration d’un nouveau centre urbain qui contribuera à la décongestion de la capitale et au développement de la future mégalopole reliant le Cap-Vert à Sindia. C’est dans cette même perspective que l’Etat entend optimiser l’exploitation des ressources minières, en vue de favoriser le développement de pôles de croissance, autour des sites de production. Le secteur minier devra contribuer à l’essor de nos exportations et à la relance des autres secteurs économiques, notamment l’agriculture, le transport ferroviaire et les activités portuaires, de par ses effets d’entraînement. L’option de l’Etat est d’impliquer plus fortement le secteur privé national dans l’exploitation des mines et carrières, ainsi que d’améliorer la transparence dans la gestion des contrats. Le Gouvernement procédera donc à une revue générale du code minier et à l’audit du secteur. Des pôles de croissance seront également construits autour du développement de l’industrie touristique qui doit retrouver plus de vitalité, en développant une offre plus diversifiée, de qualité, visible et compétitive sur les marchés émetteurs. Page | 21 Les potentialités naturelles des différentes zones seront valorisées. Des efforts particuliers seront orientés vers la promotion d’un tourisme de contenu, pour valoriser tout le potentiel culturel et les atouts naturels du Sénégal. Soucieux de la compétitivité de la Destination Sénégal, l’Etat travaillera également avec les acteurs sur toutes les mesures permettant une baisse des tarifs des transports aériens. Pour mieux accompagner les initiatives privées et le développement du secteur, le Gouvernement compte soutenir la mise en oeuvre des plans d’aménagement et de développement touristique durable de la Grande Côte Nord, de la zone du Sine-Saloum et des sites de la Petite Côte, dont les études ont déjà été réalisées. Le processus d’immatriculation d’autres sites d’intérêt touristique est en cours, pour mettre à la disposition des investisseurs, des assiettes foncières aménagées, notamment sur la Petite Côte, la Côte Nord, le Centre et les Côtes Casamançaises. Un mécanisme de financement sera mis en place pour accompagner de nouveaux investissements, la formation des personnels et la restructuration des entreprises en difficulté. Pour assurer son plein essor, notre industrie touristique a besoin de prendre du contenu, et donc de développer de plus fortes synergies avec la culture et l’artisanat. Le Gouvernement entend faire de la culture, à la fois, un vecteur pour le rayonnement de nos valeurs ainsi qu’un levier pour la croissance et la promotion économique et sociale. Il sera donc nécessaire de consentir davantage d’investissements structurants, et d’accompagner les initiatives du secteur privé, pour tirer tout le potentiel de création de richesse et d’emplois dont les industries culturelles et l’artisanat sont aujourd’hui porteurs. De même, les pôles culturels régionaux seront redynamisés, avec l’appui des collectivités locales, afin de contribuer à une meilleure valorisation de la diversité culturelle de nos terroirs. En concertation avec les acteurs, le cadre d’orientation stratégique du secteur de la culture sera validé, en vue de l’accélération des réformes et l’application des textes législatifs et réglementaires en matière de droits de propriété ainsi que la mise en place de mécanismes pour faciliter l’accès aux crédits des porteurs de projets culturels. La question récurrente de la protection sociale des acteurs devra trouver une réponse définitive dans le cadre de ces concertations. Promouvoir un secteur culturel plus dynamique, c’est assumer notre devoir de mémoire, c’est assurer la sauvegarde et la valorisation de notre riche patrimoine culturel et spirituel. Promouvoir un secteur culturel plus dynamique, c’est protéger les sites et monuments historiques. Page | 22 Promouvoir un secteur culturel plus dynamique, c’est aussi et surtout encourager et soutenir les créateurs, protéger les oeuvres culturelles contre les effets nocifs de la piraterie. A cet égard, des actions énergiques seront entreprises pour assainir le secteur. L’Etat va soutenir la modernisation de l’artisanat pour rendre ses produits plus compétitifs. A cette fin, le secteur devra progressivement se repositionner sur des niches de production à haute valeur ajoutée, avec le développement d’une stratégie de « label », pour mieux pénétrer les marchés extérieurs. C’est dans ces conditions qu’un secteur comme celui du textile et de la confection, où l’on note une forte présence des femmes, pourra contribuer à l’accroissement de nos exportations. Des actions plus soutenues seront initiées pour renforcer la formation et les capacités de production des artisans, et améliorer le système d’approvisionnement en intrants et en équipements. Des programmes de renforcement des capacités des tailleurs, mécaniciens, bijoutiers, ébénistes et autres artisans du fer, devront aider à professionnaliser ce génie souvent reconnu à notre Peuple dans ces métiers, et qui s’exporte en Afrique et dans le monde entier. De concert avec les collectivités locales, l’aménagement de zones d’installation spéciales permettra de mettre fin à l’occupation anarchique d’espaces non dédiés à ces activités. Pour une meilleure valorisation de nos produits, les activités de prospection de marchés nationaux et internationaux, et de promotion commerciale seront mieux structurées et organisées. C’est pourquoi la qualité de l’interconnexion de notre pays au monde et la maîtrise des TIC constituent des conditions essentielles pour assurer notre développement économique. Le Gouvernement, est donc résolument engagé à accompagner l’émergence d’une économie numérique, en orientant les organisations et les citoyens vers l’usage des technologies de l’information. Notre politique visera à garantir la démocratisation de l’accès aux technologies, à améliorer qualitativement l’infrastructure de télécommunication et de connectivité à l’Internet, notamment dans les zones rurales, et à encourager l’informatisation des établissements d’enseignement, de formation et de recherche. Elle s’attachera également à promouvoir un environnement de concurrence, sain et attractif pour les investisseurs, propice à l’éclosion d’une industrie des télé-services. En concertation avec les acteurs, un Plan Stratégique TIC-Télécoms-Téléservices sera élaboré. Il prendra notamment en compte : - les enjeux importants liés à la réalisation du passage du secteur de l’audiovisuel au numérique, avec l’utilisation du dividende numérique, pour le développement de nouveaux services de communication ; Page | 23 - la mise en oeuvre effective de la stratégie de service universel des télécommunications ; - l’émergence de petites entreprises spécialisées dans la fabrication de produits et services informatiques. Le développement des TIC sera le meilleur soutien pour la promotion de la recherche, qui mettra l’accent sur la valorisation des innovations technologiques, en vue de contribuer à une plus grande productivité de tous les secteurs économiques. A cet effet, l’Etat mettra en place des mécanismes de financement plus durables, pour hisser la recherche et l’innovation aux standards internationaux. L’objectif du Gouvernement est de favoriser l’émergence de centres spécialisés, et de consolider le lien entre la recherche et les secteurs de la production. Monsieur le Président, Honorables Députés, La relance des activités de production ne peut avoir d’effets durables sur l’économie, sans un cadre de bonne gouvernance qui doit contribuer à faire de notre pays un modèle de démocratie efficace. C’est ce que j’avais souhaité rappeler à travers notre objectif d’instaurer un Etat protecteur, transparent et efficient. Pour y parvenir, l’Etat a besoin de s’appuyer sur une Administration moderne, plus performante et attractive, capable d’offrir aux citoyens des services de proximité et de meilleure qualité, avec des agents publics plus motivés et productifs. Cette option se traduira par la poursuite de la rationalisation de ses services, l’optimisation de ses dépenses de fonctionnement et le contrôle de ses effectifs. L’audit physique des personnels de la Fonction publique qui sera lancé prochainement permettra d’optimiser la gestion des ressources humaines et la maîtrise des dépenses salariales. Il sera suivi d’un audit stratégique et organisationnel qui permettra de mettre un système de rémunération de la Fonction publique cohérent et équitable. L’Administration devra internaliser à tous les niveaux une culture de gestion axée sur les résultats, et d’évaluation a posteriori des politiques publiques. Cela permettra de renforcer la sincérité et la discipline budgétaires, également l’efficacité de la dépense publique, exécutée à travers des budgets programmes. Pour un Etat transparent, renforcer les organes de contrôle, de transparence et de lutte contre la corruption, est une exigence. L’exercice de fonctions au sein de l’Etat est un privilège auquel s’attachent des responsabilités et des obligations. Responsabilité de prendre des décisions justes dans l’intérêt de la communauté. Responsabilité d’assurer une gestion vertueuse. Mais aussi o


30 Commentaires

  1. Auteur

    Tamn

    En Septembre, 2012 (13:23 PM)
    Discours de politique générale du PM.

    Le diagnostic est ok puisqu'apparemment le "cadavre" est bien disséqué, mais ce qu'on ne nous dit pas :

    - est comment compte-t-on financer ce programme gouvernemental ?

    - Comment et où allons nous trouver les ressources nécessaires pour sa réalisation ?

    - et avec quel agenda ?



    Gardons espoir que le débat saura lever le voile sur toutes ces questions, sinon on aura assisté plutôt à un discours de déclarations générales
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  2. Auteur

    Door

    En Septembre, 2012 (13:25 PM)
    c cool !!!
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    Auteur

    Crack

    En Septembre, 2012 (13:31 PM)
    un discours bien dit avec une bonne présentation vide intérieurement puisque aucune de ces modèles proposé ne seras réalisé la première échec est d’avouer les lacunes de l'éducation aucune opportunité d'emplois a cour terme pour la jeunesse pas de décision majeur pour une sortie de crise en Casamance des député de routine au lieux de rupture toujours émerveillez par ces beau discours a la place d'une suivie et voila les même habitude qui reviennent senegalaisement
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    Auteur

    Lamtoro

    En Septembre, 2012 (13:36 PM)
    C bien wait and see. jeef mo woor
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    Auteur

    Sopama

    En Septembre, 2012 (13:53 PM)
    Le discours est formidable: 17/20. Nous attendons maintenant que les réalisations soient concrètes. Notre Président de la République est élu pour un mandat de 5ans; je souhaite vivement que vous restiez son unique Premier Ministre durant 5ans. En 2017, nous vous jugerons en fonction de ce que vous aurez réalisé. Que Dieu vous accompagne!
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    Auteur

    Yerimseck

    En Septembre, 2012 (14:07 PM)
    On s'en fout de son discours de connerie générale d'autant plus qu'il aurait cherché à sauver la tête de ce Yerim violeur. Il devrait faire un démenti ou démissionner

    Ce qui nous interesse c'est Yérim reck

    Et contrairement à ce que suggère la défense de M. Seck que je trouve lamentable (depuis son site Dakaractu) :

    1. Il n'est pas nécessaire que la victime presumée se soit débattue ou ait griffé la personne qu'elle accuse de viol pour que l'infraction soit caractérisée : un simple non suffit ;

    2. Le fait même qu'il existait une relation d'amour entre la personne accusée et la victime présumée ne peut exclure l'éventualité d'un viol ;

    3. Le fait que la victime présumée ait accompagné la personne qu'elle accuse de viol dans une chambre d'auberge sans contrainte et sans usage de produits illicites n'exclut en rien un viol non plus.

