La plainte contre l’Imam Galadio Ka n’est pas une affaire de religions, mais un contentieux entre citoyens sénégalais dont les uns se sont sentis offensés par les propos de l’autre. La précision est du collectif des veilleurs, à travers une lettre ouverte.
Avant-hier, au tribunal de Dakar, une affaire assez singulière a été jugée. Il s’agit d’un différend entre l’imam Ousmane Galadio Ka et un groupe de personnes présentées comme étant des chrétiens. D’après les médias, c’est donc un groupe de jeunes chrétiens qui a décidé de porter plainte contre l’imam Ka pour des propos qu’ils jugent irrespectueux sur la communauté chrétienne.
Une version contestée par le collectif des veilleurs, auteur de la plainte. A travers une lettre ouverte parvenue à Seneweb, les plaignants ont tenté d’apporter des précisions sur leur démarche. « La rumeur collective et une couverture quelque peu subjective des événements par la presse de notre pays ont déplacé le curseur pour faire de cette affaire un conflit intercommunautaire. Il n’en est rien ».
Pour eux, ce différend oppose non pas deux parties de deux communautés religieuses différentes, mais plutôt un individu à un autre groupe offensé par les propos de l’imam Ka lors d’une conférence en septembre 2018 à Gorée.
Ce jour-là, soutien le collectif des veilleurs, l’imam avait attribué l’ensemble des comportements déviants (homosexualité, adultère, vol, médisance, prostitution…etc.) aux membres d’une communauté. Et c’est ainsi que quelques uns parmi eux ont décidé d’agir face à des propos jugés insultants.
« Il s’agit simplement d’une affaire d’insultes proférées par un citoyen sénégalais, M. Ka, envers d’autres citoyens qui se sont sentis visés et se sont pourvus en justice », explique Ephrem Manga (coordonnateur) et ses camarades.
Les auteurs de la lettre ouverte en veulent pour preuve la composition du collectif avec en son sein « des musulmans et des adeptes des religions traditionnelles, choqués de la violence de cet énième coup de canif à notre pacte social ».
Aujourd’hui, disent-ils, leur seul espoir est que le Droit soit dit au tribunal. Autrement dit, ils s’attendent à ce que les propos de l’imam Ka soient condamnés par la justice pour réparer le tort qu’il estime avoir subi.
Par ailleurs, le collectif dit s’inquiéter des attaques répétées contre le vivre ensemble sénégalais. « Des actes qui, selon eux, relèvent de la banalisation du mépris de l’autre fondé sur des caractéristiques identitaires, biologiques ou sociologiques, touchant à son être et à sa dignité de citoyen ».
Ainsi, ils disent vouloir, à travers cette plainte, réactiver les valeurs de coexistence pacifique, résultat d’une organisation sociale basée sur le respect de l’autre et de ses convictions.
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