La presse sénégalaise ne s’intéresse aux questions des personnes albinos qu’à l’approche des consultations électorales, voire lors de la journée mondiale qui célèbre ces personnes. Mariama Dieng, vice-présidente de l’Association nationale des personnes albinos, s’exprimait dans l’atelier de débriefing du programme Minority Rights Group (MRG) qui s’intéresse aux liens entre les problèmes des minorités ou autochtones et les conflits au Ghana, au Sénégal et en Sierra Leone, piloté par Fahamu au Sénégal. Il s’agit d’engager les médias et les minorités à agir pour la culture de la paix.
À l’en croire, c’est parce qu’en période électorale, au Sénégal et dans plusieurs pays d’Afrique, il se pose le problème d’insécurité chez cette communauté. Les albinos sont sacrifiés de diverses manières, simplement parce que des préjugés sont portés sur eux. Des préjugés basés sur une croyance qui expose la quiétude des albinos, surtout les femmes qui sont souvent violées ou mutilées. « Nous faisons partie intégrante de la société. Nous ne devons en aucun cas avoir un traitement différent. On ne demande pas à être mis en exergue, mais d’être inclus dans ce qui se fait », explique Mme Dieng.
Elle ajoute qu’à la place, ils sont stigmatisés. « Chaque fois qu’un journaliste nous parle, c’est parce qu’il nous a trouvés dans une rencontre et nous a interrogés sur l’activité. Sinon, ce que nous vivons, ce dont nous avons besoin ne semble pas intéresser la presse sénégalaise en dehors de ces événements précités », se désole-t-elle.
Encore, insiste Mariama Dieng, ne serait-ce que les mots qu’ils utilisent pour parler de nous sont souvent offensants. « On nous appelle les albinos ou personnes vivant avec l’albinisme, comme si cela était une maladie. L’albinisme est une anomalie de la pigmentation de la peau et un déficit de mélanine. Avant d’être albinos, on est une personne. Donc, il est temps que les médias comprennent qu’on dit personne albinos, c’est beaucoup plus approprié », conclut-elle.
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