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PERSPECTIVES - Education, recouvrement des biens mal acquis, inondations, électricité,… : Ce qui attend Macky en 2014

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PERSPECTIVES - Education, recouvrement des biens mal acquis, inondations, électricité,… : Ce qui attend Macky en 2014

Jean François Brayard a fini de  caricaturer l’Etat en Afrique en l’assimilant au «lieu du repas», d’accaparement des ressources par l’élite dirigeante dans l’impunité la plus garantie. «La politique du ventre» que le chercheur français tirait d’un contexte socio-politique camerounais est reproductible au Sénégal et ailleurs, même sous «l’ère de la rupture». A titre illustratif, on peut citer l’ampleur des marchés de gré à gré qui ont foisonné durant le dernier trimestre comme l’a révélé le rapport de la Direction centrale des marchés publics (Dcmp). Des «repas» partagés entre amis du parti et parents de l’autorité contractante qui est le ministre.


Paradoxalement, au pays de la Téranga, Macky Sall semble sonner la fin de la longue récréation de l’impunité dont jouissaient les prédateurs de la République. La dilapidation des deniers publics devrait céder la place à la  gouvernance «sobre et vertueuse». C’est une pédagogie qui est en phase test dans les prairies libérales où le fils de l’ancien chef d’Etat, Karim Wade, se dévoile par sa gourmandise qu’il doit aujourd’hui justifier à travers une mise en demeure du Procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). L’heure est venue pour le régime de Macky Sall et son programme Yoonu yokkuté de rassurer les Sénégalais sur la pertinence de la traque des biens mal acquis en mettant la main sur le produit de l’enrichissement illicite, mais aussi sur l’efficacité des choix de gouvernance. L’année 2013 devra être celle des preuves tangibles et du recouvrement. A défaut, la désillusion fera grossir les rangs des sceptiques comme c’est le cas en Tunisie où le gouvernement salafiste a fini de convaincre par sa mauvaise volonté, voire son incapacité à recouvrer les fonds planqués par l’ancien Président Ben Ali et sa famille. Au pied du Carthage, les organisations qui luttent pour la bonne gouvernance s’inquiètent de l’immobilisme du gouvernement en ce sens qu’il est incapable de déposer plainte au niveau des banques abritant les comptes en banques de Ben Ali et de ses proches. A ce niveau, le Sénégal est avance sur la Tunisie. Macky Sall devra s’évertuer à  présenter au peuple le premier centime illicite recouvré.  C’est pour dire qu’après les tergiversations, la cacophonie, la traque de l’enrichissement illicite est manifestement à son tournant. Les autres frères libéraux de Karim Wade, ciblés par les enquêtes ne devraient pas échapper à une «sommation» du Procureur spécial de justifier la licéité de leur «patrimoine» et de leur «train de vie»  pour échapper à une inculpation.


Education dans les abysses d’une crise

La machine est en marche. Tou­tefois, quoique prioritaire, cette  problématique relative à la sécurité de nos deniers publics ne saurait absoudre Macky Sall des réelles préoccupations des populations. Elle n’est qu’une équation à multiples inconnues parmi tant d’autres sur lesquelles  le chef de l’Etat est appelé à rassurer le citoyen avant la fin de l’année 2013. A défaut, il a l’obligation de poser des jalons ou de donner des signaux forts. Le secteur de l’éducation est en pleine crise bien avant son arrivée au pouvoir. Les nouvelles autorités n’ont plus d’alibi d’autant qu’elles ont toujours avoué que «les revendications des enseignants sont lé­gi­times et légales». Seulement, quand il s’agit d’ap­pliquer les solutions qui siéent, elles ruminent des con­traintes budgétaires. Cet argument a du mal à persuader les acteurs de l’Ecole. Ainsi, l’usure se précise. Les universités peinent à panser les plaies d’une année 2012 sabotée. Les revendications statutaires des enseignants restent entières. L’excuse du nouvel arrivant n’est plus tolérable dans la mesure où le gouvernement de Abdoul Mbaye a été  initiateur du budget 2013. Une volonté de satisfaire les doléances pécuniaires des acteurs de l’Ecole devrait se traduire dans la loi de Finances 2013 votée par la majorité mécanique dont il dispose au Parlement. Mais à l’épreuve du pouvoir, l’impasse paraît insurmontable malgré la volonté inavouée du corps enseignant de ne pas compromettre d’avantage l’académique en cours. Cumulant les frustrations, les enseignants restent sur le pied de guerre. L’Etat campe sur le minimum en orientant ses dépenses prioritaires dans d’autres secteurs. L’école publique se meurt. Le pompier n’est personne d’autre que Macky Sall.


Le défi de l’emploi massif des jeunes

Dans la pratique, le programme Yoonu yokkuté ne semble pas vouloir s’appuyer sur des jeunes formés, aptes même à s’investir dans l’auto-emploi. Justement, Macky Sall a théoriquement fait de l’emploi sa priorité. Face à la réalité du pouvoir, il a revu ses promesses à la baisse, passant de 500 000 à 300 000 emplois. Pour démarrer, le chef de l’Etat n’a pas su mieux faire que «remplacer» 5500  fonctionnaires sur le point d’aller à la retraite d’ici 2014 avant de proposer le recrutement de volontaires de la sécurité. A coup sûr, cette «bombe» comme le dit Abdoulaye Bathily, sera le talon d’Achille de Macky Sall en 2017, s’il ne fait rien pour rompre avec les «dogmes» qui gouvernent actuellement l’économie sénégalaise. Le signe fondateur demeure l’audace politique. Elle n’est pas perceptible. Le cas échéant, une entreprise nationale comme Jean Lefèbvre Sénégal de Bara Tall reprendrait du service au bonheur de ses «3000 travail­leurs». Véritable pourvoyeur d’emplois, le secteur privé est en mal de compétitivité. Pour le relancer, le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) ne saurait tarder à financer des premiers  projets avant 2014.

