Depuis 2022, le Sénégal a pris une nouvelle vitesse de croisière dans la lutte contre le VIH, après la difficile période de la Covid-19. Il faut noter que le niveau de l’épidémie du sida est actuellement faible. Le VIH est une épidémie tempérée, modérée, avec un taux de prévalence de 0,3 % chez la population générale.
Cependant, le taux de prévalence est très élevé chez certains groupes de la population qu'on appelle les populations clés ou les populations à haut risque. « Cela signifie qu’il peut passer de 27,6 % à 5,8 % par exemple pour les consommateurs de drogues injectables. A ces groupes vulnérables, s’ajoutent les enfants et les femmes. Actuellement, on parle d'une féminisation du VIH, les femmes étant beaucoup exposées sont très vulnérables. Exposées au VIH, elles présentent un taux de prévalence beaucoup plus élevé, comparé aux hommes », a précisé Débia Dia, référente juridique chargée du plaidoyer à l'Alliance nationale des communautés pour la santé (ANCS), une organisation de la société civile qui œuvre dans le cadre de la lutte contre le VIH et aussi contre la tuberculose, les hépatites, les IST et le paludisme.
Il faut noter que l’élimination des nouvelles contaminations chez les jeunes filles et garçons, l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH, la prise en charge des groupes vulnérables, l’atteinte des 95-95- 95 chez les populations vulnérables et les enfants, entre autres, sont les nouveaux défis. Mais « nous rencontrons actuellement un gros défi par rapport à la prise en charge des enfants. Lorsque l'on regarde la cascade de soins sous les 'trois 95' la problématique de la prise en charge des enfants est une réalité. Pour ce qui est du dépistage, pour les enfants, le Sénégal est à 43 %, entre 40 et 45 %. Ce taux est très faible », explique Mme Dia. Elle poursuit que cela résulte des difficultés à dénicher ces enfants pour pouvoir les mettre sous traitement, comparé aux adultes.
D’ailleurs, pour ce qui est « des adultes sur les 95-95-95, concernant le dépistage, le Sénégal est à peu près à 88 %. Donc, vous pouvez voir le décalage qui existe entre les adultes et les enfants ». Madame Dia ajoute qu'« il y a certains enfants qui vivent avec le VIH et qui ne le savent même pas. Il y a certains enfants qui ne prennent pas le traitement, peut-être parce qu'il y a leurs parents ou en tout cas le responsable qui ne les aident pas à prendre ce traitement et ça pose énormément de problèmes, parce qu'une personne qui n'est pas sous traitement est une personne potentielle qui peut exposer les autres et transmettre le VIH ». Dans ce contexte, des stratégies pour amener les femmes enceintes à accepter de se faire dépister et connaître très rapidement leur statut, et si c'est séropositif, qu'elles puissent être mises sous traitement ».
C’est dans ce sillage que l’ANCS, dans sa mission de sensibilisation du grand public, cible les médias. « Nous rencontrons beaucoup les journalistes, les chroniqueurs de santé qui peuvent sensibiliser la communauté pour faire le dépistage. En effet, si l’on se dépiste tôt, on sait ce qui se passe dans son corps, son statut sérologique, on peut très vite être mis sous traitement et actuellement on parle du fait que le VIH c'est une maladie chronique, c'est-à-dire qu'on peut vivre avec le VIH pendant des années », dit-elle.
2 Commentaires
Mère Gueye Canada
il y a 3 jours (14:57 PM)Reply_author
il y a 3 jours (17:39 PM)Participer à la Discussion