OMAR SARR PORTE-PAROLE D’IDRISSA SECK : "La décision de boycott n’a pas été prise à la légère"

« Il faut que tout le monde sache que Wade a mis en péril la démocratie sénégalaise », a déclaré Oumar Sarr pour justifier le boycott des législatives par la frange la plus représentative de l’opposition. En effet, explique-t-il, « il est maintenant entré dans nos mœurs politiques qu’après chaque élection les acteurs se réunissent autour d’une table pour discuter. C’est ce que le président nous refuse ». Et d’en tirer les conséquences ainsi déclinées : « avec le boycott des élections législatives du 3 juin, on va vers une Assemblée nationale libérale monocolore ». Bien plus, selon le Porte-parole de Rewmi, « de trois groupes parlementaires, on va vers un seul groupe parlementaire. Je ne minimise pas les autres partis, mais je ne vois pas comment ils peuvent avoir 15 députés pour former un groupe parlementaire ». D’où selon lui, la décision « mûrement réfléchie » de boycotter les prochaines élections législatives. Toujours selon Omar Sarr, « la décision de boycott n’a pas été prise à la légère… Cette participation nous aurait amené vers un régime despotique avec une centralisation de tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme ».

Interrogé sur la retraite d’Idrissa Seck à Paris, Omar Sarr croit savoir que « la campagne de boycott ne se limite pas seulement au Sénégal ». Et qu’« Idrissa Seck n’est pas en vacances en France, il travaille ». A l’en croire, l’ancien Premier ministre, ayant l’ambition de diriger le Sénégal, serait est en train de rencontrer des responsables politiques et des hommes d’affaires en France pour leurs expliquer le sens du boycott.

A la question de savoir si Awa guèye Kébé est encore membre de Rewmi après ses rencontres répétées avec Wade, Omar Sarr répond en ces termes : « Je ne peux pas dire qu’Awa Guèye Kébé est membre du Pds, mais de Rewmi, le parti que nous avons fondé ensemble ». Avant de faire remarquer « mais quand même on a noté une carence dans son activité à Rewmi en tant que vice présidente ».Pour sa part, Oumar Sarr dit être dans l’impossibilité de dire que la vice-présidente de Rewmi est retournée au Parti démocratique sénégalais (Pds). Car, indique le porte-parole d’Idrissa Seck, Awa Guèye Kébé n’a jamais présenté une lettre de démission à Rewmi. Même si Oumar Sarr avoue que cela fait quelques temps qu’elle ne participe plus aux réunions du secrétariat national de Rewmi. Et ce, sans donner la moindre explication. Pourtant, à l’absence d’Idrissa Seck, c’est Awa Guèye Kébé, elle-même, qui doit présider les réunions de l’instance dirigeante de Rewmi. "C’est notre chef à tous", a souligné Omar Sarr. Toutefois, le porte-parole d’Idrissa Seck a tenu à préciser que si Awa Guèye Kébé a rencontré Abdoulaye Wade, c’est à titre personnel. "Elle n’a pas le mandat du parti", poursuit-il. Ajoutant que "personnellement, je ne peux pas rencontrer Wade si ce n’est que pour discuter des problèmes du pays et de la démocratie". "Pour moi, dit-il, c’est un adversaire à combattre".

Le porte parole d’Idrissa Seck s’est aussi prononcé sur le retour du Sénat. En effet, sur le retour de la Sénat, Oumar Sarr a d’emblée précisé qu’il n’est pas contre son institution au Sénégal. Il en veut pour preuve ce qui se passe dans de grandes démocraties comme la France, les Etats-Unis, le Nigeria où le Sénat joue un rôle important. Seulement, souligne le porte-parole d’Idrissa Seck, avoir un Sénat, un Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (Craes) et une Assemblée nationale n’est rien d’autre qu’une "insulte aux conditions de vie des Sénégalais". Et tout en refusant de se prononcer sur le rang qu’occupera le prochain président du Sénat sur le protocole, Oumar Sarr n’est pas loin de penser qu’Abdoulaye Wade veut empêcher à Pape Diop, actuel président de l’Assemblée nationale de le remplacer en cas d’empêchement.