Le litige foncier qui oppose Babacar Ngom de la Sedima aux populations de Ndingler, continue de faire jaser. Même si une solution temporaire a été trouvée par le ministre de l’Intérieur, le problème reste entier. Et, du côté de la majorité présidentielle, on n’arrive pas à comprendre comment une aussi importante superficie a été attribuée (300 hectares) à une seule personne.
Invitée de «Rfm matin», la directrice de l’Agence nationale de la case des tout-petits et maire de la commune de Diarrère, Thérèse Faye Diouf, invite les conseillers municipaux à plus de responsabilité dans la gestion des ressources foncières.
«L’enseignement le plus important à tirer sur cette histoire, c’est juste cette responsabilité que nous avons en tant que conseillers municipaux de délibérer sur le domaine national. Il est maintenant temps de savoir, quand nous recevons certains bailleurs ou certains hommes d’affaires qui veulent investir dans nos communes, qu’il faut faire une enquête de la façon la plus profonde. Parce qu’une fois que le conseil municipal délibère, cette personne peut, à tout moment, chercher à avoir le bail ou le titre foncier. Et à ce stade-là, je pense que cela devient plus compliqué, si les intérêts de la population ne sont pas pris en charge en amont», confie-t-elle.
La responsable de l’Apr d’ajouter à l’attention des conseillers : «Après tout, nous devons protéger nos communautés. Le Sénégal est un pays qui fonctionne à 80 % avec le secteur agricole. Le monde rural a aujourd’hui besoin de ses terres pour survivre. Et ne serait-ce que pour les politiques qui sont en train d’être menées par l’Etat du Sénégal pour moderniser l’agriculture, je pense que nous devons, avant de prendre une quelconque décision, prendre en compte les intérêts de la population.»
Ce qu’elle n’arrive pas à comprendre dans cette histoire, c’est l’importance de la superficie attribuée à la Sedima. «Prendre 300 et quelques hectares dans l’assiette foncière d’une commune et les attribuer à une seule personne, c’est difficile à expliquer. Le monde rural a ses réalités. Aujourd’hui, nous devons tout faire pour être en phase avec la territorialisation des politiques publiques et tout passe par le foncier», souligne Thérèse Faye, qui propose, à cet effet, une «limitation du nombre d’hectares à attribuer».
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