
L’échec des chefs religieux du Sénégal à s’unir pour célébrer ensemble tous les événements musulmans a été au cœur du sermon de l’imam Thierno Seydou Mountaga Tall, lors de la prière de la Korité de dimanche, à la grande mosquée omarienne.
A l’instar de la famille Abass Sall de Louga, la famille omarienne a célébré la fête de la Korité, dimanche dernier. A la grande mosquée omarienne, l’imam ratib Thierno Seydou Nourou Tall a, dans son sermon, dénoncé la division des confréries et la difficulté des chefs religieux à s’entendre pour la célébration des événements religieux musulmans. Le guide religieux tient pour responsables de la situation les marabouts et les membres de la Commission nationale d’observation du croissant lunaire à l’endroit desquels il a déroulé un sévère réquisitoire. Sa conviction est toute faite : s’il y a plusieurs célébrations, c’est parce que ces derniers ont échoué : «Trois prières pour un seul événement religieux au Sénégal, ce n’est pas normal. Cela traduit même un échec pour les guides religieux du pays et c’est à eux seuls qu’il faut imputer la responsabilité. C’est une honte pour le pays. C’est inadmissible ! Nous partageons le même Islam, le même Livre Saint et le même Prophète. Pourquoi désavoue-t-on quelqu’un qui a vu la lune parce qu’il ne se nomme pas Sy, Tall, Niasse ou autre, comme si, il n’est pas musulman ?».
Devant un parterre de fidèles venus accomplir leur devoir religieux, l’imam Thierno Seydou Mountaga Tall va plus loin en décriant l'échec des marabouts à œuvrer pour l’union. «Ce qui se passe au Sénégal est honteux. Pourquoi y a-t-il, à la fin de chaque mois de Ramadan, un débat sur l’apparition du croissant lunaire ? Quand est-ce que nous nous entendrons sur une seule date pour la célébration de la Korité. Il faut mettre fin à ce problème», estime l’imam. Comme pistes de solutions alternatives, le serviteur de la grande mosquée omarienne suggère l’implication des autorités administratives. En clair, le marabout veut que l’accès aux fonctions publiques ne soit pas synonyme de «piston» ou de connaissance. «Puisque nous ne nous faisons pas confiance, entre musulmans, nous devons impliquer les préfets et les sous-préfets dans la retransmission de l’information sur l’apparition ou non de la lune, partout sur le territoire national. Les préfets et les sous-préfets doivent contribuer dans cette affaire et mettre un terme à ce débat honteux», plaide-t-il.
PLAIDOYER - GESTION DENIERS PUBLICS, CHERTE DE LA VIE, CHOMAGE MASSIF... : La famille omarienne sert une leçon de bonne gouvernance
Dans son sermon à l’occasion de la prière de la Korité, l’imam Thierno Seydou Mountaga Tall a invité les autorités politiques à œuvrer dans la transparence sur la gestion des biens publics. «Les autorités qui sont aujourd’hui à la tête de notre pays sont là parce que nous leur faisons confiance. A ce titre, c'est à elles de mériter cette confiance et de ne pas confondre les biens publics avec leur patrimoine personnel», plaide l’imam Tall. Le serviteur de la Grande mosquée omarienne de s’insurger contre les nominations fantaisistes aux postes clés de l’administration. C’est dans cette logique qu’il a souhaité que la répartition des postes de responsabilité se fasse en dehors de tout calcul politicien. «On confie des responsabilités à des personnes compétentes et capables d'assumer la responsabilité inhérente à leur poste. Il faut prendre en compte les attentes des populations, les jeunes surtout, qui souffrent toujours de la cherté de la vie et du chômage», prêche l’imam Tall.
0 Commentaires
Participer à la Discussion