Coup dur pour la pilule du lendemain. Selon un article du site américain MotherJones, la pilule de contraception d'urgence Norlevo, plus communément appelée "pilule du lendemain" serait moins efficace pour les femmes pesant plus de 75 kilos et carrément inefficace pour les femmes dont le poids dépasse les 80 kilos.
Des informations confirmées au HuffPost par la branche française de HRA Pharma, le laboratoire qui commercialise ce médicament disponible en ventre libre en pharmacie, gratuit pour les mineures et également distribué par les hôpitaux et centres du Planning familial.
Selon son président directeur général, Luc Massart, cette réserve quant à l'efficacité de la pilule du lendemain "est une chose sue par tous les experts". Du côté du Planning familial, "on s'interroge sur la notion d'expert et l'on souligne que le problème c'est que ce ne sont pas les experts qui doivent être mis au courant", indique sa Secrétaire générale Marie-Pierre Martinet.
Notice périmée
Cela n'est en tous cas pas le cas des femmes qui l'utiliseraient puisque la version française de la notice du médicament, consultable sur la base de données des médicaments, n'en fait pas encore mention.
À la suite d'une décision de la Commission européenne datant du 10 novembre dernier, la notice devrait néanmoins être mise à jour dans tous les pays de l'Union d'ici mi-2014. Et elle devrait ressembler au document communiqué par le laboratoire HRA Pharma à Mother Jones. Il s'agit de la nouvelle notice dans sa version anglaise, voici ce qu'elle indique:
Traduction : "Plusieurs études suggèrent que Norlevo est moins efficace pour les femmes pesant plus de 75 kilos et n'est pas efficace sur celles pesant plus de 80 kilos. Consultez votre médecin ou pharmacien pour obtenir des conseils ou une forme de contraception d'urgence alternative"
À l'origine de ce virement de bord, une étude conduite par Anna Glasier, professeure d'obstétrique et de gynécologie à l'Université d’Edimbourg. En 2011, les résultats de ses travaux montre que les pilules d'urgence à base de levonorgestrel, le principe actif du Norlevo, tendent à être moins efficaces chez les personnes à fort indice de masse corporelle.
Au regard de ces nouvelles données, HRA Pharma décide en décembre 2012 de demander à l'Union européenne de mettre à jour les informations concernant le Norlevo. En résumé, près d'une année s'est écoulée entre l'initiative de HRA Pharma et la décision de Bruxelles le 10 novembre; tout cela sans compter la transposition au niveau national de cette décision, laquelle n'a pas toujours eu lieu à ce jour.
Toutes les pilules du lendemain seraient concernées
Quelque peu pris de vitesse par cette révélation, le dirigeant de la branche française du laboratoire Luc Massart reconnait qu'il est "important d'informer la population sur cette perte d'efficacité et son absence totale au-delà d'un certain poids."
Et ça peut se comprendre. En 2011, plus de 650.000 boîtes de Norlevo ont été distribuées en France; 40% des 15-24 ans auraient déjà eu recours à la "pilule du lendemain".
Pis, toujours selon Luc Massart, l'influence du poids comme facteur d'inefficacité ne se cantonne pas au Norlevo et s'étendrait "à l'ensemble des 'pilules du lendemain'".
HRA Pharma commercialise d'ailleurs une autre pilule d'urgence, EllaOne, à base d'ulipristal et soumise à prescription. Elle est censée être efficace jusqu'à 120 heures (cinq jours) après la relation sexuelle, efficacité qui pourrait être elle aussi remise en question au-delà d'un certains poids.
Le laboratoire entend néanmoins temporiser :
"Il ne faut pas inquiéter les gens: la pilule du lendemain reste un contraceptif d'urgence. La meilleure solution est de se tourner vers les méthodes contraceptives 'traditionnelles', comme la pilule, le préservatif, ou le stérilet," explique Luc Massart.
De fait, les pilules d'urgence ne marchent pas à tous les coups et le premier facteur à prendre en compte est le temps. Plus la pilule est prise tôt, plus elle est efficace. En ce qui concerne Norlevo, l'efficacité est de 95% dans les 24 heures, 85% entre la 24e et la 48e heure (deuxième jour), 58% entre la 48e et la 72e (troisième jour). Au-delà de trois jours après le rapport sexuel, elle n'est plus recommandée.
Malgré des effets secondaires temporaires, nausées et vomissements, le Planning familial rappelle que "la pilule d’urgence n’est pas dangereuse, ne rend pas stérile et peut être prise chaque fois qu’il y a un risque de grossesse non prévue, même si elle peut parfois perturber le cycle. Elle peut être moins efficace en cas de prise répétée au cours d’un cycle."
Mais si en cas d'urgence on pense d'abord à la pilule du lendemain, "il est important de rappeler que le dispositif intra-utérin (stérilet), est aussi une contraception d'urgence lorsqu'il est posé dans les cinq jours après le rapport," conclut Marie-Pierre Martinet, Secrétaire générale du Planning familial.
4 Commentaires
Thieuy
En Novembre, 2013 (08:45 AM)commencé di daw grosses pointures yiii
Jokko
En Novembre, 2013 (11:12 AM)Moo gueune thionoo aak gaathiééé boodoul khamme fookaaye wakhéé
Une Arnaque
En Novembre, 2013 (16:24 PM)Anonymeoi
En Décembre, 2016 (10:20 AM)hoot:
Participer à la Discussion