
Le cancer du sein, est aujourd’hui, l’un des plus meurtriers types de cancer au Sénégal où il est relevé plus de 75% de décès de personnes atteintes par an. Mais, cette mortalité élevée n’est pas spécifique au Sénégal. Elle est la conséquence d’une consultation tardive. C’est cela la cause de cette surmortalité, a indiqué ce samedi le Pr Mamadou Diop. Chef de service de l’Institut de cancérologie Juliot-Curie, sis à l’hôpital Aristide Ledantec, il a déploré le fait que les femmes viennent tardivement se faire dépister, concernant cette maladie.
«La tumeur, quand elle apparaît, elle ne fait pas mal. Mais les patientes attendent qu’elle se développe pour venir se faire soigner. Détectée très top, la femme peut guérir. Elle n’aura, alors, pas besoin de chimiothérapie. Et ne risque, non plus, pas d’ablation d’un sein malade. Plus de 75% des malades qui viennent se faire consulter viennent le faire tardivement. Cela est le problème des pays en développement. A l’Institut, par exemple, l’essentiel des femmes viennent quand elles ont mal», renseigne Pr Diop, au cours d’une conférence de presse, organisée par l’Association Henriette. Une structure mise en place par des Sénégalais de la Diaspora et qui entend procéder, dans un avenir proche, une campagne de sensibilisation pour lutter efficacement contre le cancer.
Chirurgien-cancérologue, le Pr Mamadou Diop d’annoncer que dans le cadre de cette campagne prochaine dans la Casamance, «600 à 700 femmes seront consultées par un groupe de médecins. Parmi elles, certaines vont bénéficier d’une mammographie gratuitement. Il est prévu cette année aussi un dépistage du cancer du col de l’utérus pour ces populations de la Casamance. Nous allons former des sages femmes au niveau de Ziguinchor et de Kolda pour l’activité de détections de lésions précancéreuses dans ces localités».
Ce sera, selon lui, l’occasion de transférer, aux bénéficiaires de la formation, la compétence. «C’est dans le plan national de lutte contre le cancer. On travaille avec les structures sanitaires qui sont sur place. Nous avons déjà contacté, entre autres, les médecins-chefs de région. Nous voulons ainsi que le district sanitaire s’approprie cette offre de service. L’objectif est de former l’ensemble des sages-femmes du Sénégal pour que le diagnostic puisse se faire sur l’ensemble du territoire. D’ailleurs, une vingtaine de médecins va faire le déplacement. De même, une soixantaine de sages-femmes sera formée à la technique de dépistage», a-t-il indiqué.
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