Des enseignants affiliés aux syndicats membres de la plateforme du G7 ont marché, samedi à Thiès, pour réclamer le respect par le gouvernement des accords signés depuis 2018, a constaté l’APS.
Avec à leur tête les sept secrétaires généraux nationaux des syndicats constitutifs du G7, les enseignants, venus de plusieurs régions du pays, ont marché dans le centre-ville de la capitale du rail.
Ils sont partis du portail de l’Inspection d’académie pour se retrouver à la place Mamadou Dia, après un détour par le marché central, en passant devant l’hôtel de ville, la gouvernance et la préfecture.
Certains marcheurs avaient des brassards ou des foulards rouges, d’autres étaient vêtus de tee-shirts de la même couleur. Sur leurs pancartes et banderoles étaient inscrits des points de revendications ayant fait l’objet d’accords avec le gouvernement, dont ils attendent encore l’application.
Il s’agit entre autres du recrutement des sortants du Centre national d’éducation populaire et sportive (CNEPS) de Thiès, de l’institution d’un corps des professeurs d’enseignement moyen général en EPS, de l’alignement de l’indemnité de logement.
’’Sur 11 points de revendication, un seul est respecté, avec un vol organisé’’, a dit Max Sarr, secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS) à Thiès. Les enseignants assimilent ce qu’ils qualifient de ‘’surimposition’’ des rappels qui leur sont payés, à un ‘’vol organisé’’.
Marchant en rangs, au refrain de ‘’respect des accords !’’, les contestataires ont par endroit détaillé, à travers la sonorisation, leurs doléances à l’intention des passants. Au bout du chemin, les secrétaires généraux des sept syndicats ont tour à tour parlé à leurs membres.
Pour Souleymane Diallo du SELS, les éducateurs ont démontré le contraire des statistiques faisant croire que le mot d’ordre du G7 n’est ‘’pas bien suivi’’. ‘’Nous allons poursuivre cette marche jusqu’à ce que le gouvernement qui donne l’impression d’être en veille, se réveille’’, a dit Diallo.
Il a déploré le ‘’manque de respect total’’ dont a fait preuve le gouvernement qui, depuis l’exécution de leur plan d’action, ne les a pas rencontrés.
’’Voilà un pays où il faut se battre pour arriver à la signature d’un protocole d’accord et (…) engager un autre combat pour le respect de ce protocole’’, a dit Saourou Sène, secrétaire général du SAEMSS, jugeant ‘’inacceptable’’ cette situation.
’’Nous ne sommes pas dans une dynamique de négociation, encore moins de discussion. Nous sommes dans la dynamique du respect des accords signés le 30 avril 2018’’, a-t-il précisé.
Selon lui, le G7 attend le décret créant le corps des professeurs d’EPS, l’organisation du concours des passerelles professionnelles, la révision du système de rémunération des agents de l’Etat qui a fait l’objet d’une étude.
Après Thiès, une évaluation sera faite aux échelles départementale, régionale et du G7 pour engager toutes les autres étapes que va requérir la lutte.
Abdourahmane Guèye de l’UDEN a invité les autres syndicats à se joindre au G7, pour agir ‘’comme un seul homme’’. ‘’Nous avons la responsabilité historique de porter l’école sénégalaise en déliquescence’’, estime pour sa part Amadou Sow, secrétaire général du Syndicat des inspecteurs de l’enseignement (SIENS).
’’Nous n’allons plus marcher à reculons ; nous allons avancer’’, a averti Abdoulaye Ndoye du CUSEMS pour qui, ce combat vise à ‘’sauver l’école sénégalaise’’, frappée par des ‘’classes pléthoriques’’, des ‘’abris provisoires partout’’. ‘’Les enseignants sont ‘’en train de mourir à petit feu’’, a-t-il dit.
Le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) Malick Fall, en tournée nationale, a exprimé sa solidarité au G7, estimant qu’ils sont tous ‘’embarqués’’ dans le même combat.
Il a invité ‘’toutes les forces vives à se donner la main pour exiger du gouvernement qu’il respecte tous les accords auxquels il a souscrits’’.
La prochaine marche nationale est prévue dans une autre capitale régionale, selon les organisateurs.
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