
Il pourrait être le personnage principal d'un film à l'eau de rose. Une sorte de Christian Grey. Grand, cheveux rasés de près, yeux bridés, nez aquilin, la mise élégante : Chérif Aïdara Chams Eddine Faty passerait pour le parfait gentleman. Loin de cette vie strass paillettes qu'il aurait pu s'offrir, il a choisi de filmer la vie. 30 ans et déjà 5 œuvres majeurs : “Kuntung ou la misère dans la rue”, “Shift”, “Colère des tambours”, “Poussier d'éléphant” et “Quatre fois zéro”, qui a reçu le prix spécial du jury au Festival Images et Vie en 2010.
C'est en 2006 que tout commence pour Chams Eddine. Une formidable saga cinématographique. Né en 1984 à Libreville au Gabon, Chams Eddine, issu d'une fratrie nombreuse, passe une enfance sans grande histoire. Poli, lisse, timide, un brin nerveux disent ses amis de lui. Après un cursus scolaire plutôt normal- cycle moyen et secondaire à l’école Mobutu des Parcelles Assainies où il obtient son baccalauréat Série L1- il intègre l’université du Sahel de Dakar. Et décroche un Master en droit. Mais, s'il tente d'exceller tant bien que mal dans les études, c'est bien pour ne pas sortir des sentiers battus. Mais, au fond de lui, un rêve qu'il nourrit depuis fort longtemps : devenir un grand cinéaste. Il commence à nourrir sa passion à travers internet. Sa rencontre avec Abdoul Aziz Boye au Ciné Ucad de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar sonne comme un déclic. Grâce à la formation de celui-ci , il parvient à mettre sur pied sa propre structure : "Cinegal Pictures" (une contraction de cinéma et de Sénégal). "Je suis entré dans le métier par passion. Avant, à l’école élémentaire, je créais que de petits scénarios pour le plaisir. Mais, c’est comme un don en moi", souligne-t-il. En dépit des difficultés de financement, Chams Eddine est plutôt régulier dans sa production. Comme beaucoup de jeunes cinéastes, il peine à éclore faute de moyens. L'espoir de toucher une partie du jackpot des "un milliard" de l'aide au cinéma, promis par le Président Macky Sall, s'assombrit. Pour autant, il ne baisse pas les bras. Et compte bien inscrire son nom au panthéon des grands cinéastes africains. Un avatar de Sembène? Qui sait!
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