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Sante

Situation des cas graves : Le Pr Mamadou Diarra Bèye du Samu national sonne l’alerte rouge

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Situation des cas graves : Le Pr Mamadou Diarra Bèye du Samu national sonne l’alerte rouge
«La situation est difficile !». Tel est le résumé fait par le Directeur du Samu national, le Professeur Mamadou Diarra Bèye de la situation du coronavirus au Sénégal. Ainsi, après le point sur l’évolution de la pandémie dans le pays, il a dévoilé la gestion des cas sévères de cette maladie. « C’est difficile pour les populations mais également pour les soignants. Tout bonnement parce que le nombre de cas augmente de jour en jour, en moyenne une centaine de cas par jour et dans tout le pays. Ce qui est à noter aussi c’est l’augmentation notable de plus en plus des cas communautaires. Ce qui témoigne d’une circulation active du virus dans la population », a d’emblée déclaré le Pr Bèye.

De plus, dit-il, « on note également une augmentation des cas graves dans les services de réanimation et ceci cohabite avec l’augmentation des autres cas en réanimation ».

Près de 300 cas sévères sont dans les CTE et prennent 10 à 15 litres d’oxygène par minute

Le Directeur du Samu national a renseigné qu’il ne faut pas oublier que dans les services de réanimation, en plus de cas sévères de Covid, on a d’autres pathologies qui n’ont absolument rien n’à voir avec le coronavirus. « Ce qui fait que le nombre de lits se met très rapidement en tension », fait-il savoir. Avant d’affirmer: « Mais au-delà des cas graves traités en réanimation, nous avons des cas sévères parce que ces derniers sont dans les Centres de traitement des épidémies (CTE) et (depuis que la prise en charge à domicile a commencé, les cas asymptomatiques ou bien les personnes qui ne présentent pas de risques majeurs sont pris en charge dans les domiciles avec un suivi), ils nécessitent une prise en charge rapprochée avec l’administration d’oxygène et d’autres médicaments. Actuellement, on en a près de 300 patients hospitalisés ».

Le Professeur Mamadou Diarra Bèye a ainsi soutenu que ces cas consomment énormément d’oxygène et on peut comprendre que les malades prennent à peu près 10 à 15 litres par minute. « On peut comprendre aisément la charge du travail. Et pour ces patients, la surveillance est aussi difficile, quand on est en surveillance continue, 1 à 3 soignants par patient », dit-il. Tout en ajoutant qu’on note également une augmentation des décès, parce que si les cas graves augmentent, forcément le nombre de décès augmente. Cependant, il a rassuré que le taux de létalité est inférieur à 2,5%.

La prise en charge à domicile des patients, l’autre cas grave

L’autre élément important sur lequel, il a insisté, est la prise ne charge à domicile qui est une réalité. « C’est un choix qui a été fait par le Comité national de gestion des épidémies (CNGE). Lequel nécessite un suivi mais aussi l’engagement des familles et des patients. Parce qu’au départ, si un triage est fait et qu’on décide de traiter quelqu’un à domicile, il faudra veiller à la contamination, mais aussi il faudra veiller à avertir très rapidement les structures de santé en cas d’aggravation et c’est dans ce cadre que le Samu joue un rôle très important. Ces alertes, nous les recevons sur le 15/15 et il faut appeler très vite quand il y a une détresse », prévient-il. Avant de poursuivre : « Parce que ce qu’on a noté pour les cas graves qui arrivent en réanimation, dans plus de 80% des cas, ce n’est pas des patients suivis à domicile mais des patients qui restaient à la maison et qui brutalement présentent des signes de détresse et quand nous intervenons, nous nous rendons compte que ces personnes étaient malades depuis au moins dix jours ».

Pour lui, ce message est très important parce que pendant ce temps, le risque de contamination a pu être important mais également ces malades arrivent dans des situations vraiment très dramatiques, de sorte que malgré tous les efforts faits dans les services de réanimation, nous déplorons un nombre de décès très élevé.

Sur ce, le Directeur du Samu national a exhorté les soignants sur les efforts qui sont fournis et qui restent encore à être fournis puisqu’il fait remarquer que le chemin risque d’être encore long. « Les gestes barrières doivent faire partie de nos habitudes mais surtout le plus important c’est d’éviter les rassemblements et les déplacements inutiles ».


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