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La popularité de la lutte avec frappe, fondée sur le culte de l’image corporelle et de la technique intrinsèque, tend à devenir un terreau d’une violence intolérable, et appelle à la réflexion, les juristes, les psychosociologues et les médecins confrontés à cette traumatologie que le législateur appellera : « coups et blessures volontaires, avec intention de les donner ».
Dans les stades transformés en arènes du jour, l’interaction dynamique entre les lutteurs, les accompagnateurs, le public, et les médias, induit ces comportements antisportifs, dangereux et déstructurant, qu’une banderole affichant « FAIR PLAY » ne saurait contenir. La conséquence, ce sont des bagarres entre lutteurs eux même, mais également, entre amateurs, intramuros et dans les rues ; bagarres parfois mortelles, et qui nous font courir le risque réel d’affrontements interurbains.
Ces spectateurs captivés et inondés d’adrénaline, en redemandent, à leurs risques, et les commentateurs euphoriques, se délectent et apprécient à coups de superlatifs, à qui mieux mieux. La lutte avec frappe est devenue sans conteste un show biz très populaire, où l’apologie de cette violence efface au fil des gains financiers l’esprit d’un sport jadis chevaleresque, et que l’on peut retrouver encore dans les mbapatts.
Pour gagner son combat, chaque lutteur fait appel à sa puissance physique, et à des puissances mystiques, à sa rapidité, sa vigilance technique et tactique, pour cogner aveuglément, de toutes ses forces, et sans compter, sur l’adversaire, au point de l’envoyer « chez ARDO » !!!
Le contrat l’exige, l’argent le motive, l’arbitre l’y invite, et même les forces de l’ordre qui y assistent l’y encouragent !!!
Et ça cogne à tour de bras, et le risque d’accident augmente au prorata des coups donnés, et reçus.
Peut-on rester indifférent quand on sait que ces coups provoqueront des séquelles ?
Quelle protection sociale propose-ton à ces gladiateurs du sahel ?
Quel avenir attend ces héros des arènes, au corps meurtri, à la fin d’une carrière éphémère?
La lutte avec frappe, avec sa propension à la violence, ne peut-elle pas être codifiée autrement?
Star adulée du moment, face à des promoteurs particulièrement durs en affaires, entre les mains de managers grands boursicoteurs, instrument d’une complexe opération financière, le champion de lutte se trouve être quant à lui, le seul qui a quelque chose à perdre : sa santé.
On ne lui laissera pas le temps d’y penser : matin et soir, flatté dans son ego par la multitude d’animateurs radio télé qui rivalisent d’éloges et de qualificatifs à son endroit à travers les médias, et encensé par les chants traditionnels, au rythme des tamtams, le pugiliste, contraint à un jeu de rôle, contre espèces sonnantes et trébuchantes, est tenu de se surpasser. Pour y arriver, Il lui faut, chaque jour, courir, chargé tel un baudet, répéter sans désemparer, ses techniques de « close combat » avec ses partenaires, soulever sans relâche, des tonnes de fonte quitte à s’exposer aux immanquables dégâts ostéoarticulaires et surtout ligamentaires.
Pour supporter toute cette pression, pour devenir plus fort et obtenir de meilleures performances, le lutteur va chercher d’abord dans la pharmacopée traditionnelle, puis, s’il est bien intégré au milieu, et s’il a les moyens, des conseilleurs s’occuperont de lui proposer un complément alimentaire, et un programme de « body building » ultra rapide sans soucis des conséquences. Une stimulation artificielle est provoquée conduisant aux excès alimentaires, biomédicaux, et physiques dans son entrainement. Et c’est là que réside le danger.
L’absorption de substances appelées engrais du muscle, du fait qu’elles contribuent à le rendre plus gros et plus fort, et des produits à visée antistress, calmante, euphorisante, ou pour faire reculer le seuil de la fatigue avant ou entre les compétitions, n’ est pas anodine ; elle est même très dangereuse, à tel point, que pour protéger ceux qui seraient tentés d’en faire usage, les administrateurs du sport en occident, ont édicté des lois l’interdisant et l’ont qualifié du sobriquet infâmant de DOPAGE, qui es synonyme de TRICHE. Cette TRICHE est extensive, car le génie humain trouve toujours d’autres formes de produits dopants et leur mode d’utilisation.
