
La drépanocytose est aujourd'hui parmi les plus fréquentes des maladies génétiques au Sénégal, avec 1.700 nouveaux cas enregistrés chaque année. Elle ne peut donc être ignorée du praticien ayant une activité pédiatrique. Mais sans le matériel adéquat, il est presque impossible de faire le diagnostic. D'où l'appel de l'hôpital Albert Royer pour un équipement complet afin de dépister dès la naissance. Sans un matériel adéquat, il serait impossible pour le personnel pédiatrique de faire un dépistage néonatal. Pourtant, effectué dès la naissance, il peut permettre aux spécialistes d'identifier les diverses formes génétiques de syndromes drépanocytaires majeurs. Mieux, le dépistage peut aider dans la prise en charge précoce réduisant ainsi l'incidence des complications graves.
C'est, d'ailleurs, cet appel que lance le Pr Philomène Lopez, biologiste à l'hôpital Albert Royer. Elle l'a fait savoir hier, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la drépanocytose. Pour la biologiste, le diagnostic de la drépanocytose doit être posé de manière précoce. Dès les premiers jours de la vie. «Mais malheureusement, nous ne disposons pas de matériels requis pour que ce diagnostic puisse être effectif au Sénégal», déplore le professeur Lopez Hier, la biologiste a lancé un appel afin que le laboratoire d'Albert Royer soit renforcé en équipements. «Les compétences sont là. Une fois que les équipements seront disponibles et que l'approvisionnement en réactifs sera assuré, je crois qu'on pourra effectuer un dépistage chez des nouveau-nés qui sont issus de fratrie de drépanocytaires et qui sont pris en charge à Albert Royer », explique la spécialiste.
Parce que, à l'en croire, poser le diagnostic précoce permet d'assurer aux patients une prise en charge adéquate. Et selon Philimène Lopez, Albert Royer dispose de certains équipements, mais il serait souhaitable qu'il y ait un renforcement surtout concernant le dépistage néonatal qui fait appel à deux techniques de laboratoire. «L’hôpital dispose de matériel fiso¬-électrolocalisation qui permet de poser le diagnostic dès les premiers jours de vie, mais il est important que ce matériel soit complété par un appareil d'électrophorèse, pour confirmer le résultat obtenu à partir de l'iso-électrolocalisation», soutient-elle. Au Sénégal, une personne sur dix porte le gène de la drépanocytose. Ce qui veut dire que la personne est capable de le transmettre à sa descendance. «Heureusement que la grande majorité de ces personnes ne porte le gène qu'en moitié communément appelés les AS», explique le Pr Ibrahima Diagne, point focal chargé de la drépanocytose au ministère de la Santé. Le diagnostic prénuptial est aussi une prévention primaire.
Car, dans un couple porteur de gène de la drépanocytose, il y a une chance sur quatre dans chaque grossesse que l'enfant qui naît soit porteur de la maladie. D'où l'intérêt d'informer et de sensibiliser la population qui doit être consciente de la maladie. «Ce n'est pas parce qu'on n'a pas un symptôme de la maladie qu'on n'est pas drépanocytaire. La cible principale, ce sont les personnes qui ont le gène et qui ne sont pas au courant. L'idéal, c'est de connaître son statut et qu'en toute connaissance de cause, contracter un mariage ultérieurement», explique le professeur
SOURCE : Walf Grand Place Lalla CISSOKHO
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