    Certes, sur le plan juridique, M. Seck est présumé inocent jusqu'à ce qu'il soit déclaré coupable par un tribunal ; mais, quelle que soit l'issue judiciaire de cette affaire, humainement et moralement, ce monsieur est doublement coupable :

    - d'abord, par l'hypocrisie de l'homme qui, il n'y a pas si longtemps se peignait sous les traits d'un homme pieux, un musulman modèle alors que cet article est un aveu d'adultère. Entendons-nous bien ! Loin de moi l'idée de lui jeter la pierre parce qu'il a forniqué et trompé sa femme. C'est sa vie et c'est banal dans notre pays. Mais bon sang qu'on se garde alors de se présenter en saint et de donner des leçons !

    - ensuite, cette pietre défense consistant à se défausser sur une fille qui a moins que la moitié de son âge est indigne d'un homme qui se donne une envergure internationale ;

    - enfin, cette menace à peine voilée de divulguer les messages "incandescents" de cette jeune fille (c'est de son âge) est digne d'un maître-chanteur.
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    Auteur

    Cayor

    En Septembre, 2012 (14:18 PM)
    Je ne rêve pas

    Le chômage des jeunes ne l'intéresse pas.

    Pourtant c'est l'un des grands fléau de ce Pays.
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    Auteur

    1 Jeune Chomeur

    En Septembre, 2012 (14:48 PM)
    Quid de l'emploi des jeunes, l'acces a des soins de qualite?????????????????????????????????????
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    Auteur

    Ma Contane Thi Yaw

    En Septembre, 2012 (14:59 PM)
    Moi je lui donne 18/20 il etait parfait jamais un premier ministre n'a fait un discour aussi parfait teckhniquement,ila rendu honneur aux femmes et enfants bravo  <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">  mbaye mbassou do sene morom macky a la chance de vous avoir  <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">  
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    Auteur

    X

    En Septembre, 2012 (15:46 PM)
    mais kel sont les perspectives degagees pour regler le chomage des jeunes surtout diplomes? apparamment il y en a pas.

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    Auteur

    Le Big

    En Septembre, 2012 (15:59 PM)
    LE PM A BCP DE CLASSE



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    LE PM A BCP DE CLASSE



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    LE PM A BCP DE CLASSE



    LE PM A BCP DE CLASSE
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    Auteur

    Macky

    En Septembre, 2012 (16:20 PM)
    Version des employés de l'hotel:



    Arrivée sur les lieux, la jeune fille s’est vu informer par le personnel de l’hôtel que Cheikh Yérim Seck l’avait déjà précédée dans une cham­bre. Selon le témoignage de la jeune demoiselle, M. Seck a mis à profit cette intimité pour la violer. Les faits, qui se sont déroulés le samedi dernier vers midi, sont aussi confirmés par le personnel de l’hôtel.

    Interrogés par les gendarmes-enquêteurs, les travailleurs de l’hôtel ont par la même occasion, enfoncé le journaliste. En effet, il ressort de leurs témoignages qu’effectivement M. Seck était arrivé avant la jeune fille et qu’eux-mêmes avaient orienté cette dernière vers la chambre où se trouvait celui-ci. Les travailleurs expliquent également que par la suite, «c’est une jeune fille en sanglots et ensanglantée» qui est sortie de la chambre pour s’engouffrer dans un taxi.

    Des faits que Cheikh Yérim Seck réfute. Pour sa défense, il invoque plutôt la nature des relations le liant à la jeune fille. Il a ainsi expliqué aux enquêteurs avoir auparavant entretenu une relation amoureuse suivie avec la jeune fille et qu’il ne s’agissait donc que d’un banal rendez-vous amoureux, provoqué d’ail­leurs selon lui par la demoiselle. Cheikh Yérim Seck, qui nie le viol, a plutôt servi aux enquêteurs la version selon laquelle la jeune fille était consentante, même s’il avoue quand même avoir «ignoré qu’elle était vierge»....
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    Auteur

