Une blessure à la tête même légère chez les enfants peut modifier son comportement et troubler ses relations avec les parents, selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale Journal of Neuropsychology .
Les chercheurs du Ste-Justine Research Centre et de l'Université de Montréal (Canada) ont mené une étude avec 130 enfants âgés entre 18 mois et 60 mois, divisés en trois groupes. Les enfants ayant eu une commotion cérébrale, ceux ayant eu une blessure orthopédique (généralement une fracture ou une entorse du bras ou de la jambe), ceux sans commotion cérébrale, et un groupe témoin. Ils ont évalué la qualité des relations parent-enfant six mois après le traumatisme.
Les conclusions de cette étude révèlent les effets indésirables d'une commotion cérébrale sur la qualité des relations interpersonnelles parent-enfant.
«La qualité des relations parent-enfant par suite d'une commotion cérébrale était nettement réduite en comparaison aux enfants n'ayant subi aucune blessure », explique Miriam Beauchamp, chercheuse au CHU Sainte-Justine, professeure de psychologie à l'Université de Montréal et auteure principale de l'étude.
« Le jeune cerveau est particulièrement vulnérable aux chocs en raison de sa boîte crânienne mince et encore malléable. Dans les mois suivant un traumatisme, un des premiers signes visibles de difficultés sociales chez le jeune enfant est la dégradation de sa relation avec ses parents », indique Miriam Beauchamp. Elle rappelle aussi que de bonnes relations parent-enfant en bas âge sont essentielles pour le développement de meilleures habiletés sociales plus tard. « Il est donc important que les parents restent à l'affût des changements dans le comportement de leur enfant dans les semaines qui suivent le traumatisme, de manière à pouvoir s'ajuster à son état durant cette période ».
Des études complémentaires
Les chercheurs ont suggéré que ce phénomène est dû ou à des mécanismes neurologiques précis, ou à des changements dans les pratiques parentales ou au stress causé par le traumatisme.«Étant donné que les interactions parent-enfant sont influencées par les dispositions émotives et comportementales à la fois du parent et de l'enfant, il faudra approfondir les recherches pour identifier les facteurs sous-jacents à l'appauvrissement des relations. L'identification de ces facteurs permettrait le développement d'interventions plus ciblées afin d'influencer positivement la qualité de vie des enfants et de leurs familles», conclut Gabrielle Lalonde, étudiante en doctorat.
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Anonyme
En Avril, 2016 (07:24 AM)Participer à la Discussion