La hausse des prix des denrées alimentaires contribue grandement à l’appauvrissement du régime alimentaire des couches vulnérables. La Commission de l’Uemoa veut combler le vide par la « fortification des aliments de base » telle la farine et l’huile.
Le Sénégal, à l’image des pays de l’Uemoa qui n’ont pas encore lancé la production des aliments fortifiés, est appelé à tout mettre en œuvre pour que la population puisse bénéficier aussi rapidement que possible des bienfaits de cette initiative. L’invite est du vice-président et directeur pour l’Afrique de la Fondation Hellen Keller international, lors d’une réunion du comité technique régional de normalisation des produits alimentaires de l’Uemoa, ouvert ce lundi 9 février à Dakar. M. Shawn Baker estime que « la fortification est un défi assez particulier : c’est une action de santé publique, qui dépend du secteur industriel, qui s’exécute par les industries, et qui nécessite l’adhésion des consommateurs ». Il a ainsi rappelé que plusieurs pays dans la zone Uemoa ont fait des progrès remarquables notamment la Cote d’Ivoire pour fortifier l’huile et la farine, le Burkina Faso et le Mali l’ont déjà fait notamment la fortification de la farine. Cette invite part d’un tableau sombre concernant les carences en vitamines et minéraux en Afrique de l’Ouest.
Selon la Commission de l’Uemoa, plus de 80% des jeunes enfants, plus de 60% des femmes enceintes et plus de 50% des enfants d’age scolaire de la sous-région souffrent de carences en vitamines et minéraux. La Commission estime que l’une des stratégies les plus durables pour assurer les apports en vitamines et minéraux est l’enrichissement, ou la « fortification » des aliments de base telle la farine et l’huile. Cette initiative est ainsi dictée par un contexte de hausse de prix des denrées alimentaires qui a un impact catastrophique chez les ménages les plus vulnérables avec l’appauvrissement du régime alimentaire. Il est démontré que les carences en vitamine et en minéraux essentiels, tels que la vitamine A, le fer, l’acide folique et le zinc, sont les principales causes des décès prématurés, d’invalidité et de la réduction de la capacité de travail dans le monde.
Le Sénégal peut rattraper ce gap à travers l’ouverture de cette réunion de Dakar qui doit aboutir à l’adoption de projets de norme Uemoa et de Guide portant sur les farines enrichies. Des outils dont le but est contribuer durablement à la lutte contre les carences en vitamines et minéraux. Le président de l’Association sénégalaise de normalisation (Asn), Mamadou Dia s’est réjoui du fait qu’à l’issue de cette rencontre, le Comité technique régional adoptera le projet de norme Uemoa sur la farine de blé tendre enrichie en fer et en acide folique qui ont été circulés auprès des pays membres conformément à la procédure arrêtée.
C’est ainsi qu’il a rappelé les 291 normes sénégalaises élaborées et adoptées dans les domaines de l’électronique, du bâtiment-génie civile, de l’agroalimentaire, de l’environnement, de la chimie, de l’administration et le commerce. Selon lui, au cours de l’année 2008, dans le domaine de la normalisation agroalimentaire, l’Asn a eu à homologuer par son Conseil d’administration 11 nouvelles normes sénégalaises portant sur les huiles comestibles enrichies en vitamine A et la farine de blé tendre enrichie en fer et en acide folique. A cela, il a ajouté la finalisation de la mise en place du système de certification de conformité aux normes sénégalaises des produits et le premier dossier en cours d’instruction actuellement qui concerne l’huile d’arachide de Suneor pour ses usines de Lyndiane et Ziguinchor.
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