Nous avons noté une faible implication de l’industrie pharmaceutique nationale dans la fabrication et la promotion de produits dopants ; par contre, l’importation de ces produits et leur distribution sur toute l’étendue du territoire est un fait réel qui ne semble inquiéter personne. Les revendeurs ont pignon sur rue. Ils sont sédentaires ou ambulants, et fournissent librement, à la demande, ces produits qui sont, pour la plupart, des poisons toxiques à effet immédiat ou retardé, mais toujours débilitant, voire mortel.
Les produits les plus absorbés que sont les engrais du muscle dont les principes actifs sont intégrés à des mixtures « SUPER…HYPER…MULTI…etc. » ont pour finalité, la transformation d’un être ordinaire en colosse ; ce sont en général :
-Les anabolisants qui peuvent être naturels (androgènes) ou synthétiques (stéroïdes anabolisants). Ils sont administrés pendant l’entrainement, à très fortes doses, multipliant par 10 ou 20 les doses thérapeutiques.
Les effets recherchés sont l’augmentation rapide des masses musculaires.
Mais leur emploi prolongé peut provoquer chez l’homme des tumeurs prostatiques, une atrophie testiculaire, une hypertension artérielle par rétention hydro-électrolytique, des hépatites cholostatiques et chez la femme, un effet virilisant.
Enfin, il faut insister sur la fréquence des troubles du comportement et des ruptures tendineuses secondaires à la disproportion du couple muscle-tendon. Les évènements récents qui ont défrayé la chronique, et soulevé des passions dans le milieu pugilistique, en sont de fort belles illustrations.
-L’hormone de croissance qui est intégrée de façon récurrente dans la préparation biologique. Ses effets secondaires apparaissent si son emploi est prolongé, et conduisent à des « états acromégaloïdes »
Il est patent que ces produits utilisés dans un but non thérapeutique, par voie orale, intramusculaire ou même par voie intraveineuse ont des conséquences ultérieures désastreuses pour l’usager. Mais qu’importe, l’objectif immédiat est de gagner ses premiers combats pour se hisser au rang des plus grands, négocier par manager interposé, des cachets mirobolants. Le promoteur de spectacles, particulièrement dur en affaires, ne se satisfait pas de sentiments d’une citoyenneté locale, ou d’une solidarité de groupe. S’il paye le mérite et le savoir-faire, s’il récompense la victoire, c’est bien pour gagner encore plus d’argent.
La multiplication des affrontements dans et en dehors des arènes, dont certains sont mortels, les invectives désobligeantes des amateurs, relayées par une presse complaisante, voire complice, en cas de défaite, ou de match nul, le déferlement d’individus, qui se disent supporters du vainqueur, agresseurs surexcités en puissance dans certaines artères, de la ville à la banlieue, nous incitent à renouveler notre appel pour une approche scientifique et apaisée de l’ensemble des problèmes relatifs à ces combats de lutte qui, si l’on y prend pas garde, à cause de toute cette pression, tendront de plus en plus à devenir des combats de gladiateurs, à l’image de ceux de la Rome antique, où le vaincu déshonoré, était tué.
Le temps est venu d’une évaluation objective de la situation, et d’une étude de tous les facteurs législatifs, sociaux, biomédicaux, matériels et financiers pour permettre à l’autorité de tutelle si elle en a le courage et la volonté politique de faire prendre des mesures d’assainissement du milieu pour freiner cette surenchère du risque.
Docteur Amadou Lamine THIAM-Biologie Médecine et Traumatologie du Sport
13 Commentaires
Inchallah
En Avril, 2011 (16:30 PM)Hummm!
