Jamais Me Wade n'avait cru accéder à la magistrature suprême aux dernières élections de 2000. Le parti socialiste au pouvoir pendant presque un demi-siècle avait au travers des résultats des élections, les moyens de rester encore au pouvoir. N'eût été l'opposition du parti socialiste contre le parti socialiste, c'est bien Diouf qui était en pôle position pour battre son adversaire de toujours, le chef de file des libéraux. Sa longue opposition sanctionnée par un exil au pays de Chirac, prouve la quintessence des affirmations d'une certaine frange de l'opposition : Me Wade avait fini par abdiquer, quant à la conquête du pouvoir. Mais convaincu par ses pairs de l'opposition, il avait bénéficié d'un accueil populaire en grande pompe d'une jeunesse avide de changement. Un retour, où l'homme fut transcendé par un optimisme inégalé. Un chemin bien suivi par "le fils banni".
Tel père, tel fils, dit l'adage. Celui, qui pendant toute sa jeunesse a suivi pas à pas le père de toujours, a assurément appris bien des astuces politiciennes. Si en effet, le cercle politique se veut un jeu de malin, il reste évident que l'ancien directeur de campagne de Wade et non moins ex-PM, a plus d'un tour dans son sac. Sa révélation avant et après son incarcération, à vouloir regagner le palais de l'Avenue Senghor, est une illustration qui maquille mieux la nostalgie de l'exilé. Qu'une partie des sympathisants et simples citoyens réclame son retour, que ses proches fassent de même, mais d'une manière bien politicienne, dévoile la solution à la problématique du puzzle. Comment organiser le retour triomphal du Maire de Thiès, à l'image du "père" en 2000 ? À la seule différence, lui qui compte bien revenir, a très vite montré ses ambitions à succéder à Me Wade. Idrissa Seck, qui a lancé un appel aux forces vives de la nation, reste la pièce maîtresse pour les prochaines alliances en vue de remporter la présidentielle et les législatives couplées. Ce long exil sanctionné par un mutisme de l'édile de Thiès montrerait plus qu'il ne cache. En effet, il demeure évident que des anciens cadres libéraux, aujourd'hui alliés de celui-ci, font un travail de fourmi, mais à pas de géant. Pourquoi un homme comme Idrissa Seck chercherait-il à s'exiler ? Susciter interrogations et impatience aux yeux de l'électorat Sénégalais, serait-il un moyen de gagner un fort électorat ? Un certain attachement à certaines réalités bien sénégalaises, traduirait mieux la notion de nostalgie, toujours suivie par un accueil exaltant. Une astuce politicienne bien comprise par l'ancien Premier ministre, et non moins Maire de la capitale du rail. Même si les enjeux semblent différents, entre le "père" et "le fils banni" (contexte de 2000), Idy a été un éminent conseiller de Wade, sur l'organisation de son retour triomphal au bercail. Une imitation qui pourrait être porteuse pour "l'exilé politique".
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