La sénatrice-maire de Sicap-Sacré-Cœur-Mermoz risque, dans les heures ou jours à venir, d'être une pensionnaire de la maison d’arrêt pour femme de Liberté VI (Camp Pénal). Du moins, si Aminata Sokhna Thiam ne verse pas les 15 millions de francs Cfa qu’elle doit à un commerçant sur décision de justice. Le Procureur de la République vient en effet d’instruire la Section de recherches de la Gendarmerie nationale d’arrêter la sénatrice-maire, dans les plus brefs délais.
La sénatrice-maire de Sicap-Sacré-Cœur-Mermoz, Aminata Sokhna Thiam, est rattrapée par une vieille affaire qui l’oppose au commerçant Mamadou Diop. Une affaire de stellionat. Mme Thiam avait vendu en 2005 un terrain situé à Sacré-Coeur Pyrotechnie au commerçant du nom de Mamadou Diop. Quelque temps après, l’acheteur s’est rendu compte que le terrain appartenait à l’Etat du Sénégal. Il envoie une mise en demeure à la maire, mais ne rentre pas dans ses fonds. M. Diop saisit alors la justice pour obtenir réparation.
Après jugement, le tribunal correctionnel de Dakar condamne Aminata Sokhna Thiam à 2 ans avec du sursis, et à payer au plaignant la somme de 15 millions de francs Cfa. Le juge assortit sa décision de l’exécution provisoire et de la contrainte par corps au maximum. Autrement dit, le commerçant a la possibilité d’envoyer Aminata Sokhna Thiam en prison, si elle ne paie pas.
Peu satisfait du jugement rendu, la sénatrice décide d’épuiser toutes les voies de recours possibles. Elle interjette appel. La Cour d’appel confirme le jugement de première instance. Mme Thiam se pourvoit ensuite en cassation. Là non plus, elle n’obtient pas gain de cause.
Malgré tout, la mise en cause tarde à payer. Las d'attendre son argent, le commerçant décide, à son tour, de jouer la carte de la contrainte par corps au maximum que lui offre la justice. Mamadou Diop s’est ainsi rapproché du parquet pour l’exécution de cette contrainte par corps, a dû verser la somme de 324.000 francs. La loi prévoit dans ce cas de figure une caution du plaignant représentant les frais alimentaires du poursuivi en prison.
Et donc, par respect à la loi, le procureur a lancé un mandat d’arrêt contre la sénatrice-maire. Et c’est la Gendarmerie nationale, précisément la Section de Recherches qui a été activée dans ce sens. Si elle est arrêtée, elle n’a qu’une possibilité pour se tirer d’affaire : désintéresser la partie civile. Sinon, elle devient automatiquement pensionnaire de la prison pour femme de Liberté VI. La Division des investigations criminelles (Dic) a déjà reçu mandat de l’arrêter et de la conduire devant le maître des poursuites.
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