Le rideau tombe sur 2022. Une année riche en évènements marquants à tous les étages au pays de la Teranga. Dans ce lot de moments mémorables, le football obtient la palme du meilleur souvenir avec la consécration historique du Sénégal à la coupe d’Afrique des Nations au Cameroun. Pour Seneweb, un homme incarne, mieux que quiconque, ce sacre : Aliou Cissé. Et on vous explique pourquoi.
Bien sûr, le choix du natif de Ziguinchor ne peut pas faire l’unanimité. Nombreux sont celles et ceux qui attribueront ce titre de « Man of the year » à Sadio Mané pour ses performances en sélection nationale au cours de cette année avec à l’esprit ses tirs au but décisifs contre l’Egypte (en finale de la CAN et en qualification pour la coupe du monde). Mais tout comme une partie d’échec, Sadio Mané a beau être le roi, il n’en demeure pas moins un pion à la disposition du pousseur de bois qu’est Aliou Cissé. Ce dernier est incontestablement le grand artisan des succès rencontrés par le pays en 2022.
Tout commence par cette coupe d’Afrique des Nations au Cameroun, où le Sénégal a une revanche à prendre sur l’histoire. Mieux qu’une participation honorable, les Lions l sont dans l’obligation de revenir avec le trophée comme l’a exigé le Président Macky Sall dans son discours lors de la remise de drapeau : « Cette fois-ci, je ne parle pas de finale mais de coupe. Il faudra vous battre pour nous ramener la coupe ». Toute cette pression retombe particulièrement sur un seul homme : Aliou Cissé. Et cette CAN a un goût de dernière chance pour lui.
La gagne au détriment du beau jeu
Conscient de cela, le sélectionneur de 46 ans va tout mettre en œuvre pour remporter la 33e édition de cette compétition au Cameroun. Malgré un démarrage poussif en phase de poules, Aliou Cissé et ses hommes vont réellement prendre leurs marques à partir des 8es de finale avant de faire un sans faute jusqu’au sacre final. Tout au long de cette épopée, l’œil extérieur n’a eu de cesse de critiquer le manque de fond de jeu de cette équipe. Une carence inacceptable au vu des potentialités individuelles de cette formation. Là encore, ce choix est l’apanage de l’ancien milieu de terrain du Paris Saint-Germain qui semble privilégier le combo efficacité, solidité et gagne au détriment d’un jeu alléchant. C’est sur ses mêmes principes qu’Aliou Cissé va s’appuyer pour obtenir une deuxième qualification de suite pour une coupe du monde contre l’Egypte au terme d’une double confrontation folle. Dans une interview accordée à Onze Mondial, El Tactico affirme être un adepte du beau football mais avec ses limites : « Je me place dans l’école du jeu. Moi je veux jouer, c’est clair et net. Je n’ai jamais donné des consignes : « Prenez le ballon et jetez le dehors », non, moi je veux jouer. Mais comme je le dis, jusqu’où l’on va jouer ? Jouer, c’est quoi ? Se faire 15 passes derrière ? Ou bien 30 passes derrière et ne jamais approcher les 20 mètres adverses ? Ce jeu ne m’intéresse pas. Je ne suis pas dans cette philosophie de jeu. Jouer pour aller de l’avant, mettre de l’intensité, attaquer les 30 derniers mètres adverses, créer le danger, créer des moments de crise chez l’adversaire, ça, ça m’intéresse. Jouer, ce n’est pas seulement attaquer, c’est aussi se retrousser les manches dans les moments difficiles pour pouvoir défendre et savoir que l’adversaire est dans son bon temps ».
Imperturbable en toute circonstance
Durant ces 7 années passées à la tête de la sélection nationale, le sélectionneur a eu à essuyer toutes sortes de critiques, des plus virulentes aux plus affectueuses. Même si les commentaires acerbes se taillent la part du lion sans toucher sa crinière. En effet, Aliou Cissé ne s’est jamais montré publiquement agacé de l’opinion extérieure. « C’est un gros travailleur, exigeant, ambitieux, et têtu aussi. Il a ses principes de jeu et s’y tient, même s’il lui arrive bien sûr d’évoluer, car il est intelligent ». Tels sont les mots de Ferdinand Coly à propos d’Aliou Cissé. Cette description de l’homme aux dreadlocks est partagée par plusieurs observateurs qui insistent surtout sur sa personnalité imperméable aux avis extérieurs pour ne pas dire « borné ». Il se défend : « Je ne suis pas quelqu’un de borné. Je suis quelqu’un d’ouvert. J’ai toujours été un garçon ouvert. La critique je l’accepte. Qu'elle soit constructive, qu’elle ne soit parfois pas constructive. Je pense qu’aujourd’hui nous parlons tous de la même chose, différemment peut-être. Je les écoute, après c’est à moi, avec mon intelligence, mon vécu en tant que joueur, en tant qu’entraineur de filtrer ce qui est bon, ce qui est mauvais ».
