Les (sur)vivants ont le dégoût à la bouche. L’océan, dont la gueule béante a englouti 1863 passagers du « Joola », n’est pas le jardin aux poissons appétissants. La nausée est la réaction de la mémoire face au plus gros sinistre maritime de l’humanité.C’est une réaction humaine, cette connexion entre l’émotion et les centres du goût. Le devoir de mémoire habite aussi ma République tous les douze mois. Le 26 septembre, les génériques sont des fabriques de larmes. Les images traduisent la mise en scène du désastre ayant eu cours au large des côtes gambiennes. Les mots sont les douloureux témoignages des parents et amis à leurs morts. Le souvenir est le sanctuaire pour ces condamnés à mort du cimetière aquatique.
Dakar, Ziguinchor et Banjul sont les champs de tristesse. Le cœur des vivants aussi.Des vies ont basculé à cause de cet accident. Des causes sont convoquées, allant des défaillances techniques au surnaturel. Oui, les djinns, paraît-il, sont plus méchants que les négligences de l’homme ! L’irrationnel est un élément de notre quotidien. L’amulette, comme les incantations, est un sésame qui libère les voies interdites au rêve de gloire ou de quiétude. Il est bon de chercher, quelquefois, le destin dans le miracle. Voyez ce qui s’est passé à Tamalé, paysage de ruines des espoirs de Coupe d’Afrique. Le fameux marabout de Niary Tally a été au centre d’une rumeur sans bout. L’astuce est un classique : il faut convoquer les forces extraordinaires dans nos infortunes si ordinaires pour un peuple qui refuse de regarder la réalité.
Puis, le capitaine a été accusé d’abandon des voyageurs en détresse, dans le noir décor de l’Atlantique. Il a bon dos, le (porté) disparu qui ne peut dire, dans ce procès posthume : « Objection ! » Mort ? Le sacrifice doit inspirer tous les capitaines, qu’ils soient président de la République, ministre, directeur de société, père ou mère de famille ! La responsabilité a ses exigences de loyauté et d’abnégation. Il faut tenir la barre, droit dans ses souliers et ferme dans ses convictions. On ne lâche pas ses mandants pour sa survie (politique) personnelle. On ne les entasse pas comme une sorte de « paketasse ».Pour le peuple aussi, le devoir de mémoire est un questionnement sur son présent et son futur. Les règles sont faites pour être respectées.
La conscience nouvelle est la lumière qui lève la frontière d’ombre échafaudée, contre toutes les règles de civisme, par la permissivité ? Hélas, la mémoire des naufragés est une célébration du passé sans un profond questionnement sur les responsabilités. La mémoire des naufragés est aussi un instant figé dans le temps de la République. Demain, les danses impudiques reprendront leur marche au cœur de tous les symboles de notre « commun vouloir de vie commune ». Tels des comportements « sarrett » (charrette) ! Pardon aux charretiers (Borom sarrett) et à leur langue si caricaturée…
7 Commentaires
Béguéééé(le Vraiiiii)
En Septembre, 2012 (14:20 PM)Lyns
En Septembre, 2012 (14:20 PM)Alerte
En Septembre, 2012 (15:29 PM)Agissons
En Septembre, 2012 (20:54 PM)Malgré les moyens substantiels mis à la disposition de l'enseignement supérieur de notre pays, les résultats sont qualitativement et quantitativement loin des normes de l'UNESCO. Nos instituions d'enseignement supérieur ont surtout un problème de management (mal gouvernance, corruption, népotisme, dépenses de prestige, gestion solitaire en lieu et place de la gestion démocratique et légale, non respect des lois et des règlements, etc.) avec la complicité active ou passive de la communauté universitaire (avantages indus, intimidations, etc.), des autorités étatiques qui, jusqu'à présent, feignent de ne rien savoir (n'ont-ils pas les moyens de savoir ce qui se passe ?) pour éviter la confrontation avec ceux (les amis politiques !) qui sont nommés à la tête de ses structures et qui agissent parfois comme des monarques en gérant la chose publique à leur guise.
Face à la démission de l’État, nos universités croulent sous le poids de dettes dues aux créanciers (banques, hôpitaux, Sonatel, Senelec, SDE, fournisseurs divers) et chaque corporation s'évertue à demander toujours plus pour « améliorer ses conditions d'existence » et parfois au détriment des intérêts de la communauté. Ainsi donc, la crise est donc une conséquence logique de l'inaction de l’État.
En effet quand les dirigeants (nommés par les autorités) gèrent la chose publique en dehors des normes établies sans être inquiétés le moindre du monde (pour ne pas dire promus à des stations plus juteuses), les syndicats demanderont des chosent hors normes et c'est le début du CHAOS.
A l’État de faire l'état de la gestion de ceux qu'il a nommé, punir ceux qui se sont montrés indélicats et récompenser les autres, ensuite il serait facile de demander aux syndicalistes de faire preuve de mesure et enfin sévir dans le respect de la loi si de besoin. Il est temps de restaurer l’État de droit (et donc des devoirs) ; il est indispensable, avant toute promotion, d'étudier sérieusement la gestion présente et passée du pressenti.
L’État ne peut continuer à protéger et promouvoir ceux qui mettent à genoux nos institutions d'enseignement supérieur et jeter en pâture les syndicats. Je pense que les responsabilités sont partagées.
Des assises de l’Éducation avec ceux qui bloquent le système pour des raisons personnelles ou émotives ne serviraient à rien, je propose des assises des anciens (Recteurs, Professeurs ou hauts cadres à la retraites) du système pour faire des propositions objectives. Il est souvent difficile d'être juge et parti.
Il n'est jamais trop tard pour bien faire un devoir citoyen.
Agissons-suite
En Septembre, 2012 (20:55 PM)A l’État de faire l'état de la gestion de ceux qu'il a nommé, punir ceux qui se sont montrés indélicats et récompenser les autres, ensuite il serait facile de demander aux syndicalistes de faire preuve de mesure et enfin sévir dans le respect de la loi si de besoin. Il est temps de restaurer l’État de droit (et donc des devoirs) ; il est indispensable, avant toute promotion, d'étudier sérieusement la gestion présente et passée du pressenti.
L’État ne peut continuer à protéger et promouvoir ceux qui mettent à genoux nos institutions d'enseignement supérieur et jeter en pâture les syndicats. Je pense que les responsabilités sont partagées.
Des assises de l’Éducation avec ceux qui bloquent le système pour des raisons personnelles ou émotives ne serviraient à rien, je propose des assises des anciens (Recteurs, Professeurs ou hauts cadres à la retraites) du système pour faire des propositions objectives. Il est souvent difficile d'être juge et parti.
Il n'est jamais trop tard pour bien faire un devoir citoyen.
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En Septembre, 2012 (21:06 PM)Participer à la Discussion