
Le Sénégal peut pratiquer avec succès la réparation des dommages causés par l’excision, a indiqué, dimanche à Dakar, le docteur Pierre Foldes, membre de l’Association française d’urologie et pionnier de la réparation clitoridienne.
"Cette technique ne coûte pas cher du tout et, pour le transférer dans des pays comme le Sénégal, il faut juste des compétences pointues", a-t-il dit en marge de la clôture d’une formation en réparation clitoridienne dispensée à sept chirurgiens sénégalais, à l’initiative de l’association Prévenir et d'ONU-Femmes. La formation a duré quatre jours. Lorsqu'un médecin a les compétences chirurgicales nécessaires, il peut réparer une excision en 45 minutes, selon M. Foldes.
"Donc, il n'a pas besoin d'un matériel sophistiqué ou extrêmement cher pour réussir" cette réparation, a-t-il affirmé. "C’est réalisable au Sénégal, sachant que la prise en charge peut être extrêmement réduite, car une seule nuit d’hospitalisation suffit, en plus des des compétences, du temps et du matériel qui ne coûte absolument rien", a insisté le médecin. Il a cependant précisé que la réparation des dommages causes par l'excision nécessite un fonctionnement en réseau du personnel médical, lequel doit assurer le suivi postopératoire, la gestion des complications, le suivi sexologique et psychologique de la femme excisée. Le docteur Foldes a dit qu'il a été emmené à faire de la réparation clitoridienne en tant que médecin humanitaire. ''[...] La connaissance de cette chirurgie chez des femmes excisées, que j’ai découverte il y a 25 ans, m’a permis de mettre en place une technique de chirurgie réparatrice simple, qui permet de réparer le clitoris de façon satisfaisante'', a-t-il expliqué. Il déclare avoir réparé des dommages résultant de l'excision chez ''au moins quatre mille femmes'', en 25 ans. En France, il en répare au moins 400 cas par mois, a-t-il dit, soulignant qu’il est temps de transmettre cette technique chirurgicale à des confrères et à d'autres pays. ''Un peu plus de 85% de ces femmes sont satisfaites sexuellement et elles ont une bonne restitution avec leur anatomie, d’autant plus que je me suis battue pour qu’en France, la réparation clitoridienne soit acceptée et remboursée par la sécurité sociale'', a-t-il expliqué. Selon lui, les mutilations génitales, classées dans le lot des violences faites aux femmes constituent des faits très graves qui ont des répercutions néfastes dans une société.
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