"Je présente mes excuses", le général Kara baisse les armes sur l'affaire des centres de redressement. Selon lui, ses intentions vont à l'encontre des actes allant dans le sens de causer des troubles à l'ordre public. Mais le pénaliste Iba Barry Camara demande à ce que la justice aille jusqu'au bout dans cette affaire. Même son de cloche pour le juriste Souleymane Guissé .
Des excuses aussi plates soient-elles ne peuvent justifier l'abandon de l'enquête ouverte sur l'affaire des centres de redressement de Serigne Modou Kara Mbacké, soutient Iba Barry Camara. L'enseignant à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar ( Ucad) estime que les violations de la loi sont établies.
"Le fait de commettre des infractions et ensuite de revenir pour s'excuser, en droit, ça ne joue pas, même si ça peut permettre que l'on atténue un tout petit peu la peine. Mais en tout état de cause, ces infractions-là ont été effectivement consommées; maintenant, il appartiendra à qui de droit, en l'occurrence le procureur, de poursuivre; et donc là, il n'y a pas de repenti ", a-t-il déclaré sur IRadio.
Souleymane Guissé s'inscrit dans le même sillage. Le juriste interne en cabinet d'avocat indique que les violences constatées doivent être clarifiées.
"À mon avis, ces excuses ne sont pas recevables pour la bonne et simple raison que l'appareil judiciaire a été déjà mis en branle et que donc cela ne devrait en aucun cas faire obstacle à la poursuite des enquêtes. Il aura peut-être le temps, une fois que le procès sera ficelé, de présenter ses excuses devant le juge chargé de juger cette affaire. Etant entendu qu'il y a des cas de blessures qui ont été répertoriés, c'est des violences qui méritent quand même d'être clarifiées et le cas échéant être sanctionnés s'il est avéré que ces violences émanent de ces maisons de détention érigées par le guide"
Iba Barry Camara fait savoir que les charges qui pèsent sur cette affaire non encore élucidée sont extrêmement lourdes, il parle de séquestration et d'infraction.
"Le fait de détenir contre leur volonté des personnes, c'est ce que l'on appelle la séquestration et ça c'est un délit réprimé sévèrement par le code pénal. Le fait également d'avoir une sécurité privée sans une autorisation expresse de l'autorité, c'est une infraction'' qu'il faut sanctionner.
La gendarmerie a ouvert une enquête suite à une descente dans ces centres de redressement, elle a trouvé plusieurs dizaines de jeunes dans des conditions ''inhumaines''.
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