    Mr Laye

    En Septembre, 2012 (16:25 PM)
    Voici l'intégralité de la Déclaration de politique du Premier ministre, Abdoul Mbaye, prononcée lundi à l'hémicycle de l'Assemblée nationale du Sénégal. Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, Honorables Députés, Vous pouvez aisément deviner l’émotion qui est la mienne de me trouver devant vous aujourd’hui, illustres mandataires du Peuple sénégalais, brillamment élus pour la douzième législature de notre jeune République. Cette émotion est celle d’un fils du Sénégal, hautement conscient de se trouver dans un lieu chargé d’histoire, dans un lieu où tant de décisions cruciales pour la vie de notre Nation ont été adoptées par les représentants du Peuple souverain. Dans un lieu, enfin, où certaines des pages les plus marquantes de l’histoire de la démocratie sénégalaise ont été écrites. C’est également l’émotion d’accomplir, en ce jour, un rituel particulièrement important dans la vie d’une démocratie, un rituel qui est le privilège des peuples libres, devant lesquels les gouvernants sont des serviteurs et non des maîtres. Mais ma fierté se trouve renforcée d’accomplir ce rituel au sein d’un hémicycle où, pour la première fois dans l’histoire de notre pays, la place des femmes est à la mesure de leur représentativité sociale, ainsi que de leur contribution déterminante à la consolidation de la démocratie sénégalaise. La configuration de cette Assemblée nationale augure d’une nouvelle ère dans la vie de votre prestigieuse Institution. Une ère de rupture attendue et espérée par tous nos compatriotes. Tous les membres du Gouvernement, que j’ai l’honneur de diriger, s’associent à moi pour vous présenter nos félicitations les plus chaleureuses et vous dire, avec la plus grande conviction, que nous resterons toujours extrêmement attentifs à vos interpellations, vos suggestions et vos critiques, pour des échanges féconds entre nos deux institutions et dans l’intérêt exclusif de la Nation. Car le Peuple vous a confié la haute mission de légiférer en son nom, ainsi que d’assurer le contrôle de l’action gouvernementale pour les cinq prochaines années. Je mesure toute l’étendue de cette mission et prie pour que la ferveur et l’énergie qui vous animent, soient chaque jour raffermis, pour l’accomplissement avec succès de votre sacerdoce. Monsieur le Président, honorables Députés, C’est avec beaucoup d’humilité et une haute conscience des charges qui sont les miennes, que je décline devant vous, ma déclaration de politique générale, qui vise à traduire en programmes et actes concrets, la vision du Président de la République Macky SALL. Page | 2 Je sacrifie avec plaisir à cette tradition républicaine, consacrée par la constitution de notre pays, en saluant avec respect, l’action de chacun de mes prédécesseurs, pour leur contribution à la marche de notre pays vers le progrès. En m’adressant ce matin à votre auguste Assemblée, j’éprouve une immense fierté d’appartenir à un grand Peuple, de faire partie d’une grande Nation, de vivre dans un pays respecté à travers le monde. Un pays qui vient de vivre, encore une fois, deux échéances électorales majeures, qui lui ont permis de consolider sa place dans le cercle restreint des grandes démocraties modernes. En effet, le 25 mars 2012, déjouant les prédictions les plus pessimistes, le Peuple sénégalais, dans un élan patriotique et avec un sens élevé de la pratique démocratique, exprimait sans équivoque et avec une sérénité impressionnante, son aspiration au changement, en portant son choix sur le Président de la République, Son Excellence, Monsieur Macky SALL. En réussissant cette seconde alternance démocratique, le Peuple sénégalais a franchi une nouvelle étape dans la marche de son histoire. Il y avait sans aucun doute une succession d’évènements qui présageaient de cette issue inéluctable, après tant d’attentes insatisfaites, d’espoirs déçus, de perspectives obstruées, d’issues incertaines, après l’immense espoir suscité par la première alternance survenue le 19 mars 2000. Les observateurs attentifs avaient bien décelé, depuis quelques années, le désir irrésistible des sénégalaises et des sénégalais au changement, leur aspiration à être gouvernés autrement, dans la rigueur, la sobriété et l’éthique. Je voudrais donc, ici, réitérer mes plus profonds remerciements au Chef de l’Etat, qui m’a chargé de conduire le Gouvernement dont la mission exaltante est de traduire sa vision et de réaliser sa généreuse ambition pour le Sénégal. Comme vous le savez, sa vision qui cristallise les attentes et espoirs des sénégalais, a été forgée au contact du pays profond, au constat du malaise social et des nombreuses fractures qui traversent la société sénégalaise, à l’observation d’une méthode de gouvernance qui appelait le changement. Elle découle d’une connaissance intime des réalités de nos terroirs, de l’observation des dures réalités quotidiennes des ménages ruraux, et des conditions de vie précaires des populations dans les centres urbains et périurbains. La vision du président de la République s’est enrichie de patientes séances d’écoute, de discussions et de partage avec les sénégalaises et sénégalais de tous les âges et de toutes les conditions, des villes, mais aussi des villages et hameaux les plus reculés du pays. Cette vision prend également sa source au contact de nos compatriotes de la Diaspora, à la quête dans d’autres pays et continents, au prix de multiples sacrifices et de privations, d’un mieux être pour eux-mêmes, mais surtout pour leurs familles, leur terroir et leur pays. Page | 3 Cette vision est condensée dans le programme Yoonu Yokuté du Candidat qu’il fut. Elle s’inspire également de la marche du monde, marquée notamment par une série de crises, qui ont fini de remettre en cause bien des doctrines et approches en matière de développement économique. Cette vision, c’est celle d’un Sénégal émergent, abritant une société sur le chemin du progrès, solidaire et adossée à des valeurs telles que le respect de soi-même, de l’autre et du bien public ; sans oublier : la justice, l’équité, le sens du devoir. Des valeurs qui ont été magnifiées au cours des Assises nationales, moments intenses d’analyse et de dialogue entre forces vives de la Nation qui souhaitaient une autre voie pour notre pays, une autre gouvernance. Ces valeurs ont été le catalyseur de l’exceptionnelle mobilisation pour la défense de la Constitution le 23 juin 2011, avec aux premiers rangs, une jeunesse vibrante de courage et d’énergie, debout, dès les premières heures de la journée, pour faire face à l’arbitraire et défendre la démocratie. Monsieur le Président, Honorables Députés, Nous assistons aujourd’hui à des mutations profondes d’une société, avec un Peuple conscient que sa souveraineté est inaliénable. Son message ne souffre d’aucune ambiguïté. C’est un message que nous avons bien compris. C’est un message qui rappelle à tous les pouvoirs publics leurs devoirs devant la Nation. C’est un message qui réclame la fin de l’arrogance et de l’impunité, la juste récompense de l’effort, du mérite et de la compétence. A cet égard, je puis vous dire que c’est le Peuple lui-même qui a fixé ses exigences. La mission du Gouvernement est de les satisfaire, en prenant pour boussole la vision du Chef de l’Etat. Car cette vision a fixé le cap et clairement défini les urgences, de même qu’elle a parfaitement identifié les réformes de profondeur à réaliser. Elle est fondée sur l’analyse lucide d’un contexte macroéconomique et social fortement délétère. Jugeons-en ! La croissance du PIB a connu au cours de ces dernières années une fluctuation erratique, du fait d’une forte vulnérabilité de l’économie aux chocs exogènes et aux aléas climatiques. Page | 4 L’activité économique a cru de 2,6% en 2011 contre 4,1% en 2010. Ce ralentissement est essentiellement lié à la contreperformance du secteur agricole qui s’est contracté de plus de 20%. Cette situation traduit la très forte sensibilité de l’économie sénégalaise aux aléas climatiques, car le PIB non agricole affiche une hausse de 4,8%, imputable à la bonne tenue des secteurs secondaire et tertiaire en 2011. L’inflation s’est établie à 3,4% en 2011, au-delà du seuil fixé pour les Etats membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine. Notre balance courante est structurellement déficitaire avec un solde ressorti à -6,4% du PIB en 2011, en liaison avec les politiques macroéconomiques parfois inappropriées, la vulnérabilité aux chocs exogènes et des orientations sectorielles souvent hasardeuses. Ce niveau élevé de déficit requiert une réorientation de nos choix en matière de politique économique, pour permettre à notre pays de mieux tirer parti de ses échanges avec le reste du monde. Comme vous l’avez sans doute constaté, au plan sectoriel, plusieurs branches qui, dans un passé récent, étaient fortement contributrices aux recettes d'exportation ont été en recul : les industries chimiques, la pêche et le tourisme notamment. Ces niveaux élevés de déficit courant traduisent une perte de compétitivité compromettante pour les perspectives de rééquilibrage de notre commerce extérieur. Le déficit du compte courant reste malheureusement couplé à un important déséquilibre budgétaire. En dépit d’une bonne tenue des recettes qui ont doublé entre 2000 et 2010, le déficit budgétaire n’a cessé de se creuser, pour atteindre 455 milliards en 2011, représentant 6,7% du PIB, et 33,1% des recettes fiscales et non fiscales. L’encours de notre dette publique a sensiblement augmenté entre 2006 et 2011, passant de 1023 milliards de FCFA, soit 21% du PIB, à 2704 milliards de FCFA, représentant 40% du PIB. Cette évolution rapide de notre dette pour financer des investissements ne s’est cependant pas traduite par une amélioration conséquente de la productivité de l’économie et des conditions de vie des ménages. Il s’y ajoute que nos options récentes en matière d’endettement intérieur ont été fortement marquées par le recours abusif aux instruments de court terme. Notre pays doit supporter un service de la dette de 493 milliards en 2012, dont 412 milliards au titre du remboursement de sa dette intérieure de 653 milliards de FCFA. Le Sénégal est ainsi entré dans un cercle vicieux, où il doit emprunter pour rembourser sa dette intérieure, dont le temps moyen de renouvellement est de 14 mois. De plus, notre potentiel de croissance n’a pu être pleinement optimisé ces dernières années, du fait, notamment, des fortes contraintes induites par la crise énergétique. Page | 5 Monsieur le Président, Honorables Députés, Cet exposé de chiffres peut paraître assez rébarbatif, mais il était nécessaire pour apprécier ce qu’était la situation du Sénégal sur le plan macroéconomique lorsqu’intervenait l’alternance du 25 mars dernier. Car, malheureusement, lorsque les chiffres de l’économie ne sont pas brillants, c’est le citoyen qui le ressent dans sa chair et dans son vécu quotidien. Ce n’est pas un exercice théorique. Concrètement, des actions avaient certes été entreprises et des progrès enregistrés dans certains secteurs, notamment les infrastructures. Toutefois, l’inopportunité de certaines options en matière de réalisation d’infrastructures structurantes, et le retard dans l’application de réformes structurelles majeures, ont maintenu dans une regrettable inertie des secteurs à fort potentiel de création de richesse et d’emplois, et des pôles de production. Trop de priorités et d’urgences ont été souvent négligées au profit de dépenses somptuaires et couteuses. Alors qu’on s’interroge encore sur l’opportunité et la justification des sommes colossales englouties dans l’organisation de conférences, de voyages, ainsi que d’un festival. Au même moment, nos compatriotes attendent toujours des solutions durables à la crise énergétique résultant d’une offre insuffisante, coûteuse et instable d’électricité, d’un déficit de production structurel, d’une vétusté des réseaux de transport et de distribution. Cet état de fait est aggravé par la situation financière critique de la SENELEC, et les coûts de production élevés de l’électricité, largement en déphasage avec les tarifs actuels du fait d’un recours trop important à l’énergie thermique. Les réponses du Plan Takkal ont révélé toutes leurs limites, avec des coûts de location élevés et insoutenables sur la durée, un retard dans la réalisation des investissements, une option stratégique risquée, axée pour l’essentiel sur les centrales à charbon, et enfin, l’absence d’un calendrier précis pour rétablir la compétitivité du secteur. Au plan sanitaire, le dénuement ou l’inaccessibilité des services de soins, l’indigence des plateaux techniques, l’insuffisance de personnel qualifié et les difficultés récurrentes de