
Tailleur professionnel, D. Diop (30 ans) ne s'est pas limité à initier à la jeune F. Boiro (15 ans) les ficelles de la couture. Le garçon, à mobilité réduite, a violé, à plusieurs reprises, son apprentie. Une grossesse s'en est suivie. Jugé ce mardi à la Chambre criminelle de Dakar pour viol et pédophilie, le procureur de la République a requis contre lui 20 ans de réclusion criminelle.
Selon l’accusation, les faits se sont déroulés, à Bargny, au courant de l’année 2022. À l’époque, F. Boiro était âgée de 13 ans. Elle venait d'abandonner l'école en classe de CM1. Son père El Hadj Boiro l’a alors confiée au jeune D. Diop pour qu'il l'initie au métier de tailleur à son domicile.
Profitant de la situation, chaque soir, le tailleur s’enfermait dans l’atelier avec la jeune fille pour entretenir des rapports sexuels. Un jour, F. Boiro est tombée malade. Elle a été conduite à l’hôpital Youssou Mbergane de Rufisque. Après consultation, le médecin a informé ses parents qu’elle était enceinte de six semaines. Interrogée, F. Boiro a désigné D. Diop comme l’auteur de la grossesse. Elle révèle que ce dernier l’a violée à plusieurs reprises dans l’atelier et l’a menacée, en cas de dénonciation.
Interpellé, D. Diop a reconnu avoir entretenu des rapports sexuels avec fille, mais a nié le viol, soutenant qu’elle était consentante. Mais il a fini par reconnaitre la paternité de la grossesse. Le père de la victime a porté plainte contre lui le 17 mai 2022.
À la suite de l’enquête préliminaire, D. Diop a été conduit devant le parquet de Dakar. Le dossier a été confié au juge 4e cabinet qui l'a placé sous mandat de dépôt le 27 mai 2022 pour viol et pédophilie sur une mineure de 13 ans.
Mais à la barre, ce mardi, l’accusé a servi une autre version, déclarant que c’est la jeune fille qui le provoquait tout le temps. C’est ainsi que son avocat lui a conseillé de dire la vérité. « Je reconnais avoir entretenu des rapports sexuels avec elle à plusieurs reprises à mon domicile. C'était mon apprentie. On a noué une relation amoureuse. Elle a fait trois ans dans l’atelier. Et c’est moi qui l'ai courtisée. Je croyais qu’elle avait 20 ans », a déclaré l’accusé.
Il poursuit : « C’est elle qui s’est déshabillée et elle s’est offerte à moi. On s’est embrassé avant de passer à l’acte. On le faisait dans l’atelier. Après la descente, j’attendais que les autres apprentis partent pour fermer l’atelier et entretenir des rapports sexuels avec elle », a avoué D. Diop.
''Il m'a donné un médicament à boire ; je me suis endormie''
Entendue, la partie civile F. Boiro, à côté de son père civilement responsable, a contesté la relation amoureuse. « On n’était pas en couple et je ne l’aime pas. Je ne l'aimais pas. Il m’a forcée à entretenir des rapports sexuels. On l’a fait durant le ramadan et après. Un jour, il m’a offert un médicament à boire ; après je me suis endormi. À mon réveil, j’ai vu qu’il a, une fois de plus, abusé de moi sexuellement », dit-elle.
La partie civile d'ajouter : « On ne s'est jamais embrassé. Il passe juste à l’acte. Après, il me menace de mort en me disant que mes parents n’allaient pas me croire si je racontais les faits », a soutenu la fille.
Son père, qui n'a pas réclamé de dommages et intérêts, a déclaré qu’elle a accouché par césarienne et l’enfant est confié à la mère de la fille.
La défense a plaidé coupable. Vu que l’accusé est une personne à mobilité réduite, l'avocat a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Le jugement sera rendu le 8 avril prochain.
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Senegallè
il y a 8 heures (04:57 AM)Participer à la Discussion