A la date du 27 février 2006, sur 2 700 000 inscrits sur les listes électorales, seules deux mille cartes d'électeur étaient imprimées. Ce qui a amené le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) à tirer la sonnette l'alarme, en faisant face à la presse hier.
‘Après huit mois d'inscription sur les listes électorales, la majeure partie des Sénégalais n'est pas encore en possession de sa carte d'électeur et de sa nouvelle carte d'identité numérisée’. La révélation est du président du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce), le Pr Babacar Guèye, qui faisait, hier, face à la presse. Non sans prévenir que ce retard aura des répercussions sur la distribution des nouvelles cartes d'identité numérisées. Pour lui, cela est dû à l'écart qui existe entre le nombre d'inscrits et la capacité de production de cartes d'identité numérisées. A preuve, ‘à la date du 27 février 2006, sur 2 700 000 inscrits, il n'y a que 2 000 cartes qui ont été imprimées selon les services compétents du ministère de l'Intérieur’, précise M. Guèye.
Concernant les commissions (fixes et mobiles) d'inscription sur les listes électorales, le président du Cosce souligne qu'elles éprouvent d'énormes difficultés pour faire correctement leur travail, à cause de l'insuffisance des commissions fixes et de la mauvaise répartition des commissions mobiles. Il s'y ajoute, selon Babacar Guèye, les mouvements de population entre le Sénégal, la Gambie et le Mali qui ‘risquent de compromettre la fiabilité du fichier électoral’.
Par ailleurs, le président du Cosce est revenu sur la situation délétère entre l'opposition et le pouvoir. A l'en croire, cette situation ‘inquiétante’, caractérisée par l'absence de dialogue, découle ‘des invectives, de la suspicion, de la surenchère, des procès politiques, de l'emprisonnement de leaders de partis politiques et du quasi-silence de la Cena’. C'est pourquoi, selon le président du Cosce, sa structure appelle les acteurs du jeu politique et social à un ‘dépassement’ pour préserver les acquis démocratiques du pays. Mieux, ‘à faire rechercher les voies et moyens pouvant conduire à la concertation effective sur les grandes questions de l'heure. Notamment sur celles relatives aux prochaines échéances électorales’. Sous ce rapport, le Cosce estime que c'est l'Etat qui doit tout mettre en œuvre pour renforcer les conditions ‘propices’ à l'inscription massive des populations et à la mise à disposition des commissions en milieu rural. Babacar Guèye et ses camarades recommandent, par la même occasion, à la Cena d'‘être plus visible et d'informer d'une manière régulière l'opinion sur le travail qu'elle accomplit ainsi que sur les difficultés et contraintes auxquelles elle est confrontée’.
Interpellé, en marge de la conférence de presse, sur le prix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix, remis à Me Abdoulaye Wade par l'Unesco, Babacar Guèye dira que ‘ce prix est un défi lancé à Me Wade. C'est-à-dire celui de l'organisation d'élections transparentes et crédibles au Sénégal’.
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