gouvernance des structures sanitaires, sont les meilleures illustrations des faiblesses d’un système de santé qui doit inévitablement opérer sa mue. L’assainissement urbain est confronté à des défis majeurs, du fait de retards d’investissements importants, de la faiblesse et de la vétusté de son réseau, face à une urbanisation galopante et mal contrôlée. Aujourd’hui, la moitié des capitales régionales ne dispose pas encore d’un réseau d’assainissement des eaux usées et, généralement, pour celles qui en disposent, seul leur centre-ville est desservi. Page | 6 Monsieur le Président, Honorables Députés, L’actualité récente vient encore de nous rappeler, douloureusement, à quel point les inondations pour cause de pluie constituent un fléau national. Ces inondations révèlent les dysfonctionnements et incohérences qui ont marqué sur plusieurs décennies les politiques en matière d’aménagement, d’occupation de l’espace urbain et d’assainissement de notre cadre de vie. Je m’incline une nouvelle fois devant la mémoire de nos compatriotes qui ont perdu la vie au cours des dernières calamités et j’affirme ici, devant vous, représentants du Peuple souverain, que le Gouvernement ne trouvera pas le repos tant que nous n’aurons pas apporté une solution définitive à ce fléau. A côté des inondations, la gestion des ordures se pose avec acuité dans nos villes, avec les dysfonctionnements récurrents du système de nettoiement. La prolifération des décharges sauvages dégrade le cadre de vie des populations et génère des risques sanitaires élevés. Notre pays doit faire face à une forte croissance urbaine et à des faiblesses persistantes en matière de planification spatiale. Une situation qui génère une occupation anarchique de l’espace ainsi que des difficultés d’accès à la propriété pour une grande majorité de nos compatriotes. L’accès à l’habitat est rendu difficile par les coûts élevés de production et de cession des logements, la raréfaction des réserves foncières qui ont été jetées entre les mains avides des spéculateurs, et les limites des programmes publics de promotion de l’habitat social. Monsieur le Président, Honorables Députés, je veux vous parler de notre système éducatif qui vit un malaise profond. Notre école est en proie à une instabilité chronique, au point que nos enfants, qui sont plus souvent dans les rues que dans les salles de classe, en arrivent à souhaiter parfois une année blanche, alors même que des efforts budgétaires importants sont pourtant consentis au profit du système scolaire. Car nous ne devons pas oublier que les dépenses publiques pour l’éducation, ont atteint plus de 2400 milliards de FCFA entre 2000 et 2010. Chaque année, l’école absorbe plus du cinquième du budget de l’Etat. En dépit de ces efforts, elle est sujette à une dégradation continue de la qualité des enseignements et des apprentissages, avec de faibles taux d’achèvement, de transition, et de réussite aux examens. A cela s’ajoute la faible intégration des modèles alternatifs d’éducation qui constituent une forte demande des populations. Très peu développée, l’offre de formation technique et professionnelle ne coïncide pas encore avec les besoins du marché de l’emploi. L’enseignement supérieur continue de produire beaucoup de diplômés non compétitifs sur le marché du travail. Page | 7 Aux faibles capacités d’accueil des établissements, concentrés pour l’essentiel à Dakar, s’ajoutent une surcharge des effectifs d’étudiants et une dégradation continue de la qualité des enseignements. Monsieur le Président, Honorables Députés, Après plus d’un demi-siècle d’indépendance, le Sénégal peine encore à assurer sa sécurité alimentaire, et à faire de l’agriculture le moteur de sa croissance. C’est pourquoi, je suis venu vous parler de l’agriculture, qui, comme les populations qui en vivent, reste encore vulnérable aux aléas climatiques, malgré un potentiel appréciable en terres cultivables et en ressources hydriques. En outre, les politiques agricoles récentes ont été négativement marquées dans leurs orientations, leurs dispositifs de pilotage et leurs applications sur le terrain. Le net recul des productions vivrières de 36%, consécutif à la sécheresse qui a sévi au Sahel en 2011, a engendré un déficit céréalier de 238.000 tonnes, pendant que les productions d’arachide et de coton enregistraient des baisses respectives de 59% et 21%. La situation du monde rural s’en est vivement ressentie, avec les rigueurs d’une période de soudure longue et éprouvante, aggravée par le déficit en pâturage qui menaçait de disparition plus de 25% du cheptel. Le renchérissement du coût de la vie continue d’affecter fortement le pouvoir d’achat des ménages. Importateur net de produits alimentaires, le Sénégal n’est pas à l’abri des turbulences des marchés internationaux et reste, plus que jamais, exposé aux fluctuations de prix sur lesquels l’Etat n’a pas suffisamment prise. Les perspectives ne sont d’ailleurs guère rassurantes, du fait d’une demande en hausse et d’un ralentissement de la croissance de la production mondiale qui pèseront encore fortement sur les marchés des produits alimentaires. Au moment où je m’adresse à vous, le monde vit une flambée des prix des céréales. Il y en a eu dans un passé récent. Il y en aura de plus en plus dans l’avenir. Nous devons nous battre pour contenir les effets du choc actuel, mais surtout nous devons organiser les conditions de notre sécurité alimentaire durable. Nous devons le faire d’autant plus que notre pays connaît, en 2011, un taux de pauvreté élevé de 46,7% au niveau national et de 69,3% en milieu rural. Cette persistance de la pauvreté résulte d’une part, d’une faiblesse de la croissance économique et d’autre part, d’un déséquilibre dans la distribution de la richesse nationale. Monsieur le Président, Honorables Députés, on peut difficilement échapper à la pauvreté lorsque l’on ne vit pas dans une société juste, alors je suis venu vous parler de la Justice. Page | 8 Notre Justice souffre encore de nombreux dysfonctionnements liés à la complexité de son organisation, à sa faible accessibilité, à la faiblesse de ses moyens humains, financiers et matériels. A ces maux s’ajoute la complexité des textes et des procédures, ces dernières étant jugées trop longues et trop lentes par le justiciable. Dois-je encore revenir sur le non dénouement de certains dossiers judiciaires, alors que toutes les procédures ont été épuisées, sur l’impunité qu’offrait jusqu’ici la proximité avec le pouvoir ? Ai-je besoin d’évoquer devant vous, les nombreuses fautes de gestion avérées qui ont pesé, jusqu’ici, sur la gestion des finances publiques, la conclusion de nombreux contrats publics ou transactions dans des conditions de non transparence ? --------- Monsieur le Président, Honorables Députés, les défis en face de nous sont multiples ! Certains relèvent de questions de survie, au regard de leur acuité et de la précarité dans laquelle elles installent les populations. Ils nécessitent donc des mesures urgentes. Je veux parler d’une part, du coût élevé de la vie, devenu de moins en moins soutenable pour les ménages, et d’autre part, des urgences du monde rural et des inondations. D’autres défis s’y ajoutent et nécessiteront des solutions structurelles : l’emploi des jeunes, la sécurité alimentaire, l’amélioration durable des revenus du monde rural, l’assainissement du cadre de vie, l’accès de tous les citoyens à des services sociaux de base de qualité, l’amélioration de l’environnement des affaires, la bonne gouvernance, l’assainissement des finances publiques, la consolidation des bases d’une croissance forte, durable et inclusive, le renforcement de la démocratie et de la sécurité. Monsieur le Président, Honorables Députés, Le Président Macky SALL, en qui les Sénégalais ont placé leur confiance le 25 mars 2012, entend, à travers son Programme Yoonu Yokkute, apporter des réponses concrètes aux attentes légitimes d’un Peuple en quête d’épanouissement et de bien être. Dans cette perspective, le Gouvernement s’engage à : - mettre fin aux injustices sociales ; - asseoir des bases économiques solides pour le développement ; - atteindre une productivité développante ; - devenir un modèle de gouvernance efficace ; - contribuer à garantir la paix, la stabilité, la sécurité et l’intégration régionale. Page | 9 Nos priorités seront centrées sur les jeunes et les femmes, acteurs du développement, forces motrices des changements et cibles principales des politiques sociales, mais également sur le monde rural, pour en faire un véritable centre d’impulsion de la croissance. A ce titre, les principes qui sous-tendent l’action du Gouvernement peuvent être résumés en trois mots : protection, transparence et efficience. Protection ! Parce que les Sénégalais dans leur majorité, meurtris par une crise économique et sociale qui leur devient de moins en moins supportable, commençaient à être gagnés par un sentiment d’abandon de la part de l’Etat. C’est la raison pour laquelle l’une des priorités du Gouvernement sera de restaurer un Etat protecteur des populations, un Etat proche des citoyens, qui assure une juste redistribution des fruits de la croissance, préserve les libertés et garantit l’équité ainsi que l’égalité de tous devant la loi. Transparence ! Parce que les Sénégalais dans leur quasi-totalité, spectateurs réguliers de multiples dérives dans la gestion de la chose publique, commençaient à s’habituer au règne de l’opacité et du non-droit. C’est la raison pour laquelle l’une des priorités du Gouvernement sera de rétablir un Etat transparent, qui défend l’éthique dans la gestion ainsi que le retour aux valeurs sociales de référence, à commencer par le respect de l’autorité ; de restaurer un Etat au service exclusif des intérêts de la Nation. Efficience ! Parce que l’Etat du Sénégal s’était mis hors du chemin de la bonne gouvernance, le seul pourtant qui permette à une administration compétente et intègre d’offrir aux citoyens des prestations de qualité et au meilleur coût. C’est la raison pour laquelle l’une des priorités du Gouvernement sera de réinventer un Etat efficient, sobre et régulateur, un Etat qui impulse et assure le plein épanouissement des potentialités de chaque citoyen et de toutes les localités ; un Etat qui assure la sauvegarde des ressources et une gouvernance de proximité. La protection des Sénégalais est notre credo. La transparence est notre option essentielle. L’efficience est notre méthode. Ces trois axes vont constamment nous guider dans l’application de la feuille de route tracée par le Chef de l’Etat. L’action du Gouvernement sera principalement marquée par les options stratégiques suivantes : ? la consolidation des bases d’une gouvernance démocratique, transparente, plus rigoureuse, plus efficace, basée sur la satisfaction des besoins prioritaires des populations et la lutte contre les injustices sociales ; ? le renforcement de la décentralisation et la territorialisation des politiques publiques, en vue de donner une plus forte impulsion au développement des terroirs ; Page | 10 ? une croissance soutenue, durable et inclusive, bâtie autour : o d’un meilleur environnement des affaires favorisant l’attractivité de notre économie aux investissements privés ; o et d’autre part, d’un développement plus équilibré du territoire, avec l’émergence de pôles de développement régionaux dynamiques, et la relance du secteur agricole. Ces pôles de développement seront spécialisés en fonction de leurs potentialités naturelles, et seront dotés d’un plateau d’équipements sociaux de base, d’infrastructures et de services de soutien à la production, de pôles universitaires et de recherche, et de centres de formation professionnelle spécialisés. Monsieur le Président, Honorables Députés, C’est donc, à travers la mise en oeuvre de ce programme de rupture que le Gouvernement apportera les changements attendus par les Sénégalaises et les Sénégalais. Oui. il s'agira bien d'oser, d'innover, de travailler. A la fois dans l'urgence et dans la prospective. Vous comprenez aisément, que devant les multiples urgences qui nous ont assaillis, les premières actions du Gouvernement, conformément aux instructions du Président Macky SALL, ont porté sur la baisse des prix des denrées de première nécessité, la distribution de vivres de soudure et d’aliments de bétail et la subvention des intrants agricoles. Le coût de ces mesures est évalué à 83 milliards de FCFA, auxquels il faut ajouter une enveloppe de 120 milliards de FCFA, au titre de la compensation tarifaire, induite par les options onéreuses du Plan Takkal. Le Gouvernement devait également faire face à des arriérés de paiement dus aux entreprises, estimés à 150 milliards de FCFA, à fin mars 2012, et à des