
À Bignona, le barrage d’Affiniam, censé protéger les terres agricoles, est devenu une source de désolation pour les riverains regroupés au sein du Cadre de concertation sur le barrage d’Affiniam. Depuis plusieurs semaines, ces derniers multiplient les alertes sur la dégradation accélérée des rizières, envahies par le sel, et sur l’effondrement des activités agricoles qui faisaient autrefois la richesse de la zone. Face à cette crise, ils appellent à des solutions concrètes pour enrayer l’hémorragie.
« La réhabilitation du marigot de Bignona et l’aménagement de petites digues anti-sel, comme par le passé, sont la clé », martèle Lamine Dème Diatta, coordonnateur du cadre. Pour les habitants, le barrage, érigé en 1988 pour bloquer la langue salée, a paradoxalement aggravé la salinisation en amont, rendant plus de 7 000 hectares incultivables. Le Cadre de concertation propose cinq mesures phares : déboucher l’embouchure du marigot, située à 200-300 mètres de l’ouvrage, pour rétablir l’équilibre des marées ; construire un pont à cet endroit pour fluidifier la circulation des personnes et des biens ; réaliser une contre-expertise scientifique pour adapter les barrages hydro-agricoles aux réalités locales ; accompagner les communes riveraines dans des plans d’assainissement et de reforestation ; et enfin, réaménager les vallées en fonction d’une réhabilitation complète du marigot.
Ces propositions, consignées dans un document remis aux autorités régionales, visent à relancer la riziculture et à tendre vers la souveraineté alimentaire, un espoir aujourd’hui compromis. « Nous attendons une réponse ferme de l’État pour sauver nos terres et nos moyens de subsistance », insiste le cadre, qui déplore les promesses non tenues depuis la réhabilitation de 2020. Alors que le barrage devait sécuriser 11 000 hectares, les populations dénoncent un échec cuisant et une menace croissante sur leur avenir.
2 Commentaires
Sény Sané
il y a 4 heures (12:36 PM)Reply_author
il y a 4 heures (13:06 PM)Je suis à 1000 % d'accord avec la demande
Mais On n'exige pas
On demande
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