En Avril, 2011 (16:31 PM)La
En Avril, 2011 (17:15 PM)Darel
En Avril, 2011 (17:17 PM)Gueureum
En Avril, 2011 (17:38 PM)Zebu
En Avril, 2011 (17:43 PM)Kelkin
En Avril, 2011 (18:46 PM)Undefined
En Avril, 2011 (19:18 PM)Yahman
En Avril, 2011 (22:00 PM)Balla 6
En Avril, 2011 (05:13 AM)Goro
En Avril, 2011 (19:50 PM)Yahman
En Avril, 2011 (19:38 PM)Nekh Rek
En Août, 2011 (16:55 PM)Dans les stades transformés en arènes du jour, l’interaction dynamique entre les lutteurs, les accompagnateurs, le public, et les médias, induit ces comportements antisportifs, dangereux et déstructurant, qu’une banderole affichant « FAIR PLAY » ne saurait contenir. La conséquence, ce sont des bagarres entre lutteurs eux même, mais également, entre amateurs, intramuros et dans les rues ; bagarres parfois mortelles, et qui nous font courir le risque réel d’affrontements interurbains.
Ces spectateurs captivés et inondés d’adrénaline, en redemandent, à leurs risques, et les commentateurs euphoriques, se délectent et apprécient à coups de superlatifs, à qui mieux mieux. La lutte avec frappe est devenue sans conteste un show biz très populaire, où l’apologie de cette violence efface au fil des gains financiers l’esprit d’un sport jadis chevaleresque, et que l’on peut retrouver encore dans les mbapatts.
Pour gagner son combat, chaque lutteur fait appel à sa puissance physique, et à des puissances mystiques, à sa rapidité, sa vigilance technique et tactique, pour cogner aveuglément, de toutes ses forces, et sans compter, sur l’adversaire, au point de l’envoyer « chez ARDO » !!!
Le contrat l’exige, l’argent le motive, l’arbitre l’y invite, et même les forces de l’ordre qui y assistent l’y encouragent !!!
Et ça cogne à tour de bras, et le risque d’accident augmente au prorata des coups donnés, et reçus.
Peut-on rester indifférent quand on sait que ces coups provoqueront des séquelles ?
Quelle protection sociale propose-ton à ces gladiateurs du sahel ?
Quel avenir attend ces héros des arènes, au corps meurtri, à la fin d’une carrière éphémère?
La lutte avec frappe, avec sa propension à la violence, ne peut-elle pas être codifiée autrement?
Star adulée du moment, face à des promoteurs particulièrement durs en affaires, entre les mains de managers grands boursicoteurs, instrument d’une complexe opération financière, le champion de lutte se trouve être quant à lui, le seul qui a quelque chose à perdre : sa santé.
On ne lui laissera pas le temps d’y penser : matin et soir, flatté dans son ego par la multitude d’animateurs radio télé qui rivalisent d’éloges et de qualificatifs à son endroit à travers les médias, et encensé par les chants traditionnels, au rythme des tamtams, le pugiliste, contraint à un jeu de rôle, contre espèces sonnantes et trébuchantes, est tenu de se surpasser. Pour y arriver, Il lui faut, chaque jour, courir, chargé tel un baudet, répéter sans désemparer, ses techniques de « close combat » avec ses partenaires, soulever sans relâche, des tonnes de fonte quitte à s’exposer aux immanquables dégâts ostéoarticulaires et surtout ligamentaires.
Pour supporter toute cette pression, pour devenir plus fort et obtenir de meilleures performances, le lutteur va chercher d’abord dans la pharmacopée traditionnelle, puis, s’il est bien intégré au milieu, et s’il a les moyens, des conseilleurs s’occuperont de lui proposer un complément alimentaire, et un programme de « body building » ultra rapide sans soucis des conséquences. Une stimulation artificielle est provoquée conduisant aux excès alimentaires, biomédicaux, et physiques dans son entrainement. Et c’est là que réside le danger.
L’absorption de substances appelées engrais du muscle, du fait qu’elles contribuent à le rendre plus gros et plus fort, et des produits à visée antistress, calmante, euphorisante, ou pour faire reculer le seuil de la fatigue avant ou entre les compétitions, n’ est pas anodine ; elle est même très dangereuse, à tel point, que pour protéger ceux qui seraient tentés d’en faire usage, les administrateurs du sport en occident, ont édicté des lois l’interdisant et l’ont qualifié du sobriquet infâmant de DOPAGE, qui es synonyme de TRICHE. Cette TRICHE est extensive, car le génie humain trouve toujours d’autres formes de produits dopants et leur mode d’utilisation.
Nous avons noté une faible implication de l’industrie pharmaceutique nationale dans la fabrication et la promotion de produits dopants ; par contre, l’importation de ces produits et leur distribution sur toute l’étendue du territoire est un fait réel qui ne semble inquiéter personne. Les revendeurs ont pignon sur rue. Ils sont sédentaires ou ambulants, et fournissent librement, à la demande, ces produits qui sont, pour la plupart, des poisons toxiques à effet immédiat ou retardé, mais toujours débilitant, voire mortel.
Les produits les plus absorbés que sont les engrais du muscle dont les principes actifs sont intégrés à des mixtures « SUPER…HYPER…MULTI…etc. » ont pour finalité, la transformation d’un être ordinaire en colosse ; ce sont en général :
-Les anabolisants qui peuvent être naturels (androgènes) ou synthétiques (stéroïdes anabolisants). Ils sont administrés pendant l’entrainement, à très fortes doses, multipliant par 10 ou 20 les doses thérapeutiques.
Les effets recherchés sont l’augmentation rapide des masses musculaires.
Mais leur emploi prolongé peut provoquer chez l’homme des tumeurs prostatiques, une atrophie testiculaire, une hypertension artérielle par rétention hydro-électrolytique, des hépatites cholostatiques et chez la femme, un effet virilisant.
Enfin, il faut insister sur la fréquence des troubles du comportement et des ruptures tendineuses secondaires à la disproportion du couple muscle-tendon. Les évènements récents qui ont défrayé la chronique, et soulevé des passions dans le milieu pugilistique, en sont de fort belles illustrations.
-L’hormone de croissance qui est intégrée de façon récurrente dans la préparation biologique. Ses effets secondaires apparaissent si son emploi est prolongé, et conduisent à des « états acromégaloïdes »
Il est patent que ces produits utilisés dans un but non thérapeutique, par voie orale, intramusculaire ou même par voie intraveineuse ont des conséquences ultérieures désastreuses pour l’usager. Mais qu’importe, l’objectif immédiat est de gagner ses premiers combats pour se hisser au rang des plus grands, négocier par manager interposé, des cachets mirobolants. Le promoteur de spectacles, particulièrement dur en affaires, ne se satisfait pas de sentiments d’une citoyenneté locale, ou d’une solidarité de groupe. S’il paye le mérite et le savoir-faire, s’il récompense la victoire, c’est bien pour gagner encore plus d’argent.
La multiplication des affrontements dans et en dehors des arènes, dont certains sont mortels, les invectives désobligeantes des amateurs, relayées par une presse complaisante, voire complice, en cas de défaite, ou de match nul, le déferlement d’individus, qui se disent supporters du vainqueur, agresseurs surexcités en puissance dans certaines artères, de la ville à la banlieue, nous incitent à renouveler notre appel pour une approche scientifique et apaisée de l’ensemble des problèmes relatifs à ces combats de lutte qui, si l’on y prend pas garde, à cause de toute cette pression, tendront de plus en plus à devenir des combats de gladiateurs, à l’image de ceux de la Rome antique, où le vaincu déshonoré, était tué.
Le temps est venu d’une évaluation objective de la situation, et d’une étude de tous les facteurs législatifs, sociaux, biomédicaux, matériels et financiers pour permettre à l’autorité de tutelle si elle en a le courage et la volonté politique de faire prendre des mesures d’assainissement du milieu pour freiner cette surenchère du risqu
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