Song, Regragui… : La Cissé mania à l’assaut des sélections africaines
Aliou Cissé, c’est avant tout un style qui a fini de conquérir le continent africain. Bien plus que son look de « Rastaman intello », il incarne le renouveau du football africain basé sur la confiance en l’expertise locale. A titre d’exemple, sur les 24 nations qualifiées à la dernière coupe d’Afrique, 15 étaient dirigées par des entraîneurs locaux, une révolution.
La tendance va se poursuivre après la fête du football africain avec le pays hôte de la compétition qui va nommer à sa tête l’ancien international Rigobert Song dont l’apparence est comparable à celle de son homologue Sénégalais. Le Maroc aussi va miser sur l’expertise locale avec la nomination de Walid Regragui. Des choix payants puisque tous ces coachs vont obtenir leurs tickets pour le mondial au Qatar. Plus qu’une question de nationalisme, ces choix sont fortement motivés par des questions économiques. En effet, en termes de rémunération salariale, les nationaux sont moins gourmands –et de loin- que les techniciens étrangers. Un sujet qui va d’ailleurs être mis au centre de la table entre la fédération sénégalaise de football et Aliou Cissé. Motif : revalorisation salariale pour objectifs atteints avec la coupe d’Afrique et la qualification à la coupe du monde 2022. Le sélectionneur national va obtenir gain de cause avec une prolongation de contrat accompagnée d’une augmentation de l’ordre de 50% soit 30 millions de Fcfa par mois au lieu de 15 millions.
Mais à l’heure où il doit commencer une nouvelle ère avec cette équipe après le mondial au Qatar, des rumeurs faisant état d’une velléité de départ du technicien de 46 ans enflent. Si un tel scénario venait à se produire, l’ancien président de la ligue sénégalaise de football (LSFP), Saer Seck, lui prédit des lendemains meilleurs au plus haut niveau : « Le bilan de Cissé depuis qu’il est là est positif. C’est un sélectionneur qui a su ramener l’ambition, il a apporté de la rigueur à tous les niveaux. Je pense qu’il sera un jour l’objet de sollicitations pour aller entraîner en Europe. Il a les compétences pour cela ».
Reste maintenant à voir si « El Tactico » va rempiler ou plutôt tenter la passe de deux avec un deuxième titre continental consécutif en janvier 2024 en Côte d’Ivoire.
Bien sûr, le choix du natif de Ziguinchor ne peut pas faire l’unanimité. Nombreux sont celles et ceux qui attribueront ce titre de « Man of the year » à Sadio Mané pour ses performances en sélection nationale au cours de cette année avec à l’esprit ses tirs au but décisifs contre l’Egypte (en finale de la CAN et en qualification pour la coupe du monde). Mais tout comme une partie d’échec, Sadio Mané a beau être le roi, il n’en demeure pas moins un pion à la disposition du pousseur de bois qu’est Aliou Cissé. Ce dernier est incontestablement le grand artisan des succès rencontrés par le pays en 2022.
Tout commence par cette coupe d’Afrique des Nations au Cameroun, où le Sénégal a une revanche à prendre sur l’histoire. Mieux qu’une participation honorable, les Lions l sont dans l’obligation de revenir avec le trophée comme l’a exigé le Président Macky Sall dans son discours lors de la remise de drapeau : « Cette fois-ci, je ne parle pas de finale mais de coupe. Il faudra vous battre pour nous ramener la coupe ». Toute cette pression retombe particulièrement sur un seul homme : Aliou Cissé. Et cette CAN a un goût de dernière chance pour lui.
La gagne au détriment du beau jeu
Conscient de cela, le sélectionneur de 46 ans va tout mettre en œuvre pour remporter la 33e édition de cette compétition au Cameroun. Malgré un démarrage poussif en phase de poules, Aliou Cissé et ses hommes vont réellement prendre leurs marques à partir des 8es de finale avant de faire un sans faute jusqu’au sacre final. Tout au long de cette épopée, l’œil extérieur n’a eu de cesse de critiquer le manque de fond de jeu de cette équipe. Une carence inacceptable au vu des potentialités individuelles de cette formation. Là encore, ce choix est l’apanage de l’ancien milieu de terrain du Paris Saint-Germain qui semble privilégier le combo efficacité, solidité et gagne au détriment d’un jeu alléchant. C’est sur ses mêmes principes qu’Aliou Cissé va s’appuyer pour obtenir une deuxième qualification de suite pour une coupe du monde contre l’Egypte au terme d’une double confrontation folle. Dans une interview accordée à Onze Mondial, El Tactico affirme être un adepte du beau football mais avec ses limites : « Je me place dans l’école du jeu. Moi je veux jouer, c’est clair et net. Je n’ai jamais donné des consignes : « Prenez le ballon et jetez le dehors », non, moi je veux jouer. Mais comme je le dis, jusqu’où l’on va jouer ? Jouer, c’est quoi ? Se faire 15 passes derrière ? Ou bien 30 passes derrière et ne jamais approcher les 20 mètres adverses ? Ce jeu ne m’intéresse pas. Je ne suis pas dans cette philosophie de jeu. Jouer pour aller de l’avant, mettre de l’intensité, attaquer les 30 derniers mètres adverses, créer le danger, créer des moments de crise chez l’adversaire, ça, ça m’intéresse. Jouer, ce n’est pas seulement attaquer, c’est aussi se retrousser les manches dans les moments difficiles pour pouvoir défendre et savoir que l’adversaire est dans son bon temps ».
