Seneweb : Quels sont les objectifs de l’Agence de développement local pour cet exercice ?
Malal Camara : Les objectifs de l’Adl (Agence de développement local) pour cette année, c’est d’abord la construction de l’observatoire national de la décentralisation et du développement local. Il s’agit là d’un outil important d’aide à la décision car cet observatoire va permettre de maîtriser l’information territoriale. Donc, les décideurs auront des éléments essentiels par rapport à chaque territoire pour pouvoir prendre les bonnes décisions concernant un territoire bien défini. Les décideurs, c’est l’Etat mais aussi les autorités locales, les partenaires techniques et financiers de chaque collectivité locale. C’est donc un travail important. Et c’est d’abord une mission de l’Agence du développement local, mais en plus le ministre du Développement local, du développement et de l’aménagement du territoire, nous a instruit de nous occuper de cette question le plus rapidement possible.
Et pour l’année 2016 ?
Vous savez que dans l’acte 3 de la décentralisation, c’est la question économique qui est prise en charge. L’Adl va intervenir dans le cadre de la valorisation des filières notamment en Casamance où nous allons travailler sur la filière mangue au niveau de la zone d’Adéane. C’est une zone frontalière entre Ziguinchor et Sédhiou. Nous interviendrons aussi dans la commune de Djibanar en intercommunalité avec quatre autres communes pour pouvoir prendre en charge correctement cette filière dans cette même zone. C’est une filière qui produit beaucoup mais les acteurs ne sont pas organisés et la production n’a aucun impact sur l’économie locale. D’où la pertinence de les organiser. Ce sera donc notre premier test pour voir ensuite comment généraliser. C’est pourquoi nous avons installé deux plateformes dans cette zone-là.
Qu’est ce que l’Adl va faire pour les collectivités locales pour l’exercice 2016 ?
Pour l’année 2016, l’Agence de développement local a l’ambition de continuer à équiper les collectivités locales en matériel informatique. Nous l’avons commencé depuis l’année dernière, mais nous allons continuer à travailler dans ce sens-là parce qu’aujourd’hui, la gouvernance des collectivités doit être moderne. Et c’est pour cela que les collectivités locales ont besoin de matériel informatique moderne et de bureautique pour une administration moderne. Aussi, nous allons poursuivre les renforcements de capacité que nous sommes en train de faire parce que c’est une mission spécifique de l’Agence de développement local. Nous allons aussi investir sur le capital humain. Avec les collectivités locales et aussi avec les exécutifs locaux, on va construire une vision développement de l’exécutif local. La mairie doit comprendre et analyser son territoire, avoir une vision de développement de son territoire pour aller chercher après les ressources. Mais malheureusement, souvent on fait le contraire. Et dans ce cas de figure il n y a pas d’impact direct sur la vie des populations.
Beaucoup d’élus s’insurgent contre ce qu’ils qualifient de failles de l’acte 3 de la décentralisation.
Beaucoup d’élus s’insurgent contre ce qu’ils qualifient de failles de l’acte 3 de la décentralisation.
Que leur répondriez-vous ?
Ceux qui parlent de failles n’ont pas bien compris l’acte 3 de la décentralisation qui est une réforme très riche. Je pense que le président de la République a été très inspiré en créant cette réforme. Nous sommes à la première phase avec la communalisation intégrale et la départementalisation. Les deux, au moins en termes d’échelle de gouvernance, c’est le département et la commune. Donc, aujourd’hui on ne peut pas parler de failles. Maintenant c’est au cours de la deuxième phase qu’on aura tous les mécanismes, d’abord sur le plan financier. Avec les résultats de la commission chargée des mécanismes de financements, sera mis en œuvre, la cohérence territoriale également. En termes de décentralisation, il faut faire en sorte que les collectivités puissent travailler en parfaite synergie. De toute façon ceux qui voudront être ensemble seront ensemble. Il ne faut pas qu’on se précipite et aller doucement pour qu’on puisse construire quelque chose de très solide pour le développement du Sénégal. Nécessairement l’émergence du Sénégal partira des territoires ou ne sera pas là.
1 Commentaires
Anonyme
En Octobre, 2015 (11:38 AM)Participer à la Discussion