Le gouvernement du Sénégal a sollicité, hier, le « soutien et l’assistance technique » du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’ouest (Giaba) dans son option « irréversible » de mettre sur pied une stratégie nationale de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Les nouvelles autorités du Sénégal n’entendent pas reculer dans leur volonté de combattre le blanchiment d’argent, les enrichissements illicites, la corruption, les détournements et autres abus sur les deniers publics.
L’ouverture de la 18e réunion plénière de la Commission technique du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’ouest (Giaba), hier, à Dakar, a été l’occasion pour le ministère de la Justice de réitérer l’ambition du gouvernement de mettre sur pied une stratégie nationale de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. « Comme l’a annoncé le Premier ministre Abdoul Mbaye, lors de sa déclaration de politique générale, le Sénégal se dotera d’une stratégie nationale de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme », a souligné Amadou Baal, directeur de cabinet du ministre de la Justice, Garde des Sceaux.
Et dans cette perspective, le Sénégal sollicite l’expertise du Giaba. « J’ai bien espoir que le soutien et l’assistance technique du Giaba, qui seront certainement d’un précieux apport, ne nous feront pas défaut », a dit M. Baal qui a signifié aux participants de cette réunion que le Sénégal et le Giaba partagent les mêmes objectifs. « Ensemble, nous relèverons le défi de la bonne gouvernance et de la transparence financière. Les deniers publics seront protégés et préservés. Ceux qui en ont illégalement profité et abusé rendront compte. À tout prix, force restera à la loi », a expliqué le directeur de cabinet du Garde des Sceaux. Amadou Baal s’est montré rassurant : « les institutions judiciaires assumeront pleinement leur rôle en toute indépendance et impartialité ». Mieux, a-t-il garanti, tous les citoyens seront « égaux devant la loi et, en toute circonstance, la loi sera dite sans faiblesse et sans excès ».
Selon M. Baal, le combat contre les fossoyeurs de deniers publics est la voie nécessaire pour atteindre le progrès et « changer qualitativement » le quotidien des populations. Dans son intervention, le Secrétaire général du ministère de l’Économie et des Finances, Ndiouga Fall, s’est lui félicité du choix porté sur Dakar pour abriter cette plénière de la Commission technique du Giaba. En acceptant ce choix, a ajouté M. Fall, le Sénégal a voulu manifester son « attachement au combat contre la criminalité financière et magnifier, par la même occasion, les bonnes relations de collaboration qu’il entretient avec le Giaba ».
Rapports d'évaluation mutuelle : Guinée et Côte d’Ivoire au menu de la plénière
Cette 18e réunion plénière de la Commission technique du Giaba ouverte, hier, à Dakar, est l’occasion pour les participants d’échanger sur les menaces et défis liés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme, d’aborder des questions qui nécessitent une approche concertée et harmonisée et de partager des expériences dans la mise en œuvre effective des mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Il s’agira aussi et surtout question pour les experts du Giaba d’examiner les rapports d’évaluation mutuelle de la Guinée et de la Côte d’Ivoire. Conduit à terme, ce processus d’évaluation mutuelle permet au Giaba d’apprécier l’efficacité des dispositifs mis en place dans chaque État et de relever les insuffisances ainsi que les points de vulnérabilité des États en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (Lcb/ft).
De l’avis d’Abdullahi Shehu, Directeur général du Giaba, ces deux pays méritent d’être félicités pour avoir accepté de se soumettre à cet exercice, donnant ainsi un signal fort quant à leur engagement dans la lutte contre la délinquance financière. Le directeur Shehu a profité de cette rencontre pour rappeler le plan stratégique 2011-2014 du Giaba qui repose sur six axes principaux : développement institutionnel, suivi de conformité, recherches et typologies, appui technique aux États membres, partenariat avec le secteur privé et la société civile, coopération régionale et internationale. Le forum régional des Centres de renseignement financier/Cellule nationale de traitement des informations financières Crf/Centif, prévu aujourd’hui, mettra fin aux travaux de cette 18e réunion plénière de la Commission du Giaba. Abdoulaye Diallo
0 Commentaires
Participer à la Discussion