A défaut de repenser les fondements de l’économie du pays, certains économistes sont convaincus que Macky Sall fera difficilement mieux que ses prédécesseurs, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. En effet, lorsqu’on brandit le gros de 300 000 emplois à créer d’ici cinq ans, on fait oublier à l’opinion publique que la population du Sénégal sera de 15 millions d’habitants en 2017. Par conséquent, la demande restera aussi forte qu’en 2000 ou en 2012. Lors de la prochaine campagne présidentielle, la question de l’emploi demeurera le point faible du régime sortant. Cette prévision est d’autant plus inquiétante que le Sénégal aura du mal à dépasser 5% de croissance économique en 2017. Or, pour prendre en charge la demande démographique, le pays a besoin d’un taux de croissance minimal de 8%.


Audace de «patauger »

 Cette faiblesse des ressources doit satisfaire des besoins illimités; La lancinante question des inondations en reste un. En 2013, la phase d’urgence lancée par le gouvernement de Abdoul Mbaye doit révéler son efficacité en réalisant zéro cas d’inondations. Cela suppose une anticipation sur les risques qui  demeurent évidentes. Pour démarrer, le ministre en charge de la Restructuration des zones inondées  ne semble pas agir dans l’orthodoxie administrative en payant des terrains dont l’Etat est le propriétaire. Le président de la Ré­pu­blique ne fait pas montre d’audace en délogeant les habitants du Cices, une zone jadis non aedificandi, inondée pour la première fois en 2012. Mais la hargne ré­pressive est plutôt réservée aux marchands ambulants de la capitale alors que la réserve foncière du Cices aurait été un endroit idéal pour leur recasement. Comme Wade, Macky Sall  aime brandir ses plans. Comme son prédécesseur, il risque d’échouer dans la construction des logements so­ciaux promis aux sinistrés des inondations. Qu’à cela ne tienne, l’héritage n’est pas méconnu. Les arguments qui avaient précipité la suspension des vacances présidentielles de l’année dernière ne sauraient prévaloir cette année.  Car, pour faire des économies, il n’y aurait plus de Sénat et le Conseil économique et social à supprimer. Par ailleurs, l’hivernage rime également avec une forte consommation d’électricité à  cause de la chaleur. A ce niveau, la Senelec sous Macky Sall n’a pas  encore mieux fait que sous son prédécesseur. Les coupures intempestives en cours,  malgré la fraicheur relative augurent des lendemains obscurs, si l’équation n’est pas prise par la racine.



3 Commentaires

  1. Auteur

    Satan

    En Mars, 2013 (20:12 PM)
    Ce qui attend Macky c'est de travailler ce qui attend Macky c'est d’alléger le panier des ménagère ce qui attend Macky c'est de diminuer ses paroles se rappeler de ses promesses d'avant campagne et d’arrêter de préparer les élections locales déguisées de 2014 voila ce qui attend Macky

    Suis pas adepte moi du faire le Sénégalais c'est a dire le ''MOUGUEUL'' que le pays est sans dessus dessous des conneries du genre . I

    il a promit ce qui veut dire qu'il avait les solutions bien avant de les sortir de sa bouche et c'est un responsable qu'on ne va pas traiter de menteur par respect , donc la seule chose que nous nous attendons de lui c'est de s’exécuter point barre,d’arrêter de sonder l'opinion du peuple avec les sorties aussi ridicules les uns des autres que font ses ministres ,d'avoir une maturité gouvernementale de faire taire les pommes de terres pourries Cissé Lo Et l'autre con la qui pleure trop j'ai oublier son nom....voila Mbaye Ndiaye d'arreter de nous prendre pour des idiots avec ces transhumant du P.D.S ,ect ect ect la liste de lima méti si momeu dafeu bari

    Qu'il travaille voila ce que le peuple attend de lui un an c'est vraiment suffisant qu'il commence a nous montrer ce qu'il peut faire pour le Sénégal
  2. Auteur

    Ass23

    En Mars, 2013 (21:54 PM)
    Laisser monsieur sall travailler ....il est mille fois mieux que wade et son gouvernement de voleurs douniou rouss sakh...ils passait leurs temps a gaspiller largent du paus
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    Auteur

    Gassama Abdoulaye

    En Mars, 2013 (02:34 AM)
    Les thiéssois ont dans la société sénégalaise l’image de gens qui sont toujours contre. Cela, parce que nous estimons que notre ville s’enfonce dans une impasse politique. Nous voulons montrer que nous savons aussi ce que nous voulons pour notre ville. Alors que la politique aujourd’hui consiste avant tout à se déchirer pour savoir qui est le meilleur opposant à celui qui est en place, nous voulons lancer un travail de fond pour définir quelle ville nous voulons. Forts du travail déjà accompli par NACET, nous lançons un ensemble de chantiers pour définir avec précision ce que nous ferons, lorsque nous serons en postes de responsabilité dans cette ville, lorsque nous serons en mesure d’en dessiner l’avenir.
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