
Pour Sidy Lamine Niass, les disparités économiques sont consécutives au «partage du pouvoir» entretenu au sommet de l’Etat, par les «voleurs de la République». Selon le patron de Walf, l’Islam ne bénéficie pas des mêmes privilèges et faveurs que l’Eglise.
La situation politique du pays a été au cœur du discours de Sidy Lamine Niass, lors de la 13 édition du Gamou de Serigne Hady Niass à Dalifort, samedi dernier. D’emblée, le patron de Walf campe le décor sur les difficultés des Sénégalais partagés entre la cherté des prix des denrées de consommation courante, l’augmentation sans cesse du prix de l’électricité, les difficultés du monde rural ainsi que les grèves cycliques dans tous les secteurs (éducation, santé, justice etc.) à l’origine du faible pouvoir d’achat du panier de la ménagère. «Les Sénégalais sont fatigués. Nos compatriotes n’ont pas eu droit à ce qu’ils espéraient du régime actuel en élisant le président Macky Sall. En huit mois de règne seulement, le président de la République a fait pire que son prédécesseur Abdoulaye Wade», déclare Sidy Lamine. Qui explique cette situation par le «partage du pouvoir», un «manque d’éthique» et une «injustice» entretenue au plus haut sommet de l’Etat, par ceux-là qu’il qualifie de «pantins au service des lobbies occidentaux». Car, selon lui, l’injustice se manifeste par le fait que «l’islam ne dispose pas des mêmes privilèges et faveurs que l’église».
Il aborde ensuite la question des biens mal acquis : «Les tenants du pouvoir sont tous des voleurs. Ils détiennent dans leurs comptes bancaires logés à l’étranger des milliers de milliards. Cela est valable aussi bien pour ceux qui viennent de s’installer que pour leurs prédécesseurs. La preuve est qu’ils n’ont pas de salaires et d’autres activités pouvant justifier leur immense fortune». «Ils ne font qu’exécuter les instructions de la Banque mondiale et du Fmi. D’où Macky Sall peut trouver tous ses biens ?», s’interroge le patron de Walf. Le mollah du Front de terre invoque les écrits des Saints fondateurs des différentes confréries du Sénégal pour ainsi fonder sa conviction : «Il est temps de renverser la tendance. La vengeance divine sera bientôt au rendez-vous. L’heure de la vérité est proche. Et les voleurs de la République seront démasqués et punis. Ils payeront pour leurs forfaitures et leurs turpitudes.» Et le Pdg du groupe de presse Wal Fadjri de prédire un lendemain meilleur pour le peuple sénégalais.
Les évènements malheureux de Kaolack se sont invités dans le discours de Sidy Lamine. Ceux-ci ont trait au saccage et à l’incendie de l’auberge d’Ahmed Khalifa Niass, suite à des propos jugés désobligeants tenus à l’endroit du khalife de Léona, Serigne Cheikh Tidiane Ibrahima Niass, lors d’une cérémonie funéraire. Et c’est pour qualifier d’«erreur» l’attitude de son frère ayant conduit à ce qu’il en est aujourd’hui. Ce sujet évacué, ses relations avec Moustapha Niasse viennent couronner le discours de Sidy Lamine. Qui marque son désaccord avec les autorités religieuses de Kaolack qui cautionnent les actes du président de l’Assemblée nationale. Les raisons de sa démarcation sont nombreuses : l’homme a été à l’origine de ses séjours carcéraux, au retrait de son passeport diplomatique, au non renouvellement des passeports diplomatiques des chefs religieux ainsi que l’intoxication faite autour de la dette du groupe Wal Fadjri auprès du fisc. Pour justifier la mainmise de Moustapha Niass sur les Affaires étrangères, Sidy Lamine en veut pour preuve les passeports diplomatiques octroyés aux épouses des députés ainsi que son alliance avec l’église, entre autres.
COUACS - La Senelec «sabote» le Gamou par un délestage de 2 h
S’ils avaient pris part à la manifestation religieuse, nos confrères de Walf Grand-Place auraient décerné un ticket de Moo Gnou Soof à la Senelec. Samedi dernier, lors de la 13 édition du Gamou de Serigne Hady Niass à Dalifort, la Senelec s’est illustrée de triste manière. Donnant ainsi raison à cet esprit taquin selon lequel Senelec s’est muée en Couper-lec. Un délestage de près de deux heures (00 h 30-1 h 45mn) a été l’impair de cette grande nuit religieuse annuelle. Qui, chaque année, enregistre la présence d’éminentes personnalités, avec les représentants de toutes les familles religieuses du Sénégal. Conséquence : les personnes venues prendre part ont été exposées à une insécurité dans ce quartier entouré par des zones qualifiées de criminogènes, avec un nombre insuffisant de policiers pour sécuriser la manifestation religieuse. Pourtant, la Senelec était avertie à temps et informée de l’ampleur de cet évènement, selon les organisateurs. Hélas, elle en a décidé autrement.
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