moins-values de recettes budgétaires de l’ordre de 35 milliards de FCFA à cette même date. La prise en charge de ces mesures conduisait à un déficit public excédant 8% du PIB, niveau incompatible avec un objectif de stabilité macroéconomique. C’est pourquoi, dans les prochains jours, un projet de Loi de Finances Rectificative sera soumis à votre examen, portant sur la réduction, voire la suppression, de certaines dépenses jugées non prioritaires. Ces mesures permettront de limiter le déficit public à 6,4% et le Gouvernement s’engage à prendre toutes les dispositions pour un retour rapide à l’orthodoxie budgétaire. C’est un principe de base de bonne gestion des affaires publiques. Monsieur le Président, Honorables Députés, Il n’échappe à personne, que le redressement économique, la relance de la croissance et la correction des injustices sociales, exigeront des efforts collectifs, que nous devrons tous consentir, dans l’intérêt général. Page | 11 Car, il nous faut tout d’abord asseoir les bases d’une économie stable, et ainsi donner des fondations solides à la croissance. La stratégie adoptée vise à placer, dès à présent, le Sénégal sur la voie de l’émergence et à garantir un développement pérenne avec, à la clef, des retombées équitablement reparties. La croissance devrait remonter à 3,9% en 2012, grâce notamment à une reprise de la production agricole. Cette croissance sera soutenue principalement par le renforcement des capacités énergétiques, la poursuite des travaux de l’autoroute à péage et de l’aéroport Blaise Diagne, le démarrage effectif des travaux du Millenium Challenge Account, symbole de la coopération entre les Etats Unis d’Amérique et notre pays, et la reprise du tourisme. Le Gouvernement veillera à ce que l’inflation soit contenue en deçà de la norme communautaire fixée à 3%, et que le déficit budgétaire soit ramené sous la barre de 5% en 2013, puis à moins de 4% du PIB en 2015 afin d’assurer la viabilité des finances publiques. Dans cette perspective, la réduction du train de vie de l’Etat sera poursuivie avec une rationalisation de notre carte diplomatique et des dépenses dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’agriculture. C’est une démarche similaire qui conduit à proposer la suppression du Sénat. Une politique d’emprunt plus prudente sera menée, afin de préserver la viabilité de la dette publique. La Stratégie de Gestion de la Dette à Moyen Terme, qui sera finalisée avant fin septembre 2012, permettra un reprofilage de notre dette. Notre pays privilégiera désormais les prêts concessionnels pour les emprunts extérieurs, et les instruments de long terme pour les émissions de titres publics. Car si aucun Etat ne peut vivre sans dettes, il existe un art de s’endetter de façon intelligente, et le Gouvernement est bien résolu à en exploiter toutes les ficelles. Le nouveau Code Général des Impôts, que nous allons proposer à votre examen dans les prochaines semaines, ainsi que la poursuite de la modernisation des administrations fiscale et douanière, permettront d’accroitre de façon sensible les recettes budgétaires, afin de dégager une plus grande marge de manoeuvre pour financer les dépenses prioritaires. La baisse de la fiscalité sur les salaires à partir du 1er janvier 2013, ainsi que le relèvement de 7% à 10% du taux des pensions de retraite versées par l’IPRES déjà effectif cette année, se traduiront par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Pour conforter davantage ce pouvoir d’achat, une large place sera accordée à la réorganisation des circuits de distribution, à la maîtrise de la structure des prix et des marges, ainsi qu’aux conditions de surveillance et d’approvisionnement du marché des denrées alimentaires. Cette politique de réduction du coût de la vie devra bénéficier, à moyen terme, des effets de nos fortes options en matière d’intensification agricole, de diversification, de transformation et de valorisation des produits locaux, pour la satisfaction de la Page | 12 demande locale, dans de meilleures conditions de coût et de qualité. Notre production locale devant davantage profiter de la consommation nationale. Monsieur le Président, Honorables Députés, Pour réaliser son programme économique et social, le Gouvernement continuera de faire appel aux partenaires traditionnels de notre pays, dont plusieurs ont déjà su être présents à nos côtés aux heures de l’urgence. Il a en outre décidé de concevoir un certain nombre de fonds autonomes, qui devront être alimentés à partir de ressources internes et d’appuis de nos partenaires extérieurs. Il s’agit d’abord du Fonds de Garantie et d’Investissements Prioritaires (FONGIP), qui apportera des appuis ciblés destinés aux petites initiatives, aux micro-entreprises, et enfin aux PME/PMI, qui doivent constituer le socle de notre croissance. Les PME/PMI bénéficieront de programmes de mise à niveau, ainsi que d’appuis en matière de réorganisation de leur système de production et de management. La création d’un Fonds Souverain d’Investissement Stratégique (FONSIS) contribuera à apporter des ressources aux entreprises privées et parapubliques nationales à fort potentiel de développement, notamment dans les secteurs des BTP, des médias, des télécommunications, de l’agroalimentaire, de l’énergie et des hydrocarbures etc. Il permettra aussi de renforcer la gouvernance de ces entreprises. Ces fonds constitueront des instruments d’appoint déterminants pour stimuler l’investissement privé, tout en accroissant les performances du secteur public et parapublic. L’économie trouvera également de nouveaux instruments de financement avec l’amélioration du cadre fiscal de l’activité de crédit-bail, du capital-risque et le développement de la finance islamique. Nous ferons aussi surement appel, suivant une démarche inclusive et participative, à la solidarité des secteurs à forte croissance par le biais de prélèvements spécifiques. Par ailleurs, des réflexions sur la réforme de l’épargne institutionnelle seront entamées, notamment la poursuite de la restructuration du secteur des assurances, des systèmes de retraite, la valorisation des ressources de la Caisse des Dépôts et des Consignations, et l’approfondissement du marché des capitaux. En outre, pour la réalisation des grands travaux, l’Etat fait l’option de privilégier le partenariat public/privé, avec le recours aux mécanismes de financement innovants. La contractualisation avec des opérateurs privés dans les secteurs hautement capitalistiques, permet en effet à l’Etat de libérer d’importantes ressources, pour les orienter vers d’autres priorités. Le Président de la République a réaffirmé la volonté de l’Etat d’assurer la promotion d’un secteur privé national fort. Ce patriotisme économique doit toutefois se traduire dans des conditions qui garantissent les principes de transparence, d’équité et d’efficacité. Page | 13 Vous l’aurez donc constaté, les réformes engagées devraient donner une nouvelle impulsion au financement des actions d’investissement prioritaires et stimuler l’activité économique. Monsieur le Président, Honorables Députés, Pour stimuler l’investissement, il est indispensable d’améliorer l’environnement des affaires. A cet effet, le Gouvernement s’est engagé à parachever les réformes structurelles identifiées dans le cadre du Conseil Présidentiel de l’Investissement, et qui visent à placer le Sénégal dans le groupe des pays africains disposant d’un environnement des affaires de classe internationale. Une vaste réflexion sera engagée sur le foncier en vue de satisfaire l’importante demande du secteur privé d’accès à des terres pour réaliser des projets phares, notamment dans le domaine du tourisme et de l’agriculture. Cette réflexion devrait aboutir à une réforme attractive pour l’investisseur, mais qui préserve les intérêts des populations et de la Nation. Elle sera une opportunité pour mieux assurer la sécurisation des exploitations familiales agricoles et leur modernisation, en permettant l’accès des producteurs au crédit. Notre ambition est de parvenir également à une meilleure maîtrise des coûts des facteurs et à une disponibilité de ressources humaines bien formées, indispensables pour asseoir la compétitivité des entreprises. La restructuration du secteur névralgique de l’énergie apparaît donc comme une « sur-priorité », pour garantir une fourniture stable d’électricité aux entreprises et aux ménages, à des coûts maîtrisés, supportables, et ne grevant pas la compétitivité de l’économie. La politique énergétique du Gouvernement visera à apporter des réponses adéquates aux questions urgentes liées à la demande, mais également à garantir des solutions durables, dans un contexte de gestion transparente et de bonne gouvernance du secteur. Notre objectif à court terme, est d’assurer la qualité de la fourniture d’électricité tout en limitant les subventions qui pèsent lourd sur les finances publiques et entravent le financement d’autres actions prioritaires. A cet effet, les programmes en cours de réhabilitation des centrales seront accélérés, en vue de leur livraison en 2013, de même que l’installation de capacités intermédiaires pour une puissance de 200 mégawatts, afin de renforcer les 536 mégawatts de la SENELEC. En outre, seront mis en oeuvre un plan de restructuration opérationnelle et financière, ainsi qu’une réforme institutionnelle de la SENELEC, dont le déficit, à la charge de l’ensemble de la collectivité, constitue un lourd boulet, handicapant l’économie sénégalaise et sa compétitivité. Page | 14 Diverses autres actions sont déjà en cours pour l’amélioration de la distribution et la maitrise de la demande, avec notamment la diffusion des lampes à basse consommation, de même que la promotion de l’utilisation des kits solaires. Dans les moyen et long termes, notre politique énergétique s’attachera à consolider durablement les disponibilités énergétiques, à réduire de manière structurelle les coûts de l’électricité, ainsi qu’à renforcer notre indépendance énergétique. L’accent sera donc mis sur la diversification des sources et une politique de mix énergétique associant, d’une part, les énergies traditionnelles, telles que le charbon, les hydrocarbures gazeux et liquide, l’énergie hydraulique et d’autre part, les énergies renouvelables, notamment le solaire, l’éolienne et la biomasse. A cet égard, tous les efforts de l’Etat seront centrés sur l’exécution correcte des programmes de consolidation des capacités de production, avec la réalisation de centrales utilisant des sources d’énergie moins couteuses, le recours au solaire pour l’éclairage public et la promotion de son utilisation dans les bâtiments appartenant à l’Administration. D’ici à 2015, le renforcement de la coopération énergétique sous-régionale permettra aussi à notre pays de bénéficier de la mise en service des centrales hydroélectriques réalisées dans le cadre de l’OMVS (Felou puis Gouina). Le Gouvernement va également recourir à l’interconnexion au réseau nord-africain et ouest-africain pour bénéficier de possibles excédents, en particulier ceux de la Mauritanie. Cet accroissement de l’offre de production sera combiné à celle des infrastructures de transport, avec la réalisation d’un réseau sur les axes Nord et Centre du pays, pour améliorer les performances et garantir l’intégration énergétique sous-régionale. S’agissant des hydrocarbures, les actions du Gouvernement seront centrées sur une meilleure régulation du secteur, pour restaurer sa compétitivité et assurer une plus forte implication du privé dans les investissements, dans des conditions transparentes. Des efforts seront entrepris pour sécuriser notre approvisionnement pour les hydrocarbures, ainsi qu’une meilleure maîtrise de la structure des prix pour réduire toutes les niches de surcoût, et ceci au profit des ménages. Enfin, le Gouvernement favorisera une plus grande transparence dans les opérations de prospection et de recherche pétrolières, ainsi qu’une plus forte implication du secteur privé national. L’option du Gouvernement de régler de manière durable la crise énergétique, mais aussi la mise en oeuvre de notre programme social, nous conduisent à rationaliser la subvention sur l’électricité, devenue de moins en moins soutenable pour les finances publiques. A cet effet, des ajustements tarifaires sont à l’étude sur certaines catégories de consommateurs, afin de protéger les ménages à faible revenu et préserver la compétitivité de l’économie. Page | 15 Stimuler la compétitivité est la voie pour asseoir les conditions d’une productivité élevée et durable, mais à la condition de disposer d’un secteur privé renforcé. Au-delà du rôle de locomotive que continueront de jouer les grandes entreprises, le développement du secteur privé reposera