L'approche de la Korité, la fête marquant la fin du ramadan, n'a pas encore eu l'effet escompté sur la vente de poulets, une activité qui reste encore timide sans pour autant faire perdre espoir aux commerçants, habitués à voir les clients venir au dernier moment.
En ce matin de lundi, les artères du marché HLM grouillent d’une foule immense dans un vacarme mêlant chants de coqs et cris des vendeurs.
Trouvé près de vendeurs d’encens, Alioune Mbodj tient un couteau à la main, à l’aide duquel il s’apprête à égorger un poulet. D’un vif mouvement de la main, il tranche la gorge de l’animal. Du sang gicle devant un grand pot ouvert enfoui dans le sol.
Seul vendeur de poulets dans cette rue pourtant dénommée ‘’marsé guinar’’ (marché aux poulets en wolof), Alioune Mbodji n’est pas encore à la fête, malgré la Korité qui approche à grands pas.
Il indique que ce n'est pas encore la ruée, ajoutant que la fin du ramadan n'a pas encore dopé les ventes.
Le visage barbu, l’homme est au milieu de quelques carcasses de poulets qu’il vient d’égorger. Il s’agit de commandes faites par des restaurants de la place, précise-t-il, ajoutant qu'il s’est préparé pour la fête.
‘’Je suis allé dans les villages environnants et dans les loumas (foires) pour acquérir plusieurs poulets pour satisfaire la demande des clients lors de la Korité’’, indique t-il.
La voix grave, Alioune Mbodji a les cages bien remplies de ‘’poulets du pays, de poules pondeuses et de poulets de chair’’. A l’approche de la Korité, il dit avoir revu les prix à la hausse, à cause de la rareté du poulet sur le marché.
‘’Les poulets, surtout les poulets de chair qui sont les plus prisés, sont très rares sur le marché, ce qui a entraîne la hausse des prix’’, a-t-il expliqué.
Au marché Tilène, l’ambiance est moins bruyante qu’à HLM. Ici, pour arriver chez les vendeurs de poulets, il faut longer un long couloir qui passe devant des vendeurs de produits cosmétiques et aboutit à une ruelle aux murs grisâtres.
L’air est partout envahi par l’odeur de poulaillers. Mais cela ne dérange guère la tranquillité de Omar Diop. Assis sur une chaise, la tête posée sur la paume de sa main gauche, il somnole devant des poulets entassés sous ses pieds, sur un sac étalé à même le sol. ‘’Les clients ne viennent pas encore en masse’’, déclare-t-il, tout en se montrant très optimiste.
Tout en caressant ses longues moustaches, il tente d’expliquer les raisons pour lesquelles les ventes tardent encore à décoller.
Selon lui, ‘’les clients attendent les derniers jours avant la Korité pour éviter les longs marchandages et les risques de vol.
Mais en dépit de son optimisme, la ruelle reste désespérément déserte. Des deux côtés, on ne voit que des vendeurs qui guettent vainement l’arrivée d’acheteurs, lesquels se font du reste fortement désirer.
Au fond de la ruelle, enfin une cliente. Fatou Binetou Ndour, une femme de petite taille, esquisse un sourire, laissant apparaître une dent de couleur argentée.
Elle déplore la hausse des prix qu’elle, la jugeant sans rapport avec le poids de la volaille. Elle affirme avoir acheté des poulets de chair au prix de 3000 francs l’unité, alors qu'ils devaient en réalité coûter beaucoup moins que cela.
7 Commentaires
Ndiayee
En Juillet, 2014 (14:41 PM)Dof Bi
En Juillet, 2014 (14:53 PM)Ahhahh
En Juillet, 2014 (15:19 PM)Pumpkin
En Juillet, 2014 (15:38 PM)Boy Dakar
En Juillet, 2014 (16:39 PM)Lev Camion
En Juillet, 2014 (16:58 PM)Keppar Gui
En Juillet, 2014 (04:38 AM)Nioune kharr la niou wakh.
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