
En campagne de mobilisation à Goudomp (région de Sédhiou) depuis trois jours pour une sensibilisation des forces vives contre les mutilations génitales féminines (MGF), à travers des dialogues intergénérationnels communautaires et des rencontres avec les autorités administratives et locales, le Réseau des jeunes pour la promotion de l'abandon de MGF et des mariages d'enfants est en campagne pour une lutte commune pour l'application de la loi 1999 contre l'excision. Une pétition est lancée pour une signature massive. Ceci, à la suite de l'excision collective de 11 fillettes âgées de 5 mois à 5 ans, le 15 février 2025, à Soumacounda, un village du département de Goudomp.
Cet acte d'une violence inacceptable, selon Ndèye Farma Ndao, présidente du Réseau des jeunes pour la promotion de l'abandon des mutilations génitales féminines et des mariages d'enfants, « rappelle l'urgence de renforcer les efforts de sensibilisation et d'application stricte de la loi ». Il est impératif que les responsables de cette mutilation collective soient identifiés et traduits en justice, afin que de tels crimes restent non seulement pas impunis, mais constituant une action judiciaire dissuasive pour l'avenir », a-t-elle plaidé.
Ainsi, avec l'ensemble des organisations membres du projet The Girl Generation (TGG) programme de soutien au mouvement africain pour mettre fin aux MGF (TGG/ALM) à Sédhiou, les membres du réseau invitent les autorités nationales, la société civile et les communautés à intensifier leur engagement pour éradiquer définitivement cette pratique.
« Il est inconcevable de comprendre qu'une violation aussi grave des droits fondamentaux des filles ait lieu dans un pays pionnier dans la lutte contre les MGF », s'indigne Ndèye Farma Ndao.
« Le RJPAMGF/ME et l'ensemble des organisations membres du projet TGG/ALM à Sédhiou s'indignent face à une telle régression remettant en cause beaucoup d'acquis depuis des décennies au Sénégal, malgré les efforts menés par le gouvernement. Le Sénégal a joué un rôle pionnier dans la région en adoptant dès 1999 la loi 99-05 qui incrimine non seulement la perpétration, l'instigation, la préparation et/ou l'assistance à un acte de MGF, mais aussi le non-signalement d'incident lié à une MGF ainsi que la pratique transfrontalière de MGF », ajoute la présidente Farma Ndao.
Rappelant que la Constitution sénégalaise, dans son article 7, prévoit la protection de toutes les personnes contre toutes les mutilations physiques, ces organisations appellent à une indignation massive de tous les acteurs œuvrant pour la cause des femmes.
« À l'État, nous appelons à l'application rigoureuse des sanctions contre les auteurs et complices des MGF et à un renforcement des campagnes d'éducation et de sensibilisation à grande échelle tout en initiant des politiques d'accompagnement et de prise en charge des victimes pour leur reconstruction physique et psychologique », a plaidé la présidente du réseau Ndeye Farma Ndao.
1 Commentaires
Participer à la Discussion