avant tout sur l’émergence d’un socle de petites et moyennes entreprises de production de biens et services, ainsi que sur une mutation progressive du secteur informel. Il nous faut bien noter que si l’économie informelle ne saurait être ni méthode, ni objectif, nous nous devons par contre de libérer l’entrepreneur naissant d’un formalisme excessif, inutile et inhibant. La récente réforme du droit de l’OHADA a consacré le statut de l’ « entreprenant ». Le Gouvernement prendra les mesures incitatives appropriées pour permettre, notamment aux jeunes et aux femmes d’y accéder. En outre, des incubateurs, ou des Maisons de l’Entreprise, seront développés à travers les régions pour accompagner ces mutations. Ces structures d’appui mettront à disposition, des locaux, des équipements et des services, pour soutenir les petites entreprises opérant dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’artisanat, de l’industrie culturelle et des services. Les mécanismes d’appui au secteur privé seront rationalisés pour plus d’efficacité dans leurs interventions. L’Etat accompagnera également les industries agroalimentaires et manufacturières, en améliorant les dispositifs de promotion et d’application des innovations technologiques. Monsieur le Président, Honorables Députés, Stimuler la croissance, c’est aussi asseoir une base d’infrastructures et de services de soutien à la production, conforme aux meilleurs standards internationaux. Dans l’option du Gouvernement, les infrastructures routières, mais également les pistes rurales, doivent constituer une architecture cohérente, orientée vers la dynamisation des pôles économiques de développement. Aucune zone de production ne doit souffrir d’enclavement. Le désenclavement de la Casamance par mer, par routes et par la voie aérienne est à cet égard érigé en extrême priorité. Je dois aussi souligner qu’un programme de réalisation de 29 ponts métalliques et du nouveau pont Emile Badiane est en cours d’instruction. Notre programme de modernisation des moyens de transport routiers, maritimes, ferroviaires et aériens donnera un nouveau souffle aux activités économiques, notamment pour la relance du tourisme, des activités d’exportation et la facilitation des transports sur les corridors. La réalisation des corridors régionaux et sous-régionaux donnera une plus forte impulsion à nos échanges avec la sous-région, et le reste de l’Afrique. Le chemin de fer devra jouer un rôle plus déterminant dans la circulation des personnes et des biens sur l’axe Dakar-Bamako, et la desserte des zones périurbaines et des villes de l’intérieur. Page | 16 Grâce à des investissements structurants, le Port de Dakar devra mieux se positionner comme un centre sous-régional d’éclatement et de transbordement, à même de satisfaire les exigences de la compétition maritime internationale. Ce qui permettra à notre pays de tirer davantage profit de sa position stratégique qui lui confère des atouts indéniables en matière de transports maritimes. De même, la réhabilitation des ports secondaires de l’intérieur va relancer les activités économiques des régions concernées. Elle permettra des gains de productivité ainsi qu’une moindre sollicitation de notre réseau routier dont le Gouvernement veillera particulièrement à l’entretien et à la sauvegarde. Elle contribuera aussi au renforcement de notre politique de sécurité routière. Sécurité routière à laquelle nous tenons, parce que pour nous, chaque victime d’accident de la circulation est une victime de trop. Le désenclavement du territoire et la promotion de la destination Sénégal, passeront par la redynamisation du transport aérien en accordant plus de place à la concurrence, la réhabilitation des aéroports régionaux et la garantie de meilleures conditions de sûreté et de sécurité. Monsieur le Président, Honorables Députés, Notre option pour une croissance soutenue et durable sera basée sur la promotion des secteurs à fort potentiel de création de valeur ajoutée et d’emplois, celle des secteurs ayant des marges de croissance et d’innovation et un fort contenu d’exportation. Il s’agit notamment de l’agriculture, du tourisme, des industries extractives et chimiques, des BTP, des industries culturelles, de l’artisanat, ainsi que des TIC et services. L’agriculture sera bien entendu le principal levier de relance de l’économie, eu égard à son potentiel de croissance, et à ses effets d’entrainement très importants sur les autres secteurs de l’économie nationale. Tel est le choix fait par Monsieur le Président de la République. Sans attendre, des mesures seront prises pour soustraire notre pays de la forte dépendance à l’égard des importations de produits alimentaires stratégiques, et l’acheminer, à terme, au-delà de la sécurité alimentaire, vers l’autosuffisance. A cet effet, le premier défi sera de rendre l’agriculture moins vulnérable aux aléas climatiques, d’élever durablement les niveaux de productivité et de production pour toutes les variétés cultivées. Ce défi sera relevé d’abord à travers la maîtrise de l’eau et l’accroissement des aménagements hydroagricoles, notamment dans la vallée et le delta du fleuve Sénégal, ainsi que dans la vallée de l’Anambé. Les superficies irriguées exploitées devraient atteindre à terme 250.000 ha. L’ambition du Gouvernement est de parvenir à l’autosuffisance avec une production de 1.600.000 tonnes de riz paddy en 2018. Page | 17 Le riz pluvial, qui peut aujourd’hui être développé sur l’ensemble du territoire, grâce à la disponibilité de variétés adaptées, devra contribuer à cet objectif, par son intégration dans les stratégies de diversification. Dans la mise en oeuvre desdites stratégies de diversification, et afin d’accélérer la marche vers la sécurité alimentaire, l’Etat engagera le développement, à une large échelle, des céréales locales et recherchera l’atteinte de l’autosuffisance, à moyen terme, pour certaines productions maraichères, comme l’oignon, la tomate et la pomme de terre. En rapport avec cet objectif, la modernisation de l’agriculture sera assurée, à partir de 2013, à travers un programme de renforcement des équipements de production et l’intégration des innovations technologiques dans les pratiques culturales. L’ambition du Gouvernement est de promouvoir le développement d’un réseau de grandes fermes agricoles modernes et d’unités agroindustrielles, capables d’assurer une plus grande diversification de leurs productions. Ces fermes devront, avec l’appui de l’Etat, encadrer de petits producteurs pour assurer leur viabilité. Des centres agrobusiness accompagneront cette mutation, en offrant des services en matière de mécanisation, de maintenance, de stockage, de commercialisation, mais aussi de transformation et de valorisation de la production. La question cruciale de la disponibilité de semences de qualité et en quantité, pour les principales variétés culturales, trouvera une solution durable, à travers un programme pluriannuel de reconstitution du capital semencier. Ce programme prendra en compte le processus de multiplication à travers des fermes semencières, avec l’implication des opérateurs privés et des producteurs. Nos structures de recherche nationales, avec le soutien de pays amis, s’investiront davantage dans la vulgarisation de variétés et d’itinéraires techniques mieux adaptés. Des synergies seront également développées entre les différents pôles nationaux et sous-régionaux de recherche. Cette politique sera accompagnée de nouvelles stratégies pour la protection des cultures, la restauration de la qualité des sols et le conseil agricole. Le secteur privé est appelé à jouer un rôle déterminant dans la modernisation de l’agriculture, à travers des investissements structurants, contribuant à une hausse significative des niveaux de production, à une meilleure structuration des filières de transformation, ainsi qu’à la commercialisation des produits sur les marchés locaux et extérieurs. Au-delà du riz, la politique de promotion des filières mettra l’accent sur les productions horticoles et fruitières destinées à l’exportation. Ces dernières devront poursuivre leur dynamique de conquête de nouveaux marchés, avec l’amélioration des conditions de production et de mise aux normes des produits. Le « label Sénégal » doit participer à la construction de notre fierté nationale. L’Etat accompagnera un développement des filières reposant sur un partenariat plus étroit et mieux structuré, avec des modèles de contractualisation tripartite entre les producteurs, les opérateurs économiques ou agroindustriels et les institutions de crédit. Page | 18 Ce partenariat permettra de mieux prendre en compte les besoins d’encadrement technique des producteurs, le renforcement de leurs équipements, la mise à leur profit de crédits de campagne, la négociation des prix et de contrats d’achat, ainsi que les conditions de commercialisation des produits. Je voudrais particulièrement insister sur la filière arachidière, pour dire que l’Etat veillera, en relation avec les acteurs, à sa réorganisation. En concertation avec les producteurs et le secteur privé, l’Etat accompagnera la mise en place de bourses de produits agricoles et avicoles, dans les pôles de développement, afin d’offrir des débouchés aux produits. Enfin, pour asseoir une politique agricole durable, notre pays prendra en compte les effets des changements climatiques, en intégrant davantage les techniques modernes de conservation des eaux pluviales, la revitalisation des vallées fossiles dans certaines localités, et la lutte contre le lessivage des sols. De plus fortes synergies seront construites entre l’agriculture et l’élevage, pour mieux soutenir la croissance et la transformation qualitative des conditions de vie du monde rural. Il nous faut, à cet égard, développer un système agropastoral plus intégré. A cet effet, la production animale sera modernisée par une plus forte intégration des progrès de la biotechnologie animale afin d’aller dans le sens de la satisfaction de nos besoins en protéines et en produits laitiers. L’Etat engagera dès 2013 un important programme d’amélioration de la santé animale et la mise en place d’un programme pluriannuel et multisectoriel de renforcement des infrastructures et des équipements, afin de rendre l’élevage plus compétitif. Ce programme assurera le désenclavement et l’émergence de zones d’élevage pilotes, ainsi que le développement de toute la chaine de valeur constituant le secteur. L’Etat réalisera ou favorisera la réalisation de fermes laitières, de mini-laiteries, celle d’abattoirs modernes, de chaînes de transformation et de froid, de pôles pour la commercialisation et le développement des races. Ces actions seront accompagnées d’une recherche de la baisse des prix par la rationalisation de la chaîne de valeur. Dans le processus de modernisation du secteur, le Gouvernement appuiera la production de fourrage à grande échelle pour limiter la transhumance et rendre le cheptel moins vulnérable à la sécheresse. Ce programme, déjà engagé, équivaut à une révolution culturelle devenue indispensable. De même, le développement de la filière ovine, est désormais une option incontournable, afin de réduire notre forte dépendance vis-à-vis des pays limitrophes, pour l’approvisionnement en moutons à l’occasion des grandes fêtes religieuses. L’aviculture qui connaît un regain d’activité sera dotée d’un plan stratégique, avec pour objectif de contribuer à la sécurité alimentaire, à l’accessibilité des produits alimentaires, et à la création d’emplois. Sa productivité devra être recherchée et construite dans des délais courts afin de rendre la filière compétitive par rapport au marché international. Page | 19 A l’instar des activités agropastorales, la pêche et l’aquaculture devraient contribuer à la sécurité alimentaire et procurer de meilleurs revenus aux acteurs du secteur, grâce à une gestion plus rationnelle et durable des ressources halieutiques. il sera ainsi mis en place un système de gouvernance participative des ressources reposant sur la mise en oeuvre de plans d’aménagement des pêcheries, notamment les ressources démersales côtières et profondes. L’Etat s’engagera également, avec les acteurs, dans la protection des zones de reproduction, la reconstitution des habitats marins et le développement des aires marines protégées. Notre économie devrait profiter de l’amélioration de la compétitivité et de la qualité des produits halieutiques sur les marchés extérieurs, à travers la mise aux normes de l’amont de la filière industrielle. A cet effet, des mesures seront prises pour accompagner l’assainissement de cette filière, et la résorption des surcapacités de traitement. La pêche continentale et la pisciculture devront également contribuer