Face au risque de cancer du sein Angelina Jolie a choisi l'ablation, mais d'autres femmes pourraient tout simplement opter... pour une simple pilule.
Afin de prévenir l'apparition de ce cancer, les autorités médicales britanniques à travers la voix du National Institute for Health and Care Excellence (Nice) recommandent désormais la prise d'une pilule quotidienne pendant 5 ans.
Annoncée mardi 25 juin, la mesure s'adresse aux femmes dont la famille a eu des antécédents avec ce cancer. Le Nice estime que près d'un demi-million de femmes vivant en Angleterre et au Pays de Galles âgées de 35 ans ou plus pourraient être concernées.
Plusieurs médecins britanniques ont salué une décision historique quoique controversée.
120 livres par patiente
D'après les autorités, ce traitement préventif coûterait aux alentours de 120 livres-sterling par femme, soit 142 euros environ. Peu onéreux, Il permettrait à la sécurité sociale britannique de faire d'importantes économies, mais surtout d'assurer une meilleure prévention.
Les molécules concernées sont deux générique. D'un côté, le tamoxifène, utilisé dans le traitement de cancers du sein en phase précoce ou avancé chez les femmes pré- et post-ménopausées. C'est la molécule la plus vendue dans le cadre de ce traitement. De l'autre, on trouve du raloxifène, une autre molécule utilisée pour lutter contre l'ostéoporose chez les femmes ménopausées.
Lors d'un essai clinique, des femmes post-ménopausées ayant un risque élevé d'avoir un cancer du sein ont fait le test. Après avoir pris du tamoxifène quotidiennement pendant 5 ans, elles ont vu leur risque de développer un cancer du sein invasif de 50%. Plus récemment, un autre essai portant sur 10 ans a constaté un risque diminué de 25% grâce au tamoxifène.
Même chose avec le raloxifène, un traitement quotidien qui avait réduit cette probabilité de 38%.
Des molécules qui font débat
Jusqu'ici, seuls les États-Unis avaient recours à un usage préventif de ces deux molécules. L'Union européenne estime pour sa part que le jeu ne vaut pas la chandelle. Il faut dire que deux essais conduits en Europe ne se sont en effet pas révélés concluants. Un autre a présenté une diminution du risque de 33%.
Par ailleurs, ces molécules ne sont pas sans effets secondaires. Le tamoxifène entraîne par exemple un sur-risque de thrombose veineuse profonde (caillot) et d'embolie pulmonaire de l'ordre de 2-3 % sur 5 ans. Un chiffre bien supérieur au risque présenté par les pilules de 3è ou 4è génération.
"Au vu de ces résultats, l'Union européenne a toujours considéré que le rapport bénéfice-risque n'était pas en faveur de la prescription du tamoxifène," expliquait le docteur Suzette Delaloge, oncologue à l'Institut Gustave Roussy de Villejuif,en janvier dernier. Pas sûr donc, que de telles recommandations risquent de traverser la manche.
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