Imperturbable en toute circonstance
Durant ces 7 années passées à la tête de la sélection nationale, le sélectionneur a eu à essuyer toutes sortes de critiques, des plus virulentes aux plus affectueuses. Même si les commentaires acerbes se taillent la part du lion sans toucher sa crinière. En effet, Aliou Cissé ne s’est jamais montré publiquement agacé de l’opinion extérieure. « C’est un gros travailleur, exigeant, ambitieux, et têtu aussi. Il a ses principes de jeu et s’y tient, même s’il lui arrive bien sûr d’évoluer, car il est intelligent ». Tels sont les mots de Ferdinand Coly à propos d’Aliou Cissé. Cette description de l’homme aux dreadlocks est partagée par plusieurs observateurs qui insistent surtout sur sa personnalité imperméable aux avis extérieurs pour ne pas dire « borné ». Il se défend : « Je ne suis pas quelqu’un de borné. Je suis quelqu’un d’ouvert. J’ai toujours été un garçon ouvert. La critique je l’accepte. Qu'elle soit constructive, qu’elle ne soit parfois pas constructive. Je pense qu’aujourd’hui nous parlons tous de la même chose, différemment peut-être. Je les écoute, après c’est à moi, avec mon intelligence, mon vécu en tant que joueur, en tant qu’entraineur de filtrer ce qui est bon, ce qui est mauvais ».
Song, Regragui… : La Cissé mania à l’assaut des sélections africaines
Aliou Cissé, c’est avant tout un style qui a fini de conquérir le continent africain. Bien plus que son look de « Rastaman intello », il incarne le renouveau du football africain basé sur la confiance en l’expertise locale. A titre d’exemple, sur les 24 nations qualifiées à la dernière coupe d’Afrique, 15 étaient dirigées par des entraîneurs locaux, une révolution.
La tendance va se poursuivre après la fête du football africain avec le pays hôte de la compétition qui va nommer à sa tête l’ancien international Rigobert Song dont l’apparence est comparable à celle de son homologue Sénégalais. Le Maroc aussi va miser sur l’expertise locale avec la nomination de Walid Regragui. Des choix payants puisque tous ces coachs vont obtenir leurs tickets pour le mondial au Qatar. Plus qu’une question de nationalisme, ces choix sont fortement motivés par des questions économiques. En effet, en termes de rémunération salariale, les nationaux sont moins gourmands –et de loin- que les techniciens étrangers. Un sujet qui va d’ailleurs être mis au centre de la table entre la fédération sénégalaise de football et Aliou Cissé. Motif : revalorisation salariale pour objectifs atteints avec la coupe d’Afrique et la qualification à la coupe du monde 2022. Le sélectionneur national va obtenir gain de cause avec une prolongation de contrat accompagnée d’une augmentation de l’ordre de 50% soit 30 millions de Fcfa par mois au lieu de 15 millions.
Mais à l’heure où il doit commencer une nouvelle ère avec cette équipe après le mondial au Qatar, des rumeurs faisant état d’une velléité de départ du technicien de 46 ans enflent. Si un tel scénario venait à se produire, l’ancien président de la ligue sénégalaise de football (LSFP), Saer Seck, lui prédit des lendemains meilleurs au plus haut niveau : « Le bilan de Cissé depuis qu’il est là est positif. C’est un sélectionneur qui a su ramener l’ambition, il a apporté de la rigueur à tous les niveaux. Je pense qu’il sera un jour l’objet de sollicitations pour aller entraîner en Europe. Il a les compétences pour cela ».
Reste maintenant à voir si « El Tactico » va rempiler ou plutôt tenter la passe de deux avec un deuxième titre continental consécutif en janvier 2024 en Côte d’Ivoire.
11 Commentaires
c'est du jamais vue
🇸🇳🇸🇳🇸🇳
Neu Xol Yi Rafet
En Décembre, 2022 (13:43 PM)Pourquoi le Senegalais aime le changement juste pour changer ?
Pourquoi le Sénégalais est expert dans tout les domaines?
Pourquoi changer Aliou Cissé qui n'a pas de beau jeu et qui gagne?
Pourquoi faire venir des coach de l'etranger pour avoir le meme resultat sinon pire?
Nagnou kholat sounou bopp té yénaneté DIAM.....
Malik
En Décembre, 2022 (15:56 PM)1--Aliou Cissé est un bon coach. s'il veut passer le bâton à quelqu'un d'autre ce sera sa décision. 2--Adji Sarr a menti depuis le début non seulement au peuple mais même aux comploteurs, donc ce fut chaotic pour eux, et finira ds un chaos total pour ces gens. 1 et 2 sont des futilités. Le vrai sujet aujourd'hui c'est le rapport sur nos comptes, nos milles milliards. Voilà ce qui doit être au menu chaque jour. Le reste on s'en fout.
Comment peut-on se réjouir d'un échec. Vous imaginez Southgate homme de l'année s'il avait perdu contre le Sénégal
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