à notre objectif de sécurité alimentaire, grâce à un meilleur soutien de l’activité par l’installation d’unités aquacoles. La préservation des bases productives et des ressources reste aussi un enjeu pour les performances des activités agropastorales. Cela justifie l’engagement du Gouvernement pour le secteur de l’environnement. Il nous faut rendre les écosystèmes ruraux moins vulnérables aux effets des changements climatiques, de l’accroissement démographique, des modes de vie et des systèmes d’exploitation, qui exercent une pression accrue sur les ressources agro forestières, zootechniques et halieutiques. A cet égard, l’Etat s’engagera résolument dans la lutte contre les feux de brousse, recherchera l’inversion de la forte tendance à la déforestation et à la dégradation des terres, assurera la gestion durable des aires protégées et des zones humides pour la conservation de la biodiversité. Monsieur le Président, Honorables Députés, La relance des activités agropastorales et de la pêche aura comme conséquence d’assurer un rééquilibrage de notre balance commerciale, de concrétiser l’ambition du Gouvernement de transformer le monde rural et d’en faire un espace où les populations ne sont plus condamnées à la précarité. La nouvelle impulsion donnée à ces activités fera de nos campagnes des zones plus attractives, ayant leur propre dynamique, offrant des opportunités d’insertion économique et sociale. Le Gouvernement va renforcer cette dynamique de développement en dotant les communautés rurales d’un programme d’infrastructures sociales de base. Ce programme assurera leur désenclavement par la réalisation de pistes rurales, l’accès des populations à l’eau, à l’électricité, à des infrastructures sanitaires, éducatives et sociales permettant leur plein épanouissement. Page | 20 Je veux souligner que notre plan d’actions pour l’électrification rurale a pour ambition de rattraper l’important retard enregistré dans la mise en oeuvre des six (6) conventions de concession en cours, et de conclure quatre nouvelles conventions afin d’atteindre l’objectif d’un taux d’électrification rurale de 50 % à l’horizon 2015 et de 60% en 2017. Ce programme devrait concerner un peu plus de 1 100 000 habitants. Dans l’objectif de renforcer l’offre d’infrastructures dans les communautés rurales, les résultats du projet « Villages du Millénaire » en cours d’expérimentation dans la région de Louga seront capitalisés. Mettre en valeur nos terroirs, leur insuffler une nouvelle dynamique de développement, est le meilleur moyen de gagner le pari du développement à la base, et d’inverser le sens de l’exode rural. Ce pari est certes ambitieux, mais le gagner ne dépend que de nous ! Monsieur le Président, Honorables Députés, Tous nos efforts pour relancer les activités de production agricole, de l’élevage et de la pêche laisseraient un goût d’inachevé s’ils ne favorisaient pas le développement d’industries de transformation compétitives, capables de renforcer leurs positions sur les marchés intérieur et extérieur. Aussi, notre stratégie d’industrialisation accordera une large place à l’émergence de pôles industriels régionaux, et à des unités de production orientées vers la valorisation de nos productions locales et la création d’emplois. Dans ses efforts pour améliorer l’offre de service aux investisseurs nationaux et étrangers, l’Etat engagera la création d’un pôle de croissance avec l’implantation d’unités industrielles autour de l’Aéroport de Diass. Ce pôle accélérera la structuration d’un nouveau centre urbain qui contribuera à la décongestion de la capitale et au développement de la future mégalopole reliant le Cap-Vert à Sindia. C’est dans cette même perspective que l’Etat entend optimiser l’exploitation des ressources minières, en vue de favoriser le développement de pôles de croissance, autour des sites de production. Le secteur minier devra contribuer à l’essor de nos exportations et à la relance des autres secteurs économiques, notamment l’agriculture, le transport ferroviaire et les activités portuaires, de par ses effets d’entraînement. L’option de l’Etat est d’impliquer plus fortement le secteur privé national dans l’exploitation des mines et carrières, ainsi que d’améliorer la transparence dans la gestion des contrats. Le Gouvernement procédera donc à une revue générale du code minier et à l’audit du secteur. Des pôles de croissance seront également construits autour du développement de l’industrie touristique qui doit retrouver plus de vitalité, en développant une offre plus diversifiée, de qualité, visible et compétitive sur les marchés émetteurs. Page | 21 Les potentialités naturelles des différentes zones seront valorisées. Des efforts particuliers seront orientés vers la promotion d’un tourisme de contenu, pour valoriser tout le potentiel culturel et les atouts naturels du Sénégal. Soucieux de la compétitivité de la Destination Sénégal, l’Etat travaillera également avec les acteurs sur toutes les mesures permettant une baisse des tarifs des transports aériens. Pour mieux accompagner les initiatives privées et le développement du secteur, le Gouvernement compte soutenir la mise en oeuvre des plans d’aménagement et de développement touristique durable de la Grande Côte Nord, de la zone du Sine-Saloum et des sites de la Petite Côte, dont les études ont déjà été réalisées. Le processus d’immatriculation d’autres sites d’intérêt touristique est en cours, pour mettre à la disposition des investisseurs, des assiettes foncières aménagées, notamment sur la Petite Côte, la Côte Nord, le Centre et les Côtes Casamançaises. Un mécanisme de financement sera mis en place pour accompagner de nouveaux investissements, la formation des personnels et la restructuration des entreprises en difficulté. Pour assurer son plein essor, notre industrie touristique a besoin de prendre du contenu, et donc de développer de plus fortes synergies avec la culture et l’artisanat. Le Gouvernement entend faire de la culture, à la fois, un vecteur pour le rayonnement de nos valeurs ainsi qu’un levier pour la croissance et la promotion économique et sociale. Il sera donc nécessaire de consentir davantage d’investissements structurants, et d’accompagner les initiatives du secteur privé, pour tirer tout le potentiel de création de richesse et d’emplois dont les industries culturelles et l’artisanat sont aujourd’hui porteurs. De même, les pôles culturels régionaux seront redynamisés, avec l’appui des collectivités locales, afin de contribuer à une meilleure valorisation de la diversité culturelle de nos terroirs. En concertation avec les acteurs, le cadre d’orientation stratégique du secteur de la culture sera validé, en vue de l’accélération des réformes et l’application des textes législatifs et réglementaires en matière de droits de propriété ainsi que la mise en place de mécanismes pour faciliter l’accès aux crédits des porteurs de projets culturels. La question récurrente de la protection sociale des acteurs devra trouver une réponse définitive dans le cadre de ces concertations. Promouvoir un secteur culturel plus dynamique, c’est assumer notre devoir de mémoire, c’est assurer la sauvegarde et la valorisation de notre riche patrimoine culturel et spirituel. Promouvoir un secteur culturel plus dynamique, c’est protéger les sites et monuments historiques. Page | 22 Promouvoir un secteur culturel plus dynamique, c’est aussi et surtout encourager et soutenir les créateurs, protéger les oeuvres culturelles contre les effets nocifs de la piraterie. A cet égard, des actions énergiques seront entreprises pour assainir le secteur. L’Etat va soutenir la modernisation de l’artisanat pour rendre ses produits plus compétitifs. A cette fin, le secteur devra progressivement se repositionner sur des niches de production à haute valeur ajoutée, avec le développement d’une stratégie de « label », pour mieux pénétrer les marchés extérieurs. C’est dans ces conditions qu’un secteur comme celui du textile et de la confection, où l’on note une forte présence des femmes, pourra contribuer à l’accroissement de nos exportations. Des actions plus soutenues seront initiées pour renforcer la formation et les capacités de production des artisans, et améliorer le système d’approvisionnement en intrants et en équipements. Des programmes de renforcement des capacités des tailleurs, mécaniciens, bijoutiers, ébénistes et autres artisans du fer, devront aider à professionnaliser ce génie souvent reconnu à notre Peuple dans ces métiers, et qui s’exporte en Afrique et dans le monde entier. De concert avec les collectivités locales, l’aménagement de zones d’installation spéciales permettra de mettre fin à l’occupation anarchique d’espaces non dédiés à ces activités. Pour une meilleure valorisation de nos produits, les activités de prospection de marchés nationaux et internationaux, et de promotion commerciale seront mieux structurées et organisées. C’est pourquoi la qualité de l’interconnexion de notre pays au monde et la maîtrise des TIC constituent des conditions essentielles pour assurer notre développement économique. Le Gouvernement, est donc résolument engagé à accompagner l’émergence d’une économie numérique, en orientant les organisations et les citoyens vers l’usage des technologies de l’information. Notre politique visera à garantir la démocratisation de l’accès aux technologies, à améliorer qualitativement l’infrastructure de télécommunication et de connectivité à l’Internet, notamment dans les zones rurales, et à encourager l’informatisation des établissements d’enseignement, de formation et de recherche. Elle s’attachera également à promouvoir un environnement de concurrence, sain et attractif pour les investisseurs, propice à l’éclosion d’une industrie des télé-services. En concertation avec les acteurs, un Plan Stratégique TIC-Télécoms-Téléservices sera élaboré. Il prendra notamment en compte : - les enjeux importants liés à la réalisation du passage du secteur de l’audiovisuel au numérique, avec l’utilisation du dividende numérique, pour le développement de nouveaux services de communication ; Page | 23 - la mise en oeuvre effective de la stratégie de service universel des télécommunications ; - l’émergence de petites entreprises spécialisées dans la fabrication de produits et services informatiques. Le développement des TIC sera le meilleur soutien pour la promotion de la recherche, qui mettra l’accent sur la valorisation des innovations technologiques, en vue de contribuer à une plus grande productivité de tous les secteurs économiques. A cet effet, l’Etat mettra en place des mécanismes de financement plus durables, pour hisser la recherche et l’innovation aux standards internationaux. L’objectif du Gouvernement est de favoriser l’émergence de centres spécialisés, et de consolider le lien entre la recherche et les secteurs de la production. Monsieur le Président, Honorables Députés, La relance des activités de production ne peut avoir d’effets durables sur l’économie, sans un cadre de bonne gouvernance qui doit contribuer à faire de notre pays un modèle de démocratie efficace. C’est ce que j’avais souhaité rappeler à travers notre objectif d’instaurer un Etat protecteur, transparent et efficient. Pour y parvenir, l’Etat a besoin de s’appuyer sur une Administration moderne, plus performante et attractive, capable d’offrir aux citoyens des services de proximité et de meilleure qualité, avec des agents publics plus motivés et productifs. Cette option se traduira par la poursuite de la rationalisation de ses services, l’optimisation de ses dépenses de fonctionnement et le contrôle de ses effectifs. L’audit physique des personnels de la Fonction publique qui sera lancé prochainement permettra d’optimiser la gestion des ressources humaines et la maîtrise des dépenses salariales. Il sera suivi d’un audit stratégique et organisationnel qui permettra de mettre un système de rémunération de la Fonction publique cohérent et équitable. L’Administration devra internaliser à tous les niveaux une culture de gestion axée sur les résultats, et d’évaluation a posteriori des politiques publiques. Cela permettra de renforcer la sincérité et la discipline budgétaires, également l’efficacité de la dépense publique, exécutée à travers des budgets programmes. Pour un Etat transparent, renforcer les organes de contrôle, de transparence et de lutte contre la corruption, est une exigence. L’exercice de fonctions au sein de l’Etat est un privilège auquel s’attachent des responsabilités et des obligations. Responsabilité de prendre des décisions justes dans l’intérêt de la communauté. Responsabilité d’assurer une gestion vertueuse. Mais aussi o
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    Sago

