
Le Commissariat à la Sécurité Alimentaire et à la Résilience (CSAR) traverse une crise sans précédent, marquée par une vague de licenciements controversés. « Une dizaine d’agents en CDI ont été remerciés sans explication valable, alors que l’institution procède à de nouveaux recrutements », a dénoncé Oumar Dramé, coordonnateur du Collectif interministériel des travailleurs de l’administration sénégalaise, lors d’une conférence de presse. Face à cette situation, le collectif a exposé ses griefs et dévoilé son plan d’action, accusant la directrice, Marieme Soda Ndiaye, d’avoir « foulé au pied les lois et règlements ».
Depuis janvier 2024, le CSAR, devenu un établissement public autonome par décret présidentiel, a entamé une restructuration accompagnée d’une nouvelle grille salariale. Mais celle-ci, selon les travailleurs, profite inégalement au personnel. « Seuls la directrice, le président du conseil d’administration (PCA) et l’agent comptable en bénéficient, tandis que nous restons bloqués à l’ancienne grille avec des salaires dérisoires », témoigne un agent licencié. D’autres employés déplorent une absence totale de concertation et des décisions unilatérales prises au mépris du personnel.
Des licenciements jugés arbitraires
La tension a atteint son paroxysme avec le licenciement brutal d’une dizaine d’agents, dont huit femmes en contrat à durée indéterminée (CDI). Ces derniers affirment avoir été congédiés sans motif clair, avec une indemnité compensatrice limitée à quatre mois de salaire. « Nous avons demandé une rencontre pour négocier, mais la direction a refusé de nous recevoir », explique un ancien salarié. Dans le même temps, de nouveaux recrutements au sein du CSAR alimentent les soupçons d’une gestion opaque, selon le collectif.
Une plainte déposée, une contre-attaque en cours
Face à ce qu’ils qualifient d’abus de pouvoir, les ex-employés ont porté plainte contre la directrice auprès de l’Inspection du travail, réclamant leur réintégration ou, à défaut, une indemnisation juste et équitable. En réponse, la direction, se sentant diffamée par les déclarations du collectif relayées dans la presse, a riposté en déposant une plainte contre Oumar Dramé. Ce dernier est convoqué mercredi 26 février 2025 à la Division des Investigations Criminelles (DIC). « Nous irons jusqu’au bout pour défendre nos droits », a assuré M. Dramé, soutenu par les syndicats.
L’affaire, désormais entre les mains des autorités, met en lumière des tensions profondes autour de la gouvernance et des conditions de travail au sein du CSAR. Ses développements pourraient avoir des répercussions majeures sur les relations entre l’administration publique et ses employés.
1 Commentaires
Pays A Terre
il y a 1 jour (17:00 PM)Participer à la Discussion