La problématique du médicament de la rue demeure une équation à résoudre au Sénégal. Les spécialistes du médicament affirment ne pas comprendre pourquoi, jusqu’à présent, ce marché illicite se développe au prix de la vie de nos populations.
Interpellé sur le cas Touba, pendant la conférence de presse en prélude du Forum pharmaceutique international qui se tiendra à Dakar en juin, le président de l’Ordre des pharmaciens a été catégorique dans sa réponse : «Il faut qu’on se dise la vérité ! Cela ne peut pas continuer ; cela ne peut pas prospérer. Touba est l’une des villes qui compte le plus d’insuffisants rénaux, de développement de maladies chroniques, de maladies liées à l’usage abusif de médicaments. Le médicament de la rue est une menace à la santé des populations de Touba.»
Selon lui, il y a un manque de volonté manifeste de l’autorité. «Si l’État veut que ça cesse, ça va cesser. Ceux-là qui doivent interpeller l’autorité religieuse par rapport à la prise en charge de ces questions-là doivent agir», a dit le docteur Ahmed Niang. Il précise que le médicament n’est pas un bonbon. «L’État ne peut pas continuer à investir énormément d’argent dans le secteur de la pharmacie et dans le système de santé, et laisser des gens qui ont comme préoccupations des mannes financières», dit-il.
Il y a un manque de volonté politique. Les juridictions sénégalaises permettent de lutter efficacement contre ce marché, si l’État a la volonté d’y arriver. Ça ne doit pas être difficile à expliquer, peste le docteur Assane Diop, président du Syndicat des pharmaciens du privé.
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