    En Septembre, 2012 (17:23 PM)
    NOUS NOUS AGENTS DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE DU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR NOUS SOMMES LES PLUS FATIGUES AU POINT DE VU SALAIRE ET FONT LE PLUS GROS TRAVAIL, D'AILLEURS POUR PRESQUE 30 ANS DE SERVICE AVEC UN SALAIRE DE 130 000-F LE PLUS PETIT des salaires au senegal et pourtant agents du Grand Ministère et on nous interdit de demander un sou de table comme le font les autorités tous je dis tous
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    Auteur

    Ndaiyde

    En Septembre, 2012 (17:33 PM)
    C'est un roman ou un discours ???
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    Auteur

    Wright

    En Septembre, 2012 (17:40 PM)
    Etre rester debout durant plus de 4heures!!!!! Rien que ça, démontre que le PM est un bosseur!!
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    Auteur

    Apr

    En Septembre, 2012 (18:08 PM)
    Satisfait à moitié je le suis pour avoir entendu du PM dire dans son discours le programme Yonnu Yokkité du Président Macky SALL.Voilà à quoi on s'attenddait en tant que militant de l'APR. On nous tympanisé avec les conclusions des assises et le PM a fait comme si elles n'exisatient pas.Auccune allusion faites à cela.Bravo!

    On veillera mainetant au détail, si les aspirations des assisards seront prises en compte dans la réalisation des gardns axes dégagés aujourd'hui par le PM.Macky Sall a été élu pour un programme et c'est celui là qui sera mis en oeuvre et rien d'autres car en 2017, c'est sur ce programme qu'il sera sanctionné.
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    Auteur

    Sa Matt Goloniaye

    En Septembre, 2012 (18:25 PM)
    Je vais noter le PM avec cette declaration de politique Generale.



    Presentation de la problematique....................................................................13/20

    Identifications des resources humaines, techniques & financieres........................3/20

    Identification des acteurs et moyens de solutions...............................................6/20

    Specifite sur les durees des solutions................................................................4/20

    Longueur du texte et du style.........................................................................2/20



    Par consequent je donne au PM une note globale de ....................................6/20



    Comments:



    Je felicite l'effort du PM, par contre je ne comprends comment il va s'y prendre lorsque son govt emprunte pour payer les interets des dettes?!



    Je ne comprends non plus comment il va atteindre l'objectif d'etre "efficient", lequel n'est pas demontre dans ce long texte; je cite le PM:...." L’efficience est notre méthode"?!



    Pourquoi l'education francophe ne sait ni etre bref, precis, resumer et etre specifique?!



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    Sencasamance

    En Septembre, 2012 (18:38 PM)
    Je constate que le PM n'a aucun plan pour la paix et Casamance et que la sécurité y fait défaut, pas un mot sur nos Diambars en captivité, aucun mot sur le concret des axes routiers, aucun délai n'est donné pour la réalisation des projets et le PM ne nous dit pas où il va trouver ces sommes faramineuses qu'il a besoin pour sa politique. Bref du bidon.
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    @ Xeme

    En Septembre, 2012 (18:50 PM)
    Cher frere et compatriote.., a chaque fois que je lis vos commentaires , il me semble lire ou, contempler, mes propres pensees . Certains intervenants , helas , visitent ce forum d'echanges pour simplement debiter des idees

    non muries , vides de tout sens ou de logique . D'autres , comme vous , PEUHLS , LYNS , Avis , Farida , et bien d'autres , dont le pseudo m'echappe , y viennent animes d'un fort desir , d 'eclairer , de renseigner honnetement ,

    de proposer des solutions et surtout, de reveiller les vraies idees qui peuvent nous guider ,nous eclairer ,et cela tres positivement .Ce qui est extraordinaire dans les receuils de hadiths qudsis , et le SAINT CORAN , c'est qu'il y

    a bien etales , une source de lumiere , un rappel , une guidee, un puits de sagesse et, de mutiples et infaillibles exemples ,qui invitent l'homme a une reussite de sa vie terrestre et ultimement a celle qui , sans aucun doute , il sera , inexorablement confronte , apres sa mort. Etre conscient de toutes ces realities , et s'atteler, coute que coute ,a ne pas manquer le train de son destin , doit tout le temps nous habiter. La Verite, est une pilule , et une medication qui guerit et reveille, le sincere , l'authentique , mais pas le nafekh ! Le Senegal ,malheureusement,

    manque ces jours ci , de toute conscience lumineuse , logique et honnete!..!..WASSALAM...{..de : ELYSEE..}.
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    @ Teuss

    En Septembre, 2012 (19:00 PM)
    Cher frere vous avez mentionne deux mots qui meritent reflexion : juste et equite... !

    Ces deux elements , s'ils sont absents dans un pays , la democratie n'y fleurira jamais....!

    WASSALAM....{...de la part de.... ELYSEE....}...
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    Auteur

    Elysee

    En Septembre, 2012 (19:10 PM)
    Je vais prendre mon... " lunch break ..".il est midi.. pour moi ..., ... j'ai vraiment faim... , et insh'Allah , a mon retour , je vais , humblement , donner mon avis , a ce premier discours , du....Premier Minsitre Abdoul Mbaye !

    WASSALAM....

    NB................Le premier X 2 =......???.....CIAO.....!
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    Auteur

    Jambar Ga

    En Septembre, 2012 (20:39 PM)
    Moi je parlera de notre ca parceque j'ai vu des choses inexacte car comment peut on croire dans l'armee de maintenir tout un contingent pour des annees et ensuite liberer les elements de la gendarmerie et laisser leurs class dans les autres corps comment vous voyez cette affaire je vous demende une explication clair pour cette histoire qu'on a jamais vu oubien parceque c'est mr wade qui a maintenu maintenant on va les liberes et pourtant on dit que c'est une continuitee

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    Djibril Fall

    En Septembre, 2012 (20:56 PM)
    Bien sûr qu'on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs.

    voilà qu'on continue le marketing politique avec un nouveau type de politiciens qui font du copier coller de communication politique soucieuse d'image et complètement extérieure à la réalité des problèmes rencontrés par les électeurs (communication gouvernementale sur les inondation et maquillage des problèmes internes du pays avec la stupéfaction d'apprendre qu'on avait comme voisin le dictateur de Yahya diammeh.

    Un discours bien cravaté, assimilé, pour masquer les problèmes de syntaxe et qui prône le libéralisme, la décentralisation, accepte l’existence des bidonvilles sans jamais prendre ses responsabilités.

    Les problèmes nous les connaissons, vos solutions ne peuvent pas seulement venir d'une indexation de ces derniers puisque vous vous en êtes largement responsable .





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    Auteur

    Kamal!

    En Septembre, 2012 (21:05 PM)
    Hahahaa vs avez entendu maître elhadj diouf " youssou ndour à dit diay dolé bakhoul "
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    L'expert

    En Septembre, 2012 (21:34 PM)
    Diagnostic socio economique bon

    diagnostic du regime et du domaine financier inexistant,

    Le programme de campagne n'a rien à voir avec la déclaration de Politique générale,

    La DPG est une déclinaison du plan stratégique et du plan budgetaire, le gouvernement manque clairement d'axe strategique et surtout de vision

    le premier ministre palre de reunions de seminaires de concertations pour apporter des reponses,le gouvernement doit maitriser son sujet avant de se presenter à l'assemblée nationale;

    La DPG est de la litterature , on sent que le plan strategique globale ainsi que le plan budgetaire n'ont pas été faits, il sont completement depassé par la situation;

    Y a pas d'ordre on sait pas par ou il vont commencer ou terminer les moyens

    Comment il vont regler les problemes rien est preciser

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    Debbo Sow

    En Septembre, 2012 (21:39 PM)
    chapeau mr le pm pour votre brillante prestation parfumée de courtoisie, ça c'est l'image d'un grand Homme... bravo et courage

      <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">  
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    Momo

    En Septembre, 2012 (21:59 PM)
    Le temps des discours n'est pas encore revolu au Senegal! Parler bcp agir ptit c'notre credo
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    @ Musulman Chercheur

    En Septembre, 2012 (23:12 PM)
    La petite tete d'un mecrant-kufar-cretin de chretien , ne pourra jamais comprendre le Coran !

    Allah azawajal...a mis un voile devant vos yeux , bouche vos oreilles , car vous etes simplement destines ,

    a l ' enfer ardent .

    Aucun hadith ne mentionne de 13 femmes etc..., c'est ton cerveau ...de SHAYTAN...qui divague !

    Le seul conseil que je voudrais te donner , est de te convertir a... l' ISLAM...avant ta mort , certaine ...!

    DES INVENTIONS GRECQUES ...d'un fils de ZEUS...JE-ZEUS...CHRISTOS...(..enduit a l'huile d'olive...) , c'est du charabia , et de la mythologie , purement et simplement !...REVEILLES TOI.., avant de rejoindre ta tombe !!!

    .....SALAM...

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    M.c.

    En Octobre, 2012 (18:31 PM)
    pour ecrire une DPG , on a pas besoin de son long texte. 4 Pages auront suvi pour montrer le chemin aux senegalais. La technologie, les usines pour l´emplois des jeunes et les autres secteurs l´elevage , la peche....
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