La région de Fatick s’inquiète de ses cas de grossesse précoce devenus très fréquents en milieu scolaire. Les autorités sanitaires de la région indexent le déficit de services spécialisés pouvant prendre en charge la santé de la reproduction des adolescents. (Envoyée spéciale à Fatick) -
Les grossesses précoces non désirées, en milieu scolaire, ne sont pas seulement une exclusivité de la région de Kolda, réputée détenir le record. Ce phénomène existe également à Fatick et ce sont des filles âgées de 13 à 16 ans pour la plupart, d’après Asta Diop, superviseure au service de l’alimentation et de la nutrition de la région médicale de Fatick. La fréquence des grossesses précoces inquiète beaucoup les autorités sanitaires de la région puisque des cas d’infanticide commencent même à être signalés. C’est en tout cas le constat qui a été fait mercredi dernier, à l’occasion de la visite de la caravane organisée par l’Asbef, dans le cadre de la campagne pour le financement de la santé reproductive des jeunes. Chaque année, c’est une dizaine de cas qui est enregistrée dans les établissements scolaires. Et c’est Cheikh Abdoulaye Sène, professeur d’économie familiale, partenaire de l’Asbef dans cette région, qui révèle que l’année dernière, ce sont 15 cas de grossesse précoce sur un effectif de 1500 élèves qui ont été découverts au collège de Niakhar, alors que le lycée Coumba Ndoffène Diouf en comptait 11 cas. Ce phénomène touche plus les lycées et les collèges mais, il n’épargne pas également l’élémentaire où des cas de grossesse ont été signalés, notamment, à Ndangane où les touristes sont pointés du doigt. Une situation que le personnel médical a fortement déplorée. Et le lieutenant colonel, Mame Demba Sy, médecin-chef de la région, de dire que cela est dû essentiellement au déficit d’infrastructures dont souffre cette localité. Pour lui, la santé de la reproduction des jeunes constitue certes le maillon faible du système de santé en général mais à Fatick, la situation est encore plus grave. Ce qui fait que «les jeunes ne pouvant pas fréquenter les structures traditionnelles de peur de rencontrer leurs tantes ou leur maman, sont laissés à elles-mêmes», soutient Soukeyna Badiane, la sage-femme, nouvellement recrutée par l’Asbef pour son antenne qui va être installée incessamment dans la ville (Voir par ailleurs). Elle indique que les plus téméraires n’hésitent même pas à intercepter les sages-femmes dans la rue pour leur soumettre leurs inquiétudes. «Fatick est une région avec une forte concentration sérère, très conservatrice.
Et les pesanteurs socio-culturelles sont une réalité», explique le médecin. Pourtant, aussi contradictoire que cela puisse paraître, «les jeunes sont sexuellement très actives» dans cette région, de l’avis de Cheikh Abdoulaye Sène. Outre l’inexistence des services prenant en charge la question de la santé reproductive des jeunes, les adolescents n’ont pas un accès à l’information ou à une éducation sexuelle. Fatick ne compte qu’un centre ados et celui-ci ne peut pas prendre en charge tous les jeunes de la ville. C’est pourquoi, les autorités sanitaires demandent à l’Etat du Sénégal d’intégrer l’éducation sexuelle dès la classe de Cm2. «Cela permettrait de mieux préparer la fille et le garçon. Ils pourront ainsi adopter un comportement responsable et éviter les grossesses précoces et les infections sexuellement transmissibles», plaide le médecin-chef de région.Bientôt une antenne Asbef à FatickFatick aura bientôt un espace réservé aux jeunes baptisé : «Le coin des jeunes». L’Association pour le bien-être familiale (Asbef) va installer incessamment cet espace dans cette région qui permettra aux jeunes de bénéficier de services d’une sage-femme. Il est prévu des consultations gynécologiques, des offres en planning familial, entre autres. En plus des prestations de service de Soukeyna Badiane, la sage-femme, les adolescents auront également accès à toutes les informations liées à l’éducation sexuelle. Une équipe de relais, formée sur les questions de santé de la reproduction des jeunes, sera entièrement à la disposition de la cible jeune.
Les équipements sont déjà en place, rassure-t-on. «Il reste quelques réglages à faire», souligne le coordonnateur de l’antenne dans la région. Les jeunes venus accueillir la délégation de l’Asbef ont montré leur satisfaction. Coumba Fall, point focal du Mouvement d’action des jeunes (Maj), initié par Asbef, en partenariat avec la Fédération internationale pour la planification familiale, a estimé que ce bijou est là pour aider les jeunes à mieux vivre leur sexualité. «Ici, on est beaucoup plus à l’aise. Le personnel est jeune et on se comprend mieux entre nous», lance une jeune fille. L’Asbef qui compte relever le défi dans cette région centre du pays, entend davantage décentraliser ses antennes sur l’ensemble du territoire à l’image de Dakar, Richard-Toll et Kolda qui ont déjà leur antenne.
4 Commentaires
Kmm
En Novembre, 2012 (00:38 AM)Sarr Le Mair
En Novembre, 2012 (18:56 PM)Lol
En Novembre, 2012 (21:56 PM)femme noire, femme nue
vetue de ta peau noire blabla
de ta couleur me fait tanguer ma barque
etc...kiss...et bisous
mont valet..blabla
leo poete
Dd
En Novembre, 2012 (08:07 AM)Participer à la Discussion