Le conte risque de disparaître du patrimoine culturel africain à cause des intellectuels du continent qui délaissent même leur langue maternelle au profit des langues occidentales, a déclaré, samedi à Dakar, le conteur sénégalais Massamba Guèye.''Aujourd’hui, si le conte disparait en Afrique, c’est la faute des intellectuels qui sont allés dans les écoles occidentales et ont voulu rejeter ce patrimoine, […] en parlant à leurs enfants le français au lieu de leur parler leur langue maternelle'', a dit Guèye, chercheur au Laboratoire d’études africaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Il s’exprimait lors de la cérémonie de clôture de l’étape dakaroise de la Caravane du conte 2012, qu’il organise avec le Goethe-Institut, le centre culturel allemand. Massamba Guèye a dénoncé ''le complexe de l’Africain qui a rejeté son patrimoine et sa culture'', affirmant que cette attitude porte préjudice au patrimoine culturel africain. ''Ces intellectuels africains, qui veulent tous s’européaniser, pensent que le patrimoine est insignifiant. C’est la raison pour laquelle nous avons initié cette caravane du conte pour inciter les familles à voir des spectacles de conte'', a-t-il expliqué.
La deuxième édition de la Caravane du conte 2012 se poursuit jusqu’au 28 octobre. Elle a démarré mardi. L’étape dakaroise de la caravane a été clôturée samedi, lors d’une cérémonie au Grand Théâtre, en présence de conteurs africains du Togo (Allassane Sidibé alias Al Sydy), de la Côte d’Ivoire (Adam Adépoju alias Taxi-conteur), du Mali (Salif Berthé), mais aussi d’Allemagne (Tormenta Jobarteh alias le Griot blanc). Des conteurs du Burkina Faso, du Sénégal et du Togo sont attendus aux prochaines étapes de l’édition 2012 de la Caravane du conte, qui auront lieu à Lomé (Togo) et à Abidjan (Côte d’Ivoire).
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