La sédentarité tue sans bruit : les conclusions scientifiques le prouvent. Extrait de "Danger sédentarité" du professeur François Carré (1/2).
Bougions-nous plus avant que les ordinateurs n’apparaissent ? Cela ne fait aucun doute. La place majeure que les écrans ont prise dans nos vies a fortement réduit notre mobilité. Hommes et femmes confondus, 42 % de la population active passe aujourd’hui plus de 4 heures par jour assise au travail et généralement devant un écran.
Or, il a été démontré que le fait d’être assis devant un ordinateur trop longtemps provoque des problèmes de santé. Et ce, même si l’on fait du sport. Ainsi, en comparant plusieurs groupes de femmes, on a pu mettre en évidence qu’une femme qui passe toutes ses journées devant un ordinateur et fait 3 heures de sport par semaine est globalement en moins bonne santé qu’une femme active qui passe moins de temps devant un écran. Le constat est surprenant et montre combien la sédentarité peut être pernicieuse.
Autre méfait lié à l’ordinateur dans le cadre professionnel : on a pu mesurer la nocivité qu’il y a à rester manger devant son écran pendant la pause déjeuner. On veut se détendre en allant sur Facebook, jouer avec une application téléchargée... Mais en fait, pendant ce temps-là, on augmente sa sédentarité et on dérègle sa façon de manger : rester devant un écran affecte la satiété et provoque rapidement une envie de manger dans l’après-midi. Par ailleurs, on a pu noter que l’utilisation des écrans est souvent associée à une prise alimentaire supplémentaire de 100 à 200 calories (3).
Or, dans le cas de Karine comme pour la majorité des femmes, la prise de poids est un sujet brûlant. Entre 20 et 50 ans, une femme peut voir son poids augmenter de 7 à 8 kilos si elle n’y prend pas garde. La grossesse puis la ménopause sont deux périodes qui favorisent cette prise de poids. Dans le premier cas, les modifications hormonales associées à la grossesse modifient l’appétit et le stockage des graisses. Et ces effets persistent après la naissance des enfants. C’est pourquoi les médecins conseillent de reprendre rapidement une activité physique après l’accouchement. Cela peut passer par de la marche plus ou moins active à une activité plus intense après la rééducation périnéale et un peu plus tard en cas de césarienne ou d’épisiotomie. À la ménopause, avec la baisse des oestrogènes qui accélère la perte musculaire, la prise de poids est également à surveiller, surtout au niveau des cuisses, alors que hanches et ventre s’épaississent. À toutes ces explications physiologiques qui nous rassurent et nous servent souvent d’excuses, il faut ajouter... le laisser-aller. Mais pour l’heure, Karine n’en est pas là et compte bien continuer à rentrer dans son pantalon taille 38 le plus longtemps possible.
TMS et sédentarité, le cercle vicieux
À la banque, le compagnon de bureau de Karine est son ordinateur. Sans lui, elle ne peut plus travailler ! Outre la fatigue visuelle occasionnée, ce n’est pas un scoop de rappeler que travailler devant un ordinateur cause de nombreux troubles musculosquelettiques (TMS). Écrans, claviers, souris... agissent sur nos poignets, nos épaules, notre nuque et le bas de notre dos. Écrans, claviers, souris... tous ces outils modernes qui se sont rendus indispensables peuvent vite se transformer en instruments de torture si l’on n’applique pas les règles de bon usage préconisées notamment par la médecine du travail. Médicalement, le processus des TMS est connu : les gestes répétitifs font souffrir les tissus mous situés autour des articulations. On parle alors d’affections péri-articulaires. Au palmarès des troubles les plus souvent pointés pour ce qui concerne les emplois devant un ordinateur, les maux de dos et les tendinites au niveau des membres supérieurs arrivent en bonne place dans la liste des supplices. Pour y remédier, les entreprises sont de plus en plus conscientes de l’importance de rendre les outils de travail plus ergonomiques. Mais cela ne suffit pas... La Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) a pu ainsi montrer que les TMS représentaient, en 2010, 85 % des maladies professionnelles.
Quelle incidence sur la sédentarité ? Les TMS représentent 9,7 millions de journées de travail perdues en 2010 et des douleurs qui poussent à faire le moins d’efforts possible. Toutes les personnes qui souffrent du dos le disent : elles n’ont surtout pas envie de bouger ! Or, une fois de plus, la sédentarité a un effet pernicieux : renoncer à une activité physique va contribuer à accentuer les douleurs musculaires.
3 Commentaires
Binat
En Novembre, 2013 (04:52 AM)Sdf
En Novembre, 2013 (12:39 PM)Amdy
En Novembre, 2013 (17:10 